Classe Yankee - Projet 667 & 977

(1968 - 1993)

Mise à jour 25 juillet 2024

  • Période service : 1968 – 1993
  • Bureau d’études : TsKB 18 (Rubin)
  • Prévu : 34
  • Réalisés : 34
  • En service : 0
  • Perdu : 1
  • Propulsion : Nucléaire
  • Hélice : 2 x 5 pales
  • Longueur : 
    667A-667AU : 128 m
    667AM : 132 m
    667AT : 141,7 m
    667M : 153 m
    667SSN : 128 m
    667AK (09780 Akson 1) : ?
    667AN (09774) : 160 m
    667 (09780 Akson 2) : 151,8 m
  • Maître-bau :
    667A-667AU : 11,7 m667AM : 11,6 m
    667AT : 12,8
    667M : 14,7 m
    667SSN : 11,7 m
    667AK (09780 Akson 1) : 11,7 m
    667AN (09774) : 11,7 m
    667 (09780 Akson 2) : 11,7 m
  • Déplacement S/P :
    667A-667AU : 7.760 – 11.500 t
    667AM : 7.760 – 9.600 t
    667AT : 8.880 – 11.500 t
    667M : 10.500 – 13.650 t
    667SSN : 7.760 – 11.500 t
    667AK (09780 Akson 1) : ?
    667AN (09774) : 8.900 – 11.685 t
    667 (09780 Akson 2) : 8.675 – ? t
  • Profondeur : 400 m
  • Vitesse surface : 13 nds
  • Vitesse plongée : 27 nds
  • Equipage : 100 – 120
  • Armement : Torpilles, missiles (B)
Projet 667A (Yankee I)

La Classe Yankee est le code OTAN pour un type de sous-marin nucléaire lanceur d’engins mis en service par l’Union soviétique vers 1968. Seul le prototype a reçu le nom de Projet 667.

Selon le projet initial, le bateau devait transporter huit missiles du complexe D-4 (ou D-6), situés dans les lanceurs rotatifs SM-95 créés par TsKB-34. Les lanceurs jumeaux étaient situés à l’extérieur de la coque épaisse, sur ses côtés. Avant le lancement, ils devaient pivoter de 90° pour se mettre en position verticale (voir plus loin dans la section des Projets abandonnés).

34 unités ont été produites à partir de 1962 sous la désignation soviétique Projet 667A Navaga (petite morue des mers artiques) et Project 667AU Nalim (Barbot). 24 ont été construites à Severodvinsk pour la Flotte du Nord et les dix autres restantes à Komsomolsk-sur-l’Amour pour la Flotte du Pacifique. Le navire-tête de cette Classe est le K-137 Leninets (surnommé Azukha par ses marins). Cette Classe est la première Classe de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins soviétiques à être doté d’une puissance de feu thermonucléaire comparable aux sous-marins Polaris de l’United States Navy et de la Royal Navy. Selon le schéma, il s’agissait presque d’une réplique exacte du modèle américain, raison pour laquelle il porte le nom (non officiel) de « Vanya Washington ».

Par rapport à la Classe Hotel, les sous-marins de la Classe Yankee se révélèrent être davantage furtifs dans l’océan. Ils embarquent seize missiles balistiques R-27 Zyb d’une portée de 2.800 à 4.630 km (Système D-5), puis de missiles R-31 (Système D-11) pour le 667AM. En immersion, leur vitesse maximale est de 27 nœuds et de 13 nœuds en surface. Ils sont retirés du service de la Marine soviétique à la fin de la guerre froide, en raison de leur obsolescence grandissante et suite aux négociations sur la limitation des armements stratégiques et le traité de réduction des armes stratégiques. Durant leurs années de service, seul le K-219 a été perdu en 1986 dans l’Atlantique nord en raison d’une explosion et d’un incendie à bord.

Projet 667AM Navaga - Illustration OV Karavashkin
Projets 667A, 667AK (Akson) et 667 Big nose (Akson 2) au Musée Central de la Marine (de haut en bas)
Projet 667A
Maquette du 667A et détail des aériens au Musée Naval Central (Photo AB Karpenko)

Variation des Projets

Projets 667A et 667AU (Yankee I)

Projet 667A Navaga : Il s’agit de la configuration initiale (en dehors du prototype qui est nommé Projet 667). Ces SSBN entrent en service pour la première fois en 1968. 34 seront construits. Ces sous-marins équipés du système de tir D-5 emportaient seize missiles R-27 Zyb (SS-N-6), disposaient de six tubes lance-torpilles et emportaient 18 torpilles Type 53. Il s’agit des premier sous-marins nucléaires lanceurs d’engins soviétiques à emporter ses missiles balistiques dans sa coque (et non dans son massif comme c’était le cas sur les bâtiments des Classes antérieures). Le Projet 667AU Nalim était un 667A équipé d’une plate-forme de navigation inertielles et de missiles à têtes multiples.

