A la fin des années 50 et comme en Union Soviétique, la marine américaine a expérimenté le concept de sous-marins armés de chasseurs à réaction. Plusieurs sous-marins capables de transporter des missiles de croisière de la taille d’un avion avaient déjà été construits.

Des sous-marins, comme l’USS Tunny et l’USS Barbero avaient été convertis et équipés de hangars extérieurs sur le pont arrière pour les essais, chacun transportant deux missiles Regulus-I. On a eu par la suite deux sous-marins diesel-électriques lanceurs de missiles de croisière de la Classe Grayback, chacun doté de quatre missiles, et un sous-marin de la Classe Halibut contenant cinq missiles. Si ces bateaux pouvaient transporter des missiles aussi gros, la marine américaine supposait qu’ils pouvaient également transporter des avions pilotés.

À l’origine, l’idée était de construire des avions pouvant être lancés à partir des bateaux existants, mais on a préféré partir d’une page blanche et développer le concept AN-1. Basé sur la Classe Halibut, l’AN-1 transporterait huit chasseurs. L’aéronef serait un avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL), comme pour le missile Regulus-II. L’appareil serait transporté dans deux silos internes similaires à ceux du USS Halibut et serait sorti du container jusqu’à des positions de lancement verticales pendant que le bateau faisait surface. Les boosters de lancement seraient ajoutés et accouplés à l’avion sur le rail de lancement (comme pour la navette spatiale). Le bateau devait également emporter assez de carburant, de pièces détachées et d’armes pour que les avions puissent effectuer près de 160 missions. Quatre avions pourraient être lancés en moins de six minutes, ou tous les huit en moins de huit minutes.

Le seul hic avec ce Projet était son coût. Il dépassait de 50 % le prix d’un SSBN Polaris, soit environ 150 millions $ de l’époque (soit près de 2 G$ d’aujourd’hui).

Un Projet AN-2 a été également envisagé avec toujours huit avions, mais dans des silos verticaux.