Type XXI

(1944 - 1945)

Mise à jour 10 juillet 2024

  • Etudes / Construction : 1942 – 1943
  • Période Service : 1944 – 1945
  • Prévu : 1170 – 1500
  • Réalisés : 119
  • En service : 0
  • Propulsion : Diésel-électrique
  • Hélice : 2×3 pales
  • Longueur : 76,7 m
  • Maître-bau : 6,32 m
  • Déplacement (S/P) : 1.621 / 1.819 t
  • Profondeur : 135 – 280 m
  • Vitesse surface : 15,6 nds
  • Vitesse plongée : 17,5 nds 
  • Equipage : 57
  • Armement : Torpilles
  • Autonomie : 13.500 mn en surface / 350 mn en plongée

Le Type XXI, ou E-boot (Elektroboot), était un sous-marin révolutionnaire pour l’époque. Il était capable d’atteindre la vitesse de 17,5 nœuds en plongée (plus rapide que les frégates et les corvettes qui escortaient les convois) et de parcourir plus de 220 nautiques sous l’eau à la vitesse économique de quatre à cinq nœuds. Ses moteurs diesel le propulsaient à plus de 15,6 nœuds en surface et 17,5 nœuds en plongée sur ses moteurs électriques. Il était donc plus rapide sous l’eau que sur l’eau.

Il possédait trois fois plus de batteries qu’un U-boot de Type VII-C, ce qui lui donnait une plus grande autonomie et réduisait le temps pendant lequel il devait les recharger en naviguant au schnorkel. Ses batteries lui permettaient de naviguer en plongée pendant deux ou trois jours à cinq nœuds en n’utilisant son schnorkel que durant cinq heures. Son autonomie grâce à ces dispositifs atteignait au maximum 13.500 mn.

Son armement anti-navires et anti-sous-marins était de six tubes lance-torpilles de 533 mm à l’avant (suppression des tubes arrières). Il embarquait 23 torpilles acoustiques (tirées à 50 m de profondeur avec 90 % de coups au but), 6 aux tubes et 17 torpilles en réserve. Deux petites tourelles de canon d’un calibre de 20 ou 30 mm, intégrées à l’avant et à l’arrière du massif, assuraient sa défense antiaérienne.

Il était équipé d’un sonar passif très sensible pour l’époque, logé à la base de l’étrave. Il embarquait aussi un détecteur de radar et un radar de veille surface ainsi que deux périscopes (attaque et veille). Il devait être également équipé de lance-roquettes anti-navires (Projet Arsel développé à partir de 1943) pour se défendre face aux destroyers, mais on tergiverse encore sur leur positionnement (devant ou derrière le kiosque). Leur portée était cependant très faible (moins de 220 mètres. On a vaguement parlé d’un projet consistant à un remorquage de missiles V1 à l’arrière du sous-marin, mais sans preuve tangible de son existence.

Projet Arsel

Il était beaucoup plus silencieux que le Type VII-C. La coque épaisse du Type XXI était identique à celle du Type XVII : de section en « 8 » horizontal, mais avec un carénage extérieur. Elle comprenait huit sections préfabriquées qui étaient livrées séparément et ensuite assemblées sur le chantier naval. Le principe du carénage extérieur augmentait le volume intérieur et facilitait la pose d’une coque extérieure beaucoup plus hydrodynamique.

Un programme prévoyait la construction prioritaire de 1.500 unités (U-2500 à U-4000) avec une cadence de trois par semaine. En fin de compte, 119 unités ont été terminées, mais seules quatre furent prêtes au combat. Les Allemands avaient aussi prévu deux autres variantes : le Type XXI-B et le Type XXI-C. Ils devaient avoir des coques plus longues (83 m) afin de faire passer le nombre de tubes lance-torpilles de 6 à 12 et 18 respectivement. Aucun de ces deux modèles ne fut fabriqué.

La mise au point complexe d’un sous-marin aussi innovant fut trop longue pour modifier l’histoire de la guerre navale de manière décisive. Aucun navire allié n’a été coulé par un Type XXICependant, le Type XXI est considéré comme le premier sous-marin intégral capable de naviguer en permanence sous l’eau (il pouvait rester 62 heures en plongée à la vitesse de cinq nœuds.). Quelques heures avant la fin des hostilités, un U-Boot de Type XXI (U-2511) commandé par Adalbert Schnee, navigua en plongée sans être détecté sous une escadre britannique (HMS Norfolk), sans lancer ses torpilles.