Projets 667AM “Navaga M” (Yankee II)

Cette version modifiée des sous-marins Yankee I ne comportera qu’un seul bâtiment : le K-140 qui sera converti pour pouvoir emporter douze missiles R-31 (SS-N-17) qui seront les premiers missiles balistiques à propergol solide. L’existence de ce seul prototype conduira à l’élaboration de plusieurs théories quant à la place et au rôle unique du Yankee II dans l’arsenal soviétique qui aurait justifié le maintien de ce seul bâtiment comme arme unique. L’une de ces théories suggère qu’il avait été conçu afin de pouvoir procéder à la mise en orbite de satellites en urgence. Par la suite, il sera proposé que les missiles SS-N-17 aient une capacité leur permettant de frapper des groupes aéronavals.

Projets 667AT “Groucha” (Yankee Notch)

Quatre sous-marins Yankee I (K-26, K-395, K-408 et K-423) seront transformés selon cette configuration en sous-marins nucléaires d’attaque et mis en service à partir de 1983. Cette configuration se caractérise par une « encoche cintrée » au milieu de la coque, à la place du compartiment des missiles balistique, pouvant accueillir jusqu’à 40 missiles RK-55 et comprenant huit tubes lance-torpilles de 533 mm. Les tubes lance-torpilles avant sont conservés, certains rapports suggérant que ces bâtiments aient été capables de tirer des torpilles de 650 mm. L’accent mis sur la capacité d’emport de missiles SS-N-21 (3M10 Granat) additionnels suggère que ces sous-marins avaient un rôle tactique, ou dans le cadre de la « capacité de seconde frappe ». Cette configuration prend en compte les limitations imposées par les accords SALT (qui concernaient les missiles balistiques, mais pas les missiles de croisière). Cette stratégie est typique du manque de volonté soviétique d’écarter complètement tout matériel militaire utile au cas où. La modification comprend un allongement de la coque de 12 m à 141,7 m, avec un déplacement en plongée qui passe à 11.500 tonnes en plongée.

Projets 667M “Andromeda” (Yankee Sidecar)

Il s’agit à nouveau d’une modification qui ne concernera qu’un seul sous-marin, le K-420, converti en sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière. A l’origine, ce devait être le Projet 949 (Classe Oscar) qui aurait dû remplir cette mission, mais les missiles Granit, plus longs, ne pouvaient y être intégrés. Cette modification a lieu en 1983, le sous-marin est modifié pour emporter douze missiles de croisière Kh-90 Meteorit (SS-NX-24) à ogives nucléaires au lieu des missiles balistiques. Les missiles SS-NX-24 étaient des missiles de croisière expérimentaux, avec un régime de vol supersonique et dotés de deux ogives nucléaires. Conçu comme une arme stratégique tri-service, ce sous-marin aurait rempli un rôle différent des sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière à vocation tactique de la Classe Oscar de la même époque. Finalement, le missile ne sera pas adopté et le K-420 devint un système d’armes sans armes. Le déplacement du sous-marin était de 13.650 tonnes en plongée et sa coque avait été allongée, davantage encore que le Yankee Notch, à 153 m de long, pour accueillir les missiles de croisière. En 1990, il a finalement été converti en simple lanceur de torpilles.

Yankee SSN

Seize sous-marins de la Classe Yankee I seront convertis en sous-marins nucléaires d’attaque (SSN). Certains ne furent pas complètement transformés, et bien qu’ils ne soient pas en capacité de transporter des missiles balistiques, ils étaient appelés Yankee SSNX. Ces sous-marins ne conservèrent que les tubes lance-torpilles avant, le compartiment des missiles centraux ayant été condamné.

Projet 09780 “Akson 1” ou Projet 667AK (Yankee Pod)

Le Yankee Pod (également connus sous le nom de Yankee SSAN) est une adaptation réalisée entre 1981 et 1983 du sous-marin K-403 Kazan, qui était utilisé pour tester les équipements sonar, avec une structure en forme de cosse montée au sommet de la gouverne de direction (comme sur les sous-marins d’attaque de la Classe Victor III). 

D’autres systèmes de capteurs avaient été intégrés, notamment sur les côtés du massif. Il pouvait également emporter des commandos.

