Classe Narval - 1200 tonnes

(1957 - 1992)

Mise à jour 18 mars 2024

  • Période service : 1957 – 1992
  • Prévu : 6
  • Réalisés : 6
  • En service : 0
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Diesel électrique
  • Hélice : 2 x 4 pales
  • Longueur :
    Avant refonte : 77,63
    Après refonte : 78,37 m
  • Maître-bau : 7,82 m
  • Déplacement S/P : 
    Avant refonte : 1.645 – 1.910 t
    Après refonte : 1.630 – 1.895 t
  • Profondeur : 200 m
  • Vitesse surface : 16 nds
  • Vitesse plongée : 18 nds
  • Equipage : 63
  • Armement : Torpilles, mines
  • Autonomie : 24.300 mn surface
L'Espadon exposé à Saint Nazaire

La Classe Narval était une Classe de sous-marins d’attaque à propulsion classique construits en France à la fin des années 1950. Dessinée par l’ingénieur du génie maritime Gérard de Dinechin, cette Classe (conçue à l’origine en tant que Programme E-48b) s’inspira des sous-marins allemands du Type XXI de la Seconde Guerre mondiale (comme pratiquement tous les sous-marins de cette époque). Ils seront refondus entre 1965 et 1970, par la DCAN de Lorient (Direction des Constructions et Armes Navales) à la base de Keroman. Lors de cette refonte, le groupe propulsif est remplacé par une propulsion diesel-électrique plus puissante. Les tubes arrière sont supprimés à cette occasion, et ils reçoivent un nouveau massif périscopique Type Daphné à cette occasion. L’habitabilité est également améliorée. Un sas plongeur est aussi installé.

Illustration David Morel (800tonnes.com)
L'Espadon
Illustration David Morel (800tonnes.com)

A la fin de leurs carrières, plusieurs unités (le Narval, le Morse, le Requin et le Dauphin qui sera rallongé de trois mètres) ont été transformées pour tester de nouveaux équipements expérimentaux qui seront par la suite utilisés sur les SNLE de la Classe Redoutable comme une bouée VLF, un sonar sphérique, un système d’armes tactiques, une antenne linéaire remorquée et son treuil ETBF, des sonars de flancs etc. (Projets Silure et Sisyphe). En tout, plus de 500 jours de tests au cours des campagnes 1986-89 et 1990-92.

Dauphin modifié (Opération Sisyphe)
Le Morse équipé d’un télémètre acoustique avec 300 hydrophones (Opération Silure)
Equipage du Morse (Opération Silure)
Le Dauphin modifié en 1987 (Photo Serge Pelois)
Dauphin modifié (Opération Sisyphe)
Dauphin modifié (Opération Sisyphe) Photo Marius Bar - Toulon
Narval équipé d’une antenne VLF
Narval avant refonte
Dauphin après refonte
Dauphin modifié (Opération Sisyphe)

Des records en tout genre…

Leur histoire est marquée par quelques exploits qui marqueront les esprits :

Un record d’endurance en plongée pour le Requin qui en 1958 passa 42 jours sous l’eau entre Lorient et les Açores. Il établit ainsi un record mondial pulvérisant l’ancien record de 30 jours détenu par les sous-marins nucléaires américains USS Skate et USS Sea Wolf. Le Dauphin fit également 32 jours de plongée ininterrompue à la même époque.

L’Espadon effectuera en 1964 une croisière polaire en mer de Norvège avec le Marsouin jusqu’au parallèle 70°N. Cette mission permettra de préparer l’opération « Sauna » l’année suivante, pendant laquelle le Dauphin et le Narval resteront une dizaine de jours au 72°N. Ceux sont les premiers sous-marins français à naviguer sous la banquise.

Narval en mars 1965 (Photo Marine Nationale)
Opration Sauna
Le Narval après sa collision avec le pétrolier British Vision
L’Espadon, après la collision avec le Laubie

… et aussi des accidents

La carrière du Narval sera marquée par deux accidents majeurs. Le 3 mai 1962, alors qu’il navigue à l’immersion périscopique, il est abordé par le pétrolier British Vision. Les dégâts sont importants (massif enfoncé, mâts tordus…) et nécessiteront de longues réparations. Plus dramatique, le 3 avril 1966, alors qu’il tente d’appareiller d’un mouillage aux Glénan, trois hommes d’équipage et le commandant tombent successivement à la mer dans des conditions météo particulièrement mauvaises. Seuls trois corps sans vie seront retrouvés. 

En 1979, l’Apollo, un chalutier du Guilvinec, avec à son bord quatre hommes, connaît une belle frayeur en crochetant accidentellement dans ses filets le Requin. Heureusement, le bateau ne chavirera pas. L’Apollo joue de malchance puisque cinq ans après, le même type d’accident se produira avec le Morse. Ce dernier aura connu précédemment un autre accident, en février 1966, au cours d’un exercice franco-britannique. Naviguant à l’immersion périscopique, il heurte un objet non identifié et abîme son sonar avant. Le Morse sera réparé à Lorient.

Le 22 septembre 1961, le Laubie (ancien sous-marin Allemand de Type VIIC récupéré par la Marine Française) entre en collision avec l’Espadon pendant des exercices en plongée périscopique, à cinq miles de Toulon. Le 13 août 1963, un incen­die dans la salle des torpilles de l’Espadon blesse quatre sous-mariniers, dont un mourra plus tard de ses blessures.

La carrière du Marsouin sera également marquée par plusieurs accidents. Le 16 novembre 1960, il est abordé, à l’immersion périscopique, par un bâtiment inconnu en Atlantique. Les dégâts sont importants (voir photo). Le 3 novembre 1961, il est abordé par le caboteur Carentan au large de Lorient. L’étrave et le masque du sonar sont déformés, mais il n’y a pas de blessé. Le 11 novembre 1975, une voie d’eau se déclare en plongée par 200 mètres de fond dans le golfe de Gascogne. Le Marsouin refait surface en urgence, mais l’acide des accumulateurs électriques des batteries se déverse à la suite d’une forte gîte. Six hommes d’équipage sont blessés. Le 5 août 1977, alors en carénage à Lorient, deux explosions successives au niveau d’un réservoir d’huile feront un mort et sept blessés, dont plusieurs gravement brûlés.   

La mâture du Marsouin est pliée lors d’un abordage avec un bâtiment inconnu (novembre 1960)
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