Type 212

(2004 - )

Mise à jour 06/01/2024

  • Etudes : 1994
  • Période Service : 2004 – 
  • Prévu : 18 (Allemagne – 8 ; Italie – 10 ; Norvège – 4)
  • Réalisés : 10
  • En service : 10 (Allemagne – 6 ; Italie – 4)
  • Exportation : Italie (Classe Todaro – 4, + 4 NFS), Norvège
  • Propulsion : Diésel-électrique / AIP / Li
  • Hélice : 1×7 pales
  • Longueur :
    Batch 1 (A) : 56 m
    Batch 2 (B) : 57,20 m
    NFS : 58 m
  • Maître-bau : 6,8 m
  • Déplacement (S/P) : 1.450 – 1.830 t
  • Profondeur : 250 m
  • Vitesse surface : 12 nds
  • Vitesse plongée : 23 nds 
  • Equipage : 27
  • Armement : Torpilles, mines
  • Autonomie : 8.000 mn en surface 

Type 212A (Batch 1)

Type 212B (Batch 2)

Les sous-marins de Type 212 constituent une Classe à propulsion anaérobie (AIP) construite par TKMS pour la marine allemande, utilisant des piles à combustible à membrane électrolyte polymère. Ils peuvent naviguer à haute vitesse avec leur moteur diesel, ou utiliser leur système anaérobie pour rester en plongée pendant trois semaines. Ce type de propulsion est aussi supposé être particulièrement furtif.

En 2007, les Type 212 étaient l’une des deux seules Classes de sous-marins équipés de pile à combustible. L’autre est le Projet 677, aussi appelé Classe Lada, conçu par le bureau russe Rubin (bien que connaissant de nombreux problèmes à cette époque). Bien que la propulsion hydrogène-oxygène ait été envisagée pour les sous-marins dès la Première Guerre mondiale, le concept n’avait guère eu de succès jusqu’à récemment en raison de préoccupations relatives aux incendies et aux explosions. Dans le cas du Type 212, le carburant et l’oxydant ont été stockés dans des réservoirs situés à l’extérieur de l’espace réservé à l’équipage, entre la coque pressurisée et la coque légère extérieure. Les gaz sont acheminés par la coque sous pression jusqu’aux piles à combustible nécessaires pour générer de l’électricité, mais à tout moment, il n’y a qu’une très petite quantité de gaz présente dans l’espace réservé à l’équipage.

Une autre caractéristique de cette construction réside dans l’usage massif de matériaux composites, ce qui le rend particulièrement silencieux. L’usage de gouvernes en X lui permet également de naviguer dans moins de 17 mètres d’eau. On remarquera que les gouvernes sont légèrement retravaillées afin de pouvoir mettre l’eau en mouvement par une légère courbure avant que celle-ci ne s’engouffre dans la pompe-hélice.

Le gouvernement allemand a commandé en 1998 une première série de quatre sous-marins de ce Type. En raison des changements qui ont été effectués depuis, sa désignation est devenue Type 212A (pour l’exportation en premier lieu vers l’Italie). En 2006, deux sous-marins améliorés (212B) ont été commandés et ont été livrés en 2015 et 2016 (U35 et U36). Leur longueur est augmentée de 1,2 m pour inclure un nouveau mât de reconnaissance, et l’hélice, de forme différente, passe de sept à six pales. Un logement a par ailleurs été créée dans le massif pour faciliter le déploiement de quatre nageurs de combat. C’est ce que l’on appelle le Batch 2 ou Type 212B (ou parfois Type 213).

Le Salvadore Todaro et le Sciré, deux Type 212A construits par Fincantieri pour la marine italienne, sont mis en service respectivement en mars et mai 2006. Leur longueur est passée à 55,9 m. Un accord de transfert de technologie signé en novembre 2008 a permis la construction par Fincantieri de deux nouvelles unités qui ont été livrées en 2016 et 2017.

Type 212A (U32)
Type 212A (U31)
SAS plongeur sur le 212B
Type 212A - Batch I (Illustration Richard W. Stirn)
Type 212A - Batch I (Illustration Richard W. Stirn)
Type 212B - Batch II (Illustration Richard W. Stirn)
Type 212B (U35)

Un Type 212A aurait établi un record d’endurance sous-marine pour les sous-marins à propulsion conventionnelle en 2013 en transitant dix-huit jours immergés sans l’utilisation de son schnorkel. Alors que le Type 212 peut atteindre des vitesses sous-marines pouvant aller à 23 nœuds, sa vitesse de croisière durable est plus proche de 9 nœuds en utilisant uniquement le système AIP.

En octobre 2017, il est annoncé qu’après un accident survenu à l’U-35 (il abîme son gouvernail de plongée en faisant des tests en plongée profonde près des côtes norvégiennes) et à une mauvaise politique de gestion des pièces de rechange, la marine allemande ne disposait plus d’aucun Type 212 opérationnel. Pour réparer certaines unités, les Allemands ont été contraints de cannibaliser les autres sous-marins. Et à un moment, il n’y eut plus personne à cannibaliser. En 2019, l’Allemagne espérait retrouver ses trois unités opérationnelles, mais en mai 2019, l’U36 racle le fond en Norvège. Pas de veine !