Capteur sur les côtés du massif

Projet 09774 ou Projet 667AN (Yankee Stretch)

Cela concerne la conversion du K-411, en Yankee Stretch, pour devenir un vaisseau-mère des sous-marins de poche de la Classe Paltus (Projet 1851.1). Les travaux ont été réalisés entre 1983 et 1991 et a pris le nouveau nom d’Orenbourg. Le sous-marin mesurait 160 m après modification, ce qui faisait de lui le plus long de la Classe Yankee. Comme le Yankee Pod, il était dépourvu de missiles. Ses missions comprenaient, selon toute vraisemblance, un mélange de recherches océanographiques, des missions de recherche et de sauvetage et la collecte sous-marine de renseignements. On en reparlera dans la section des SSAN.

Projet 09780 “Akson 2” (Yankee Big Nose)

Le K-403 Kazan est à nouveau modifié pour tester la furtivité des sous-marins russes de 4ème génération. Un système sonar « Irtysh » avec une antenne sphérique « Amfora », est installé à l’avant du sous-marin (d’où sa forme bombée). 

La modification du K-415 selon cette configuration est débutée en 1987, mais elle n’a jamais achevé en raison de la fin de la guerre froide et du manque de moyens financiers (1990). Il réalisa cependant 11 série de tests en mer entre 1996 et 2000 pour être finalement mis au rebus en 2005.

Le K-219 est un sous-marin nucléaire lanceur d’engins de la marine soviétique du Projet 667A Navaga. Il a coulé le 3 octobre 1986 dans l’Atlantique Nord à la suite d’un accident. Le sous-marin était alors au large de la côte est de l’Amérique du nord en position de tir dans le cas où une guerre nucléaire se serait déclenchée entre l’URSS et les Etats-Unis.

La quille du K-219 est posée le 28 mai 1970 au chantier naval Sevmash de Severodvinsk. Le bâtiment est lancé le 8 octobre 1971 et il entre en service après avoir passé avec succès une série d’essais en mer le 31 décembre 1971. Le 8 février 1972, le K-219 est affecté à la 31e division de sous-marins de la 3ème flottille de Flotte du Nord.

Le 25 juillet 1977, il est reclassé en « croiseur sous-marin lance-missiles ». Le bâtiment est placé en IPER (Indisponibilité périodique pour entretien et réparation) au chantier naval SRZ Zvezdochka du 28 septembre 1978 (ou 1979) au 12 décembre 1980. Le silo n°16 ayant eu une fuite est définitivement scellé.

Contexte

Le vendredi 3 octobre 1986, le sous-marin effectue une mission de routine dans l’Atlantique nord, dans le cadre de la dissua­sion nucléaire mutuelle pendant la guerre froide. A 680 miles au nord-est des Bermudes, le sous-marin soviétique K-219 (vieux de quinze ans) enregistre une explosion et un incendie se déclare dans le silo d’un missile balistique mer-sol R-27 Zyb. Le joint d’étanchéité d’un couvercle du silo missile cède, provoquant une voie d’eau de mer dans le tube lance-missile. Cette eau salée réagit avec les résidus de combustible liquide du missile. Bien qu’aucune annonce officielle ne soit faite à l’époque, une source déclare que l’Union soviétique affirme que la fuite avait été causée par une collision avec le sous-marin nucléaire d’attaque américain USS Augusta de Classe Los Angeles. L’Augusta opérait probablement à proximité au moment de l’explosion mais l’United States Navy et le Commandant du K-219, le Capitaine de second rang Igor Britanov, nieront qu’une collision ait eu lieu. Le K-219 avait déjà connu un accident similaire. L’un de ses tubes lance-missiles avait déjà été désactivé et son ouverture avait été soudée puis scellée de façon permanente après une explosion causée par la réaction entre l’eau de mer et des résidus de carburant missile présent dans un silo.

Les auteurs de l’ouvrage Hostile Waters ont retracé l’incident grâce aux témoignages donnés par les survivants, aux journaux de bord, aux enquêtes officielles et aux militaires soviétiques et américains impliqués à la fois à terre et en mer. Ils donnent une version romancée des événements.

L’explosion

Peu après 5h30 heure de Moscou, de l’eau de mer pénétrant à l’intérieur du silo no 6 du K-219 réagit avec le carburant des missiles, produisant de l’acide nitrique. L’officier torpilleur du K-219 Aleksandr Petrachkov tente de faire face au problème en ouvrant la trappe d’évacuation et en purgeant le tube de missile avec de l’eau de mer. Peu de temps après à 5h32, une explosion a lieu dans le silo no 6. Les restes du missile RSM-25 et ses deux têtes sont éjectés du silo no 6 dans la mer.

Deux sous-mariniers sont tués par l’explosion et un troisième meurt peu de temps après avoir été intoxiqué par les émanations de gaz toxique. Le trou dans la coque du sous-marin et l’entrée d’eau de mer le fait rapidement s’enfoncer passant d’une profondeur de 40 m avant l’explosion à une profondeur supérieure à 300 m. La fermeture hermétique de tous les compartiments et l’activation des pompes à eau permet de stabiliser la profondeur.

25 sous-mariniers sont enfermés dans le compartiment endommagé et, ce n’est qu’après s’être entretenu avec des spécialistes de ce genre d’incidents que le Commandant autorise l’ingénieur en chef à ouvrir la trappe permettant ainsi de sauver les 25 hommes. Cependant, les instruments à bord indiquent que le réacteur nucléaire (qui aurait dû s’arrêter automatiquement dans ces circonstances) était toujours en fonctionnement. Sergueï Preminine, engagé âgé de 20 ans, se porte volontaire pour aller l’éteindre, en opérant sous les instructions de l’ingénieur en chef. Equipé d’un masque à gaz, il parvient à arrêter le réacteur. Pendant ce temps, un important feu se déclare dans le compartiment en augmentant la pression. Lorsque Preminine essaye de rejoindre ses camarades de l’autre côté de la porte après avoir arrêté le réacteur, la différence de pression l’empêche de l’ouvrir et il meurt d’asphyxie dans le compartiment réacteur.

L’aspect nucléaire étant sécurisé, le Commandant Britanov ordonne au K-219 de refaire surface et de naviguer avec ses batteries. Il est ensuite contraint de se voir remorquer par un cargo soviétique jusqu’à son port d’attache de Gadjievo, à 3.800 mn de là. Bien qu’un filin ait été attaché, les tentatives de remorquage échouent. Les fuites de gaz toxiques se propagent dans les compartiments arrière et Britanov ordonne à l’équipage d’évacuer le sous-marin (contrairement aux ordres officiels) et de se transborder sur le navire de remorquage. Il reste seul à bord du K-219.

Contrarié par l’incapacité de Britanov à réparer son sous-marin et à continuer sa patrouille, Moscou ordonne à Valery Pshenitchny, l’officier de sécurité du K-219, de prendre le commandement du sous-marin, de transférer l’équipage survivant du remorqueur à l’arrière du sous-marin et de poursuivre la mission. Avant que ces ordres ne parviennent et ne puissent être exécutés, la voie d’eau atteint un point de non-retour et le 6 octobre 1986, le K-219 sombre dans la fosse des Hatteras à une profondeur de 6.000 m. Bien que la cause exacte du naufrage soit inconnue, certains éléments de preuve indiquent que Britanov a probablement sabordé le sous-marin. Les armes nucléaires embarquées sont perdues avec le sous-marin.

En 1988, le navire de recherche hydrographique soviétique Keldysh se positionne au-dessus de l’épave du K-219, et trouve le sous-marin posé sur le fond sablonneux, brisé en deux au niveau de la tourelle de commandement. On découvre que plusieurs silos de missiles avaient été forcés et les missiles, ainsi que les ogives nucléaires qu’ils contenaient, avaient disparu…

Preminine reçoit l’Ordre de l’Étoile rouge à titre posthume pour sa bravoure dans la neutralisation du réacteur. Britanov est accusé de négligence, sabotage et trahison. Il ne sera jamais emprisonné mais attendra son procès à Sverdlovsk. Le 30 mai 1987, le ministre de la Défense soviétique Sergueï Sokolov est renvoyé à la suite de l’incident de Mathias Rust deux jours plus tôt (il avait posé son petit avion au beau milieu de la Place Rouge) et remplacé par Dmitri Iazov. Les accusations contre Britanov seront par la suite annulées.

Réaction de l’US Navy

La présence d’un sous-marin de Classe Yankee dans la « zone de patrouille Yankee » dans l’Atlantique avait été établie par le système de surveillance sous-marine de l’US Navy avant le 3 octobre. Cependant, aucune réaction manifeste n’est enregistrée le vendredi du côté des escadres de sous-marins de patrouille maritime de l’US Navy basées sur la côte Est, ce qui aurait été normal si l’USS Augusta avait pisté activement le K-219 ce matin-là. L’explosion du missile à l’intérieur du silo a forcément été détectée par le système SOSUS déployé dans l’Atlantique Nord si le K-219 se trouvait à une profondeur normale de patrouille. Cependant, le sous-marin soviétique se trouvant au périscope (au-dessus de la zone de détection) juste avant la détonation, aucune trace sonore de l’explosion n’a été enregistrée. Une patrouille maritime de P-3 Orion est envoyée en reconnaissance pour identifier et suivre le K-219 jusque dans la matinée du samedi 4 octobre, probablement « alertée » par les communications hautement inhabituelles entre le sous-marin en détresse et le quartier-général de la Flotte du Nord à Mourmansk.

