Classe Santa Cruz -TR 1700

TR 1400 (Abandonné)

(1985 - )

Mise à jour 24 juillet 2024

  • Etudes / Construction : 1977
  • Période Service : 1985 – 
  • Prévu : 6
  • Réalisés : 2
  • En service : 1
  • Perdu : 1
  • Exportation : Argentine
  • Propulsion : Diésel-électrique
  • Hélice : 1×7 pales
  • Longueur : 65,3 (65,9) m
  • Maître-bau : 8,36 m
  • Déplacement (S/P) : 2.140 (2.150) / 2.336 (2.356) t
  • Profondeur : 300 m
  • Vitesse surface : 12 – 15 nds
  • Vitesse plongée : 23 – 25 nds 
  • Equipage : 29+8
  • Armement : Torpilles, mines
  • Autonomie : 11.900 mn en surface 

San Juan & Santa Fé

Le Type TR 1700 est une Classe de sous-marins d’attaque conçus en Allemagne par Thyssen Nordseewerke et utilisés par la Marine argentine. Il est dérivé du Type 209 précédent. Deux sous-marins ont été construits en Allemagne de l’Ouest dans les années 1980 (livrés en 1984 et 1985) et étaient toujours en service en 2017 (avant le naufrage du S-42 San Juan).

Initialement, l’Argentine devait acquérir quatre TR-1700 et deux TR-1400 (une version plus petite), mais en 1982, la commande a été modifiée pour six du type plus grand. Les deux premiers sous-marins de construction allemande ont été achevés et livrés en 1984-85, tandis que les deux autres en construction en Argentine (à partir de pièces préfabriquées à 80 % de fabrication allemande) ont été suspendus en attente de financement et en 1986, l’autorisation a été donnée par le partenaire allemand de vendre tous ces sous-marins à un pays tiers, mais aucun acheteur n’a été trouvé. Leur aptitude à la construction était de 52 % pour le S43 et de 30 % pour le S44 en 1994. La construction prévue des S45 et S46 n’a jamais commencé.

En 2011, la flotte sous-marine n’avait effectué que 19 heures de plongée pour l’ensemble de ses deux bâtiments. Après la disparition du San Juan en 2017, il ne reste donc plus qu’un seul bâtiment de cette Classe à propulsion diesel électrique réputée comme l’une des plus rapide de l’après-guerre.

San Juan
Projet à propulsion nucléaire

Il y eut plusieurs projets pour équiper ce sous-marin d’un réacteur nucléaire. La première fois sur la base d’un réacteur civil, le CAREM, au début des années 80. Le projet a été abandonné, faute de fonds. Au milieu des années 1980, une version nucléaire a été proposée par la Canada pour être construite avec le réacteur AMPS (Autonomous Marine Power Source) 1000 d’origine canadienne. L’étude avait aussi été réalisée pour le Type 2400 (Collins) anglais et le Walrus hollandais. Projet abandonné. Enfin, en 2010, le CNEA (Commissariat National à l’Energie Atomique) a été mandaté pour développer un réacteur. Le développement était sous la responsabilité du docteur ingénieur José Converti de l’Institut Balseiro du Centre atomique de Bariloche et du contre-amiral Domingo Giorsetti. Le réacteur nucléaire compact (RNC) a été développé et a passé avec succès deux évaluations critiques de conception en 2014 et 2016. Mais en raison de la situation économique désastreuse du pays, le projet a été également abandonné.

TR-1400

On évoque aussi un Thyssen TR-1400 : Deux commandés aux côtés des quatre sous-marins de classe T-1700 d’Allemagne de l’Ouest avec des accords de production locale. Les deux plus petits TR-1400 devaient être construits en Allemagne. Il s’agissait essentiellement de sous-marins TR-1700 plus petits destinés à une utilisation côtière, ils partageaient des composants de proue et de poupe communs. Le déplacement était de 1 450 tonnes, la longueur de 58,1 m, la largeur de 7,3 m et le tirant d’eau de 6,5 m, 21 nœuds en immersion, 13 nœuds avec tuba, 15 nœuds en surface, six tubes lance-torpilles de 21 pouces avec 22 torpilles SST4, diesel-électrique avec quatre moteurs de 1 000 kW. 

Finalement, le modèle TR-1400 aurait été abandonné pour envisager 6 unités TR-1700 (pour finalement en construire que 2).

Disparition du San Juan (17 novembre 2017)

Le 17 novembre 2017, le commandement de la marine argentine a indiqué qu’il « n’avait plus eu de contact » avec le sous-marin ARA San Juan (S-42) depuis que celui-ci a envoyé sa position pour la dernière fois le 15 novembre 2017 à 430 km de la côte argentine. Le sous-marin effectuait des exercices de surveillance maritime dans la zone de Puerto Madryn.

Le San Juan a implosé en 40 millisecondes emportant avec lui les 44 membres d’équipage à bord ce jour-là. Selon un rapport du Bureau américain du renseignement naval, le sous-marin a implosé à la suite d’une forte pression et a ensuite sombré à une vitesse d’environ treize nœuds. Les conclusions de l’enquête ont montré que c’est une défaillance d’une vanne de ventilation qui a provoqué une arrivée d’eau dans les réservoirs et le moteur provoquant un court-circuit et provoqué une implosion. Une autre hypothèse viendrait d’une arrivée d’eau via le circuit de ventilation dans le local batterie, provoquant un incendie, puis sa perte.

Il est retrouvé le 16 novembre 2018 à 850 m de profondeur, à 400 km des côtes.

Fin 2019, le scandale éclate : Un navire chilien, le Cabo de Hornos, avait repéré l’épave 20 jours après l’accident et demandé à la Grande Bretagne d’y envoyer un robot sous-marin pour confirmer la découverte. Mais les Argentins ont refusé l’accès au site. C’est l’incroyable aveu du contre-amiral Enrique Lopez Mazzeo, alors en charge d’une partie de l’ARA. Une triste réminiscence de la guerre des Malouines ou le Chili était du côté des Britanniques et d’un conflit avec ces mêmes Chiliens en 1978. L’instruction est en cours ! En attendant, en 2021, l’amiral Marcelo Srur et plusieurs hauts gradés ont été condamnés pour avoir « communiqué de manière incomplète le ministère de la Défense des premiers événements, l’empêchant ainsi de fournir des informations aux familles des membres d’équipage ».

En mars 2024, Netflix produit une série sur le drame et sur la comission d’enquête.

Hélice du San Juan (photos Ocean Infinity)
Massif du San Juan (photos Ocean Infinity)
Le contre-amiral Enrique Lopez Mazzeo
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