Projet 20120 Sarov

(2009 - )

  • Période service : 2009 –
  • Bureau d’études : Rubin
  • Prévu : 1
  • Réalisés : 1
  • En service : 1
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Diésel électrique
  • Hélice : 1 x ? pales 
  • Longueur : 98 m
  • Maître-bau : 9,9 m
  • Déplacement S/P : 10.000 / ? t
  • Profondeur : 500 m
  • Vitesse surface : ?
  • Vitesse plongée : 20 nds
  • Equipage : 52
  • Armement : Torpilles Poséidon

Le sous-marin de Classe Projet 20120 Sarov (ou 20120 Sargan selon la désignation russe) a fait couler beaucoup d’encre. Il a été (et reste) essentiel au développement par la Russie de la nouvelle arme stratégique nucléaire à propulsion nucléaire Kanyon. Sa forme unique a laissé les analystes pantois pendant plusieurs années et ses appendices curieux n’ont fait qu’ajouter au mystère. C’est un bateau qui n’était pas bien documenté et les premières illustrations s’avèrent être trompeuses. On peut en dire autant de la plupart des analyses préliminaires qui touchent encore les articles sur le sujet.

La construction de ce sous-marin a commencé dans les dernières années de la guerre froide mais, comme tant d’autres projets, elle a été arrêtée lorsque l’Union soviétique a implosé. D’une manière ou d’une autre, survivant aux marchands de ferraille, la coque a été mise en sommeil et a finalement repris au milieu des années 2000. Baptisé B-90 Sarov, le bateau a finalement été lancé en 2007 et mis en service dans la flotte russe en 2008.

On a su tout de suite que ce bateau était spécial et il y avait à l’époque beaucoup de spéculations. Les descriptions euphémiques données aux sous-marins spéciaux ne faisaient qu’ajouter à l’aura de mystère. L’excitation était en grande partie due au fait qu’il n’avait en fin de compte aucune ressemblance réelle avec le bateau initialement prévu.

A l’origine, ce devait être un sous-marin d’attaque diesel-électrique (SSK) de la Classe Projet Kilo 877, mais il y eut tellement de transformations que c’est devenu un projet à part entière en changeant même de système de propulsion.  Le Sarov 90 est devenu un sous-marin nucléaire Projet 20120.

L’une des premières informations erronées que l’on a trouvée sur Internet était sa taille. Parce qu’il était basé sur une coque de sous-marin de Classe Kilo, sa longueur était estimée à 72 m de long et 9,9 m de large. En fait, elle est plus proche de 98 m de long. La longueur supplémentaire correspond à l’ajout de la section du réacteur nucléaire immédiatement après le massif. Ce dernier est également beaucoup plus grand que sur le Kilo et contient maintenant une section de capsule d’évacuation comme sur les sous-marins nucléaires russes récents. La principale curiosité de ce bâtiment est la partie avant, qui présente une boursouflure très prononcée juste au-dessous de la ligne de flottaison. La partie inférieure de la proue semble suivre le même profil que la Classe Kilo, la partie supérieure étant une extension (la coque semble avoir été rallongée de 5 m). Il n’y a aucune disposition pour les tubes lance-torpilles, mais le nez en saillie comporte une grande porte cintre carrée où se trouvent normalement les tubes lance-torpilles. Le long de la ligne de flottaison, on observe de gros renflements qui semblent contenir des coques de pression de petit diamètre (~1,5 m). Ils semblent être à double coque comme le reste du bateau et ont des trappes d’accès à l’équipage à l’arrière. Ces renflements pourraient être des ballasts supplémentaires qui compenseraient le poids de la torpille Kanyon.

Derrière la porte située sur la proue, on trouve l’emplacement pour y loger la fameuse torpille nucléaire. Cette torpille Kanyon (ou Status-6 ou Poseidon) est beaucoup plus grosse que les torpilles ordinaires avec ses 24 m de longueur et 1,5 m de diamètre.

La poupe en « couteau » rappelle les anciens SSK de la Classe Tango et des anciens bateaux qui doivent leur ligne directement au Type XXI allemand de la Seconde Guerre mondiale. C’est un peu dépassé, même par rapport au Kilo. On dirait une poupe digne des années 1950. Il n’y a pas de tubes lance-torpilles à l’arrière, donc cet arrangement est difficile à expliquer quand tous les autres bateaux modernes de sa taille ont la queue pointue classique avec l’hélice derrière les gouvernes. Peut-être que cette poupe élargie permet-elle d’ajouter des réservoirs supplémentaires et des ballasts pour équilibrer le navire.

Torpille Poséidon
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