Je me suis engagé 5 ans en 1978 et j’ai intégré la Marine le 27 février 1978.

J’ai fait mes classes à Cherbourg (accessoirement pendant cette période j’ai participé aux nettoyages de la marée noire provoquée par l’Amoco Cadiz). Puis j’ai été à Saint Mandrier pour ma spécialité de Transmetteur. J’ai été affecté en région parisienne puis au fort de Six fours où j’ai vu les Radio opérer à coup de code morse : j’ai posé le cours OPSON et après 4 mois à Saint Mandrier, j’étais enfin Radio, avec mon joli TSF rouge sur la manche. J’ai été affecté sur le Jules Verne en océan Indien, puis de retour en France j’ai fait un passage éclair sur le Clémenceau.

En 1980/81 j’ai passé mon BAT (Brevet d’Aptitude Technique) de Radio. Durant ce cours je me suis porté volontaire aux forces sous-marines et j’ai postulé pour passer le BSA (Brevet Supérieur Adapté – un Brevet Supérieur hors spécialité, branche missile).

A la fin de mon cours de BAT, le médecin m’avait “distrait à la navigation sous-marine 6 mois” car il trouvait que j’étais trop “enveloppé” : 1,72 pour 78 Kg. Du coup j’ai raté le SMD “La Praya”. Au lieu de cela je suis retourné en surface sur le bâtiment océanographique Origny, puis sur le Colbert.

En 1984 j’ai été admis à suivre le cours de Contrôleur Missile (BSA Cont-Miss M20) : ce furent mes premiers pas dans l’univers sous-marin, mais sur les bancs de l’école : pas de ballast en vue, encore moins de silhouette noire. 5 mois à Saint Mandrier (matières scientifiques), suivis par 5 mois à Brest (matières technique et missile). Plus 2 mois de CGSM (le cours de Connaissances Générales du SM (SNLE) qui permet, en fin de cours, de porter l’insigne (après avoir été validé en mer).

La BOFOST (Base Opérationnelle de la Force Océanique STratégique) ayant trop de personnel qualifié “Contrôleur” à l’équipage Vert (éq. supplémentaire, de réserve), j’ai été affecté 1 an en surface, sur le Tourville.

Revenu à la BOFOST j’ai fait plusieurs “mises pour emploi” internes pour embarquer finalement en 1987 sur le Terrible (équipage Bleu). Mes meilleurs souvenirs de 62 ans de vie. En 1988 ce fut le Redoutable.

En 1991, à la fin de la dernière patrouille opérationnelle du Redoutable, j’ai quitté les FSM pour partir au SGDN à Paris puis, 2 ans plus tard, partir en ambassade, à Bangkok en Thaïlande où j’ai œuvré comme SECRAD (secrétaire radio à la mission militaire).

En 1997 retour dans la Marine, à la SFS (devenue SSF) Toulon.

Le 1er avril 1999, après avoir passé près de 13 ans en dehors de ma spécialité de Radio, comme j’étais complètement dépassé par le côté technique, j’ai quitté la Marine pour intégrer le Ministère de la Défense comme civil et intégrer la filière informatique (AA, TMD, TSEF).

Le 1 mars 2020, j’ai quitté toute activité professionnelle pour prendre ma retraite, la vraie.

Un collectionneur ? un ecussophile ? A dire vrai et pour redevenir sérieux, je n’en sais rien.

NDLR Après recherche, Denis est un Scutellophile

En 1979, à mon arrivée au fort de Six Fours, une partie du centre avait visité un bateau américain l’USS Albany. Un ami m’en avait rapporté un Zippo… Ma première collection a donc été pour les Zippos. J’en avais réuni, au fil de mes 21 ans de carrière, plus de 250… que j’ai revendu une bouchée de pain quand je suis revenu de mon affectation en Thaïlande : mon épouse (thaïe) et moi nous installions à Toulon, donc certaines priorités m’ont incité à vendre cette collection. Je n’ai conservé qu’une dizaine de pièces dont les 6 SNLE français, l’Albany, le Vinh Long et l’USS Nautilus, mes chouchous, qui me suivent toujