Type 214

(2007 - )

Mise à jour 9 août 2024

  • Etudes : 2002
  • Période Service : 2007 – 
  • Prévu : 21 (Grèce – 4 ; Corée du sud – 9 ; Portugal – 2 ; Turquie – 6)
  • Réalisés : 15
  • En service : 14 (Grèce – 4 ; Corée du sud – 9 ; Portugal – 2 ; Turquie – 1)
  • Exportation : Grèce (4 – Papanikolis), Corée du Sud (KSS II), Portugal (Tridente), Turquie (6 – Cerbe / Reis)
  • Propulsion : Diésel-électrique / AIP
  • Hélice : 1×7 pales
  • Longueur :
    Classe Papanikonis : 65 m
    Classe Son Won (KSS II) : 65 m
    Classe Tridente : 67,7 m
    Classe Reis II : 68,35 m 
  • Maître-bau : 6,8 m
  • Déplacement (S/P) :
  • Classe Papanikonis : 1.690 – 1.860 t
    Classe Son Won (KSS II) : 1.700 / 1.900 t
    Classe Tridente : 1.700 / 2.020 t
    Classe Reis II : 1.856 / 2.042 t
  • Profondeur : 250 m
  • Vitesse surface : 12 nds
  • Vitesse plongée : 20 nds 
  • Equipage : 27-33
  • Armement : Torpilles, missiles (AN)
  • Autonomie : 10.500 mn en surface / 1.250 mn en plongée / 84 jours

S-121 Pipinos- Classe Papanikolis (Grèce)

Type 214 (KSS II Sud-Coréen)

Le Type 214 est un sous-marin allemand doté d’une propulsion à pile à combustible et d’un diesel développé par HDW. Le Type 214 est la version étudiée pour l’exportation du Type 212 (bien que le Type 212 soit lui aussi exporté). Mais contrairement au Type 212, la coque du Type 214 ne serait pas en acier non-magnétique.

Il est utilisé dans la marine hellénique (Classe Papanikolis). Le premier a été construit en Allemagne et les trois autres unités ont été construites en Grèce. Entre les problèmes techniques et les incidents de paiement, l’histoire n’est pas simple… Finalement, la Grèce refuse dans un premier temps le S-120 Papanikolis II et le propose à la Marine polonaise ! Deux autres unités seraient les bienvenues pour remplacer les vieux 209/1200 polonais qui ont entre 30 et 40 ans de service. Les Grecs réfléchissent également sur une évolution de cette Classe Papanikolis (Programme EMZ) intégrant de nombreuses modernisations en attendant de concrétiser l’achat de nouveaux sous-marins avec AIP (nouvel appel d’offres à venir ?). La marine de la République de Corée utilise également ces unités (sous le nom de KSS II – voir la page relative à la Corée du sud) ainsi que la marine portugaise (parfois sous le nom 209PN ou Classe Tridente). Ce dernier est un peu plus long (67,7 m), pour un déplacement de 1.700 / 2.020 tonnes et que pour ce dernier, la propulsion est uniquement électrique (pas de diésel).

La marine turque est également en train de s’équiper avec ce sous-marin. Il porte alors le nom de Type 214TN ou Classe Reis (après avoir porté jusqu’en 2014 le nom de Classe Cerbe). Une grande partie de ses équipements sont fabriqués en Turquie (les équipements proposés par HDW présentaient des défauts) et intégrés sur le chantier naval de Golçuk, d’où un accroissement de sa taille et son changement de nom. L’assemblage de la structure et de la propulsion sera cependant réalisé en Allemagne (voir page relative à la Turquie). En octobre 2017, on décide d’augmenter le nombre de réservoirs d’iodure métalliques dans la coque externe pour augmenter sa durée en immersion. Ce nouveau sous-marin (qui prend le nom de Reis II) est légèrement plus grand avec une longueur en passant de 66,3 m (Classe Cerbe initiale) à 68,35 m, et un déplacement S/P de 1.855 / 2.050 tonnes. En 2021, la plaquette de TKMS présente le Type 214 avec une longueur de 72 m et un déplacement en surface de 2.000 tonnes. Tout augmente !

Le Pakistan s’était montré acquéreur en 2008 pour quatre unités, mais a finalement renoncé en annonçant vouloir faire son marché en Chine (Classe Hangor). Un Projet pour une version agrandie, le Type 216, a été proposé sans succès à la marine australienne, dans l’appel d’offres pour le remplacement de sa Classe Collins (au profit de Naval Group, avant l’annulation de ce même contrat).