En 1997, la BBC diffuse un documentaire intitulé Hostile Waters. Il est diffusé aux Etats-Unis par Warner Bros. Il est basé sur l’ouvrage du même nom, qui prétend décrire les véritables raisons de la perte du K-219 (bien que l’USS Augusta se remplacé par l’USS Aurora). En 2001, le Commandant Britanov dépose une plainte contre la Warner Bros au motif que celle-ci ne lui a pas demandé la permission pour réaliser un film basé sur son histoire et que le film ne décrivait pas la réalité des événements et le présentait comme un incompétent. Après trois ans de procès, la cour se prononce en faveur de Britanov. Les médias russes affirment que le producteur du film fut condamné à payer une amende dont le montant est inférieur à 100.000 US$.

Les autorités soviétiques ont affirmé après l’accident que la perte du K-219 avait été causée par une collision avec l’USS Augusta. Le gouvernement américain niera ces affirmations et l’US Navy produit un communiqué concernant l’ouvrage et le film : « The United States Navy normally does not comment on submarine operations, but in this case, because the scenario is so outrageous, the Navy is compelled to respond. The United States Navy categorically denies that any U.S. submarine collided with the Russian Yankee submarine (K-219) or that the Navy had anything to do with the cause of the casualty that resulted in the loss of the Russian Yankee submarine. »

Un article sur le site de l’US Navy posté par le Capitaine de 1er rang Igor Kourdine (Commandant en second du K-219 au moment des faits) et le Lieutenant Commander Wayne Grasdock nient toute collision entre le K-219 et l’Augusta. Le Commandant Britanov lui-même niera toute collision. Il déclare qu’il n’a pas été invité à titre de conférencier par les autorités russes parce qu’il refuse de reprendre la version officielle du gouvernement russe à propos de la perte du K-219.

Dans un entretien donné à la BBC en février 2013, avec le Commandant-en-chef de la Marine soviétique à l’époque, Vladimir Chernavin, celui-ci affirme que l’accident est dû à un dysfonctionnement dans le silo et ne mentionne pas de collision avec un sous-marin américain. L’entretien est réalisé pour la série de la BBC2 The Silent War (La Guerre silencieuse).

Le sous-marin se trouve aujourd’hui dans la fosse des Hatteras à 5.500 mètres de profondeur. D’après des mesures récentes, aucune radioactivité notable ne semble se dégager des 30 têtes nucléaires (enfin celles qui n’ont pas disparu) et des deux réacteurs nucléaires qui se trouvaient à bord.

Sergueï Preminine
Localisation de l'accident
Tube arraché
Igor Britanov et le drapeau du K-219 ramené de l’accident

A l’été 1990, le K-228 (Projet 667AU Nalim, classe Yankee I de l’OTAN) était dans la mer de Barents près des eaux territoriales soviétiques quand son commandant a reçu l’ordre de faire surface. Le sous-marin a fait surface et soudainement, le sous-marin a été découvert par un hélicoptère ASW de la frégate HMS « Londres ».

Le navire anglais a coupé le cap de SSBN et a commencé à poursuivre le sous-marin soviétique à la limite des eaux territoriales soviétiques. K-228 n’a pas pu plonger car la manœuvre était très dangereuse en raison de la proximité immédiate de la frégate et interdite par les procédures de la marine soviétique. Le commandant du SSBN, capitaine de 1er rang A. Nikitin, a décidé de tromper l’équipage britannique. K-228 et le “Londres” manœuvraient sur des trajectoire parallèles à une vitesse de 15 kn & une distance de 350 m. Le SSBN a érigé puis abattu le périscope plusieurs fois pour faire croire à la frégate qu’elle était sur le point de plonger. L’équipage de la frégate s’est lassé de ces manoeuvres à répétion mais soudainement K-228 a commencé une manœuvre de « plongée urgente » pour atteindre une profondeur de 50 m en 30 sec (un record pour la classe Yankee). Le SSBN a fait surface dans les eaux territoriales soviétiques alors que le navire RN naviguait à une vitesse de 30 kn le long de la frontière de l’URSS. Son hélicoptère ASW était dans les airs et a essayé de photographier K-228. Ces photos ont été publiées dans un magazine naval étranger dans lequel l’équipage du “Londres” affirmait que le K-228 s’était immergé en moins de 8 secondes.

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