Tolérance sexuelle
En octobre 2014, la Suède suspecte un sous-marin soviétique de s’être introduit dans ses eaux territoriales. Des recherches coûteuses ne donnent rien. Afin de chasser les intrus, la Swedish Peace and Arbitration Society (SPAS) a disposé au large de Stockholm un système sous-marin de défense inédit : le « Singing Sailor ». Pour rappel, en 2013, l’assemblée russe a voté une loi interdisant la « propagande soutenant des sexualités non traditionnelles ».
En 2017, dans un documentaire d’Oliver Stone consacré au chef de l’État russe, le cinéaste américain a soulevé la question de l’interdiction de la promotion de l’homosexualité en Russie. Afin de satisfaire sa curiosité, le cinéaste a voulu également savoir ce que Vladimir Poutine ferait s’il était sous la douche avec un homosexuel à bord d’un sous-marin. La réponse du président ne s’est pas fait attendre.
« Je préférerais ne pas aller avec lui sous la douche. Il ne faut pas le provoquer. Vous savez, je suis maître de judo », a indiqué le président, ajoutant une touche d’humour à ce sujet. Vladimir Poutine a précisé qu’« en réalité, il n’y a pas de répressions, en aucun cas ».
Si cette action prête à sourire, l’homosexualité reste un sujet tabou au sein des forces armées (et encore plus dans les forces sous-marines). En GB, l’accès aux forces armées n’est autorisé que depuis l’an 2000.
Aux Etats-Unis, il a fallu attendre une loi de Barak Obama en 2010 et mise en œuvre en 2011 pour interdire de tabou gay dans l’armée américaine. Au cours de la cérémonie, le président a cité un soldat américain, qui a selon lui résumé la situation : « Il y a un homosexuel dans notre unité. Il est fort. Il est méchant. Il tue plein de sales types. Tout le monde s’en fout qu’il soit gay ». Le 12 août 2012, un marine a débarqué après un déploiement de six mois à bord de l’USS New Mexico (SSN 779) et en a profité pour demander en mariage son petit ami sur le quai de la base sous-marine de Groton. Les responsables de la défense américaine estimaient en 2013 qu’il y a 18.000 couples homosexuels dans l’armée, la Garde nationale et les réserves en service actif. On ne sait pas combien d’entre eux sont mariés.
Avant que l’homosexualité soit admise au sein de la Navy, le commandant Steve Clark Hall a exercé ses fonctions au sein des forces sous-marines de 1975 à 1995. Connu pour être homosexuel par la plupart des équipages où il a pu exercer, personne ne lui en a fait le reproche eu égard à ses compétences. Il termina cependant sa carrière à l’occasion d’une collision de son dernier navire, l’USS Drum. En 2000, il monta une association regroupant plus de 400 anciens élèves LGBT de l’Académie navale.
Mais cela ne se passe toujours aussi bien. En 2012, à bord de l’USS Florida (SSGN-728), un marin déclare avoir subi une tentative de viol dans le port de Diego Garcia à l’occasion d’un bizutage. Il était alors menacé d’un couteau et obligé de se contraindre à l’acte. Il s’en suit à bord des blagues homosexuelles de mauvais goût. Le Master Chief Machiniste Charles Berry est démi de ses fonctions pour ne pas avoir dénoncé la scène au commandant. Le rapport d’enquête a indiqué qu’il y avait une culture de bizutage et de harcèlement sexuel à bord du sous-marin et qu’il y avait une connaissance insuffisante des conduites à mener pour éviter de tels comportements.
Aux USA, en septembre 2016, le lieutenant de la marine Blake Dremann est devenu le premier membre du service ouvertement transgenre promu depuis la levée de l’interdiction du service transgenre. La cérémonie de Dremann a été animée par l’officier transgenre, le major Bryan Fram, de l’armée de l’air. Dremann, qui est en poste au Pentagone (après avoir officié à bord de l’USS Maine (SSBN-741), a demandé à la personne transgenre la plus élevée du ministère de la Défense d’officier à la promotion. La sous-secrétaire à la Défense chargée de l’énergie opérationnelle, Amanda Simpson, a exercé ces fonctions. En 2011, Simpson est devenue l’un des premiers marins à corps féminin à servir sur un sous-marin (USS Hartford – SSN–768).
Bien plus tôt, Monica Helms, activiste transgenre, a servi dans les forces sous-marines américaine entre 1972 et 1978 à bord de l’USS Francis Scott Key (Classe Benjamin Franklin) et l’USS Flasher (Classe Permit). Elle fut la créatrice du « drapeau de la fierté transgenre » qui se trouve maintenant au Smithsonian National Museum of American History.