209 PN / 214 Tridente Portugais
Classe Reis (Piris Reis) (Turquie)
Classe Reis équipée du même système de propulsion Vortex que le 212 Allemand
Type 214 Papanikolis (Illustration Richard W. Stirn)
Type 214 Tridente (Illustration Richard W. Stirn)
Classe Papanikonis S-122 Matrozos (Grèce)

Un antécédent avec l’Afrique du Sud

Nous sommes le 29 janvier 1999. Une banque suisse émet trois chèques d’un demi-million de rands sud-africains chacun, soit l’équivalent d’environ 150.000 euros, entre autres, sur le « Nelson Mandela Childrens Fund » et le « African National Congress ». Les chèques font partie de l’histoire de la corruption en Allemagne et en Afrique du Sud. Au milieu des années 1990, l’ANC a acheté des armements d’une valeur de plusieurs milliards. A cette époque, des entreprises internationales d’armement – y compris des entreprises allemandes – auraient versé plusieurs centaines de millions d’euros de pots-de-vin à l’ANC qui était le parti au pouvoir sud-africain depuis la fin de l’apartheid. L’objectif de ces versements était de promouvoir la vente de sous-marins et de frégates au mouvement de liberté Nelson Mandela, qui venait d’arriver au pouvoir. Ces pots-de-vin massifs ont été un fardeau pour le redémarrage de l’Afrique du Sud après la fin de l’apartheid. À ce jour, le pays ne s’est pas libéré de l’affaire.

Les affaires « Ferrostaal »

En Grèce, trente-deux personnes ont été envoyées en procès sur des accusations de crime se référant à des pots-de-vin et à du blanchiment d’argent dans le cadre de l’achat de quatre sous-marins à la société allemande Ferrostaal (négociateur industriel allemand sur la scène export, à qui HDW a confié la vente de ses sous-marins) par la Grèce. L’affaire avait été dévoilée par le ministre adjoint de la Défense Nikos Toskas. Selon la décision de la Cour d’appel, parmi les 32 accusés se trouvent un armateur, d’anciens hauts fonctionnaires, des entrepreneurs, des courtiers et des représentants du secteur bancaire, un avocat et plusieurs officiers de la Marine. Les accusations sont liées à de la corruption active et passive et à du blanchiment d’argent.

Le dossier a été établi sur la base du témoignage de l’ancien directeur adjoint au département d’approvisionnement du ministère grec de la Défense, Antonis Kantas, arrêté en décembre 2014. Il fut un proche collaborateur de l’ancien ministre de la Défense Akis Tsochatzopoulos (1996-2001) condamné à 20 ans de prison en octobre 2013. En janvier 2021, le procureur allemand clôture le dossier par manque de preuve, mais l’affaire n’est pas pour autant terminée du côté d’Israël.

Le cas se réfère à l’achat de quatre sous-marins de Type 214 pour la marine grecque pour un montant de 2,4 milliards d’euros. Le contrat entre le ministère grec de la défense et l’entreprise allemande HDW-Ferrostaal avait été signé en 2000. Selon la justice allemande qui a déjà condamné des officiels de Ferrostaal, les commissions occultes du contrat de sous-marins pourraient dépasser les 80 millions d’euros. Cependant Antonis Kantas n’a pas reçu de pots-de-vin uniquement avec le contrat lié aux sous-marins. Il a admis avoir reçu des pots de vin dans au moins douze contrats : six avec des entreprises allemandes, et six avec des marchands d’armes français (2), suédois (2) et russes (2).

Au Portugal, l’Allemand Ferrostaal aurait également un peu enrichi quelques intermédiaires pour convaincre ses « amis » portugais d’acheter deux sous-marins Type 209PN (le NRP Tridente et le NRP Arpãoqui). Un contrat obtenu en novembre 2003 pour un montant de 880 M€ pour lequel il existe de sérieux doutes. Mais ce n’est que parce qu’une enquête anti-corruption a été ouverte au parquet de Munich que le pot aux roses pourrait être découvert. La justice portugaise a aussi été saisie et a promis de collaborer avec ses homologues allemands.

Selon le Süddeutsche Zeitung qui a révélé l’affaire, une descente de police et d’enquêteurs anti-corruption a eu lieu au siège de la société Ferrostaal. Le Spiegel, qui source le dossier d’un enquêteur a précisé qu’un consul honoraire portugais (celui de Munich) était impliqué. Il aurait approché un des membres du conseil d’administration de Ferrostaal en 1999, lui expliquant qu’il pouvait les mettre en contact avec des personnes haut placées à Lisbonne. Une rencontre directe aurait été initiée entre les industriels et le Premier ministre de l’époque José-Manuel Barroso. Le consul honoraire aurait été ensuite commissionné pour sa collaboration en tant que consultant.

Lancement du Piris Reis (Turquie)

Documentaire sur le NRP Tridente (Portugal)

A bord de la Classe Papanikonis (Grèce)

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