Illustration David Morel (800tonnes.com)

Petite innovation technique qui n’était pas visible sur les maquettes et autres illustrations proposées : On a observé lors du lancement du U36 allemand un nouveau système de propulsion (bien que connu sur d’autres types de navires de surface). Ce système cylindrique PBVD (Propeller Boss Vortex Diffuser) repose sur le moyeu des hélices traditionnelles. 

Son noyau spécialement usiné réduirait considérablement la turbulence et la cavitation émises par le moyeu en rotation. Cela réduit non seulement la signature sonore de l’hélice, mais améliore également l’efficacité et la poussée de la propulsion. On ne sait pas si cette technologie a été étendue aux autres unités de la série.

Propeller Boss Vortex Diffuser

Une nouvelle génération (Type 212NG) de 51 m (1.500 – 1.830 t) a remporté le marché en 2017 pour la marine norvégienne (Projet 6346) face à Naval Group et SAAB – A26 suédois (pour une livraison mi 2020). Elle pourrait également servir la Marine allemande. Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, TKMS a été voir le gouvernement allemand, et leur a dit : « Si on perd, on est morts », indique un proche du camp français. Berlin a immédiatement réagi en dégainant une offre redoutable : le gouvernement s’est engagé à acheter deux sous-marins pour la marine allemande, en plus des quatre prévus pour la Norvège. « En amortissant le coût du programme sur six sous-marins au lieu de quatre, l’offre était imbattable », reconnaît-on à Paris. En 2021, le contrat définitif n’est cependant pas encore signé et on estime la mise à disposition de la 1ère unité aux horizons de 2029 (ce qui entraine des coûts de maintenance opérationnelle des quatre unités de Type Ula). Pour clore le sujet, il faut savoir que le programme bénéficie d’un investissement de développement de 600 M€ en grande partie apporté par l’état.

Finalement, le Type 212NG (New Generation) vendu à la Norvège change de dénomination et devient le Type 212CD (Common Design), modèle qui sera également proposé à la Pologne et aux Pays-Bas sous le nom de 212CD E (Expeditionary). Cette déclinaison hollandaise (assez floue) avoisinerait les 73 mètres (diamètre de 10 m), un tonnage en surface de 2.500 t et serait un mix entre le 212A et le 216. Mais ce qui caractérise cette version est sans contexte ses plans inclinés pour améliorer sa furtivité face aux sonars actifs.

On a annoncé enfin à Balt Military Expo 2018 que ce Type 212CD sera équipé de batteries lithium-ion (LIB), de deux diesels MTU, d’un moteur de nouvelle génération PMSM (Siemens Permasyn) et d’un AIP de nouvelle génération (FC) à pile à combustible (utilisant l’hydrure métallique de Siemens). Il sera en acier amagnétique. Une grande nouveauté pour cette variante serait l’Interface Homme Machine (IHM) pour le système de combat. L’option de tubes VLS n’est pas confirmée à ce jour. 

Le lancement officiel de la construction de la première unité à destination de la Norvège a été organisé à Kiel le 12 septembre 2023. La livraison est prévue pour 2029, les unités allemandes étant programmées pour 2032 et 2024.

Type 212CD
Type 212NG Norvégien = 212CD
212CD
Type 212CD présenté à l’UDT2022
Type 212NFS (Illustration d'artiste)
Cérémonie de lancement de la construction du Type 212NFS à Muggiano (11 janvier 2022)

La dernière version est le 212NFS (Near Futur Submarine) qui est construite en collaboration avec l’Italie. Elle sera équipée de batteries Lithium-ion de production italienne en plus d’un AIP. Sa taille (en comparaison des 212A déjà livrés) devrait augmenter de 1,2 m, soit 57,2 m). Voir la page Todaro.

La construction sera réalisée par Fincantieri en Italie (avec un acier italien amagnétique et lui permettant de descendre à 400m), mais TKMS fournira des éléments de proue, les systèmes de piles à combustible et d’autres petits composants.

Il devrait bénéficier d’une nouvelle forme des barres de plongée afin que l’eau s’écoulant le long de la coque soit mise en mouvement (« pré-tourbillonnée ») avant d’atteindre les pâles du propulseur dans l’optique de réduire le bruit engendré par la cavitation. Le premier contrat porte sur deux unités (programme d’un montant de 2,68 B€ dont 1,35 B€ pour la construction) et deux autres unités en option.

 

La livraison est prévue pour 2027 et 2029. Il sera équipé de torpilles Black Shark Advanced construites par Leonardo (six tubes) ainsi que de missiles d’attaque terrestre.

Type 212NFS

Un système de navigation Russe !

En 2021, on découvre qu’un système de navigation d’origine russe appelé Navi-Sailor 4100 a été installé sur au moins 100 navires exploités par l’armée allemande, le Bundestag, y compris depuis en 2015 et 2016 sur les sous-marins U35 et U36. Ces appareils de navigation ont été développés par Transas, une société fondée à Saint-Pétersbourg en 1990. Bien qu’elle ait été acquise en 2018 par la société finlandaise Wartsila, la division défense est restée aux mains des Russes. Le rapport de Bild affirme que le cryptage des données du système ne répond pas aux normes de sécurité militaire, dans une référence apparente à l’OTAN, dont l’Allemagne est membre. Dans le pire des cas, les données de navigation pourraient être piratées et le navire pourrait perdre totalement son fonctionnement.

Présentation du 212 CD E par TKMS

Documentaire sur le U32 (212A)

U36 (212B)

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