Plusieurs unités ont survécu après le conflit :

Illustration David Morel (800tonnes.com)

Allemagne

Bien après la fin du conflit, en 1957, le U-2540 qui avait été sabordé en 1945 fut renfloué et refondu. Il fut rebaptisé Wilhelm Bauer. De 1960 à 1968, il fut utilisé comme navire océanographique puis, modifié, comme bâtiment d’expérimentation pour préparer le Type 206 à partir de 1970. Une collision le 6 mai 1980 avec le destroyer allemand Zerstörer 3 le rendit inapte au service en novembre 1980. Il fut alors rayé du service 15 mars 1982 et transformé en navire-musée visitable à Bremerhaven.

U2540
U2540

Royaume-Uni

La Royal Navy utilisa le sous-marin U-3017 sous l’appellation HMS N41. Il a été utilisé pour effectuer diverses expérimentations avant d’être condamné en novembre 1949. A la fin de la guerre, un autre exemplaire, le U-1407, fut remis en état par les britanniques (en y incorporant un sas de sauvetage) et fut renommé « HMS Meteorite » en 1947. Il a servi ainsi de test pour le système à cycle fermé Walter (c’est la raison pour laquelle il figure dans cet ouvrage).

États-Unis

La Navy a repris le U-2513 et le U-3008, pour une utilisation dans l’Atlantique. Le U-2513 a été coulé comme cible en 1951 et l’U-3008 a été abandonné en 1956. En novembre 1946, le président Harry S. Truman est devenu le premier président américain à se rendre sur un sous-marin lors de sa visite de l’U-2513. Le sous-marin a plongé à 130 m avec le président à bord.

Le Président Harry Truman en visite sur le U-2513

Union soviétique

Quatre sous-marins de Type XXI ont été assignés à l’Union soviétique par les Accords de Potsdam, il s’agissait du U-3515, U-2529, U-3035 et U-3041, qui ont été mis en service dans la marine soviétique en tant que B-27, B-28, B-29 et B-30 (plus tard B-100), respectivement. Toutefois, les services secrets occidentaux soupçonnaient les Soviétiques d’avoir acquis plusieurs autres sous-marins inachevés de Type XXI (U-3528 et U-3542) à Schichau sur la côte baltique. Un examen par le Comité mixte de renseignement américain pour les chefs d’état-major en janvier 1948 estimait que la marine soviétique avait alors quinze Type XXI opérationnels, et pourrait achever la construction de six autres sous deux mois. La marine avait également la capacité d’en construire 39 autres en un an et demi à partir de sections préfabriquées par plusieurs usines produisant des composants de Type XXI et puis par l’usine d’assemblage à Dantzig (cette usine avait été capturée par les Soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale). Les U-3538 à U-3557 (respectivement TS-5 à TS-19 et TS-32 à TS-38) sont restés inachevés à Dantzig et ont été démolis ou coulés en 1947. Les quatre sous-marins affectés par Potsdam ont été utilisés pour des essais et des tests jusqu’en 1955, puis sabordés ou utilisés pour les essais d’armes entre 1958 et 1973.

Le Type XXI a constitué la base pour le Projet 614 (abandonné), essentiellement une copie du Type XXI, et beaucoup de ses caractéristiques ont également été intégrées au Projet 613 (connu en Occident comme la Classe Whiskey).

France

À la fin du conflit, la France reçut en dommage de guerre le sous-marin de Type XXI U-2518 qui fut nommé Roland Morillot. Ce bâtiment sera en service dans la marine nationale de 1946 à 1967. Les ingénieurs de la DCAN s’en inspirèrent largement pour la construction des sous-marins océaniques de la Classe Narval.

Le Roland Morillot avec son nouveau n° de coque S613 sous pavillon français

D’autres Types de sous-marins allemands issu ce ce conflit furent réutilisés par la marine française comme le U-510 (Type IX C/40). Il a été retrouvé intact (en panne de carburant) à la réddition de la poche de St Nazaire en mai 1945 dans une des alvéoles. Il fut rebaptisé S-11 Bouan et servit entre 1946 et 1959. Il y eut aussi le U-123 (Type IXB rebaptisé S-611 Blaison utilisé jusqu’en 1959, le U-471 (Type VIIC) rebaptisé S-609 Millé jusqu’en 1963, le U-766 (Type VIIC) rebaptisé S-610 Laubie jusqu’en 1961.

S-11 Bouan (Type IXC) en 1950
S-611 Blaison (Type IXB)
S-11 Bouan
S-610 Laubie (Type VIIC)
Le Roland Morillot avec son nouveau n° de coque S613 sous pavillon français
Evolution du Rolland Morillot entre 1949 et 1966Le Roland Morillot
Type XXI en aluminium (cadeau de mon ami Axel)
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