Parmi les modèles de plates-formes navales présentées à NAVDEX 2023, Fincantieri expose le S800 Light Submarine. Le fait que le constructeur naval italien ait présenté le modèle pour la première fois au Moyen-Orient pourrait être interprété comme une indication de l’intérêt croissant pour les petites et compactes plates-formes de combat habitées et non habitées dans la région, bien que Fincantieri n’ait pas commenté et /ou confirmé tout programme dans la même région (il aurait cependant été proposé au Pakistan). De manière cyclique, un tel intérêt a également fait surface dans le passé. En termes de préparation de la plate-forme et du système de combat, le constructeur naval italien a mentionné à EDR On-Line un état de développement par rapport à un jalon de revue de conception post-critique (CDR).

Le S800 a été développé pour répondre à toutes les principales exigences de mission dans l’environnement littoral, et en même temps fournir des performances comparables aux sous-marins conventionnels opérant dans les eaux bleues à plus de 250 mètres de profondeur.

Conçu sur la base de concepts, de projets abandonnés comme celui du S1000 co-imaginé avec la Russie,  d’expériences et de technologies développés avec les programmes U212 et U212NFS, et de plateformes plus petites envisagées par Fincantieri afin d’opérer en eaux peu profondes, le S800 Light Submarine se caractérise par un design compact avec une longueur hors tout de 51 mètres, un diamètre de coque à pression de 4,80 mètres et une hauteur totale (y compris le mât) de 10 mètres, ainsi qu’un système de contrôle de plate-forme automatisé avec quatre gouvernails de poupe en «X» et des hydravions positionnés à l’avant de la coque, permettant au sous-marin d’effectuer des manœuvres très serrées et de suivre le contour du fond marin.

Avec un déplacement en surface et immergé de respectivement 750 et 850 tonnes, le S800 Light Submarine se caractérise par un système de propulsion diesel-électrique avec AIP (Air Independent Propulsion) doté d’un moteur diesel V-batt turbocompressé à 12 cylindres avec générateur synchrone et un moteur électrique à excitation à aimant permanent entraînant un groupe d’hélices de 3 mètres de diamètre et deux bancs de batteries, ainsi que deux modules de piles à combustible d’une puissance de sortie maximale de 70 kWe chacun.

Selon Fincantieri, l’introduction d’une centrale AIP sur de petites plates-formes sous-marines permet une « endurance immergée très élevée » au moyen d’une propulsion diesel-électrique conventionnelle, ainsi que la réduction à zéro du taux d’indiscrétion ; l’autonomie estimée est de sept jours de patrouille immergée, tandis que dans le même temps le fonctionnement extrêmement silencieux du système Fuel Cells garantit le maintien de la signature acoustique au minimum.

Une signature très basse a été atteinte par l’optimisation de la signature acoustique et non acoustique pour éviter la détection ASW. Avec une profondeur opérationnelle de 250 mètres et une vitesse immergée maximale de plus de 15 nœuds, l’endurance sous-marine sur batteries à 4,5 nœuds et AIP à la même vitesse de fonctionnement est indiquée respectivement à plus de 200 et 700 nm, tandis que l’autonomie atteint les 4 500 nm avec tuba et batteries, et l’autonomie globale est respectivement de 30 et d’environ 7 jours, dans ce dernier cas avec AIP.

Avec cinq tubes lance-torpilles pneumatiques, la charge d’armes du sous-marin léger S800 se compose de cinq torpilles lourdes dans les lanceurs et de quatre plus une dans la salle des torpilles, permettant un inventaire maximum de neuf (plus une) armes. Ces dernières devraient être des torpilles lourdes Leonardo Black Shark Advanced (BSA).

Grâce à sa taille et aux caractéristiques de sa coque, le S800 est l’atout stratégique le plus approprié sur le plan opérationnel pour soutenir les missions des forces spéciales, offrant la capacité de libérer et de récupérer deux chars dans des opérations entièrement secrètes, selon Fincantieri.

Ce petit nouveau entre en concurrence directe avec le STM500 proposé par la Turquie.

Source : EDR Online