Projet 75I
(2030 ?)
Dans le cadre du vaste Projet 75 qui consistait en premier lieu à équiper la Marine de six unités de la Classe Kalvari se cachent d’autres Projets. En effet, le Projet Cadre signé en 1997 annonçait 24 sous-marins. Maintenant que la première étape est sur le point d’être concrétisée (trois unités sont en service et les autres à des stades différents de la construction), il est temps de passer à l’étape suivante, connue sous le nom de Projet 75I.
Là aussi, on parle de six unités qui seront construites localement. Le 21 janvier 2020, le gouvernement indien a sélectionné Larsen & Toubro et Mazagon Dock Shipbuilders comme les deux entreprises indiennes. Les cinq fabricants étrangers sélectionnés par le gouvernement étaient : ThyssenKrupp Marine Systems, Rubin Design Bureau, Navantia, Naval Group et Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering. Un marché évalué à 5,6 B$.
Les deux firmes indiennes ainsi sélectionnées devraient s’associer à l’une des cinq firmes étrangères pour le Projet. Si la France avec Naval Group est très bien placée au regard des résultats obtenus lors du Programme précédent, il ne faut se fier à rien. Sauf que si l’Inde décide de se lancer également dans le Projet 75 Alpha (six sous-marins à propulsion nucléaire), elle risque d’avoir bien besoin de la France pour y parvenir. Et si Naval Groupe remporte le marché, le résultat sera-t-il des Scorpènes améliorés avec un AIP et des torpilles de nouvelle génération F-21 ou un tout nouveau sous-marin ?
Dans tous les cas, ce nouveau sous-marin devra être équipé d’un AIP fabriqué localement par l’Organisation de recherche et développement pour la défense (DRDO). Cet AIP a démontré avec succès ses performances sur un « prototype terrestre ».
En août 2021, on apprend que l’AIP indigène ne sera jamais prêt à temps et que l’Inde souhaite désormais importer (avec transfert de technologie) un AIP occidental ayant fait ses preuves en mer. Du coup, seuls les Allemands avec TKMS et les Sud-Coréens (qui ont une licence d’exportation du Type 214) et à moindre mesure la Suède resteraient dans le coup. Les autres prétendants comme Naval Group sont de facto exclu de la compétition (idem pour les Russes et les Espagnols). Et selon certains experts comme Peter Coates, la Russie, partenaire historique de l’Inde, se ferait une joie de récupérer cette technologie qui lui fait cruellement défaut. Sauf qu’entre temps, l’Ukraine est passé…
En mai 2022, Naval Group se retire officiellement de la compétition. Mais dans ce domaine, rien n’est définitivement acté ! La preuve…
En janvier 2023, revirement de situation : Le programme 75I pourrait ne plus voir le jour. En effet, l’AIP indigène indien semble au point et Naval Group signe un contrat pour gérer son intégration au sein des sous-marins du Projet 75. En conséquence de quoi, l’Inde pourrait lever une option (déjà existante) pour 3 unités supplémentaires de la Classe Kalvari et en commander 3 supplémentaires. Une aubaine pour Naval Group.