Gymnote
(1966 - 1986)
Mise à jour 6 mai 2024
Connu également sous le nom de Projet Q-244, le Gymnote (S655) est un sous-marin lance-missiles expérimental de la marine française. La décision de sa construction date de 1960. Lancé en 1964, il a été désarmé en 1986.
A l’origine, le sous-marin Q-244 devait être le premier sous-marin nucléaire. La France se lança ainsi dans la construction du Q 244, sous-marin nucléaire à l’uranium naturel et à l’eau lourde. De prime abord, ce sous-marin devait être seulement armé de tubes lance-torpilles, mais on renonça à ce projet en 1959, faute de certitude quant la fiabilité de la propulsion et faute de pouvoir fabriquer ou acheter de l’uranium enrichi en France. La loi-programme du 6 décembre 1960 relance le projet et on utilisa alors les éléments de coque déjà construits pour développer le Gymnote version 2 (Q-251) et tester le lancement des missiles (avec l’intégration d’une tranche missiles). On a donc préféré dissocier les problèmes.
Lancé le 17 mars 1964, mis en service le 17 octobre 1966, ce sous-marin expérimental servit aux essais de lancement des missiles MSBS (M1, M2 et M20) et M4 (après une refonte entre 1977 et 1981) destinés aux futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la Classe Le Redoutable. Pour ce faire, le Gymnote fut équipé de quatre tubes verticaux lance-missiles.
le Gymnote servira également de plate-forme d’essai à un nouveau système de navigation par inertie ainsi qu’à un appareillage de tenue automatique d’immersion destiné à stabiliser parfaitement les sous-marins en plongée à une cote donnée. Enfin ce submersible permettra d’étudier la résistance de certains aciers spéciaux à haute limite élastique capables d’affronter des plongées supérieures à 200 mètres.
Ce fut un véritable laboratoire d’essais pour les armes et équipements des futurs sous-marins à propulsion nucléaire. Les marins garderont un souvenir impérissable de ces longues heures de navigation en surface pour réaliser ces essais, le tout, par des mers souvent capricieuses et de se réjouir des effluves de la centaine de bouteilles de Pastis explosées dans le massif lors d’un transit en provenance de la Corogne…
Il sera désarmé le 1er octobre 1986 et sa coque vendue puis démolie à Saint-Nazaire en juin 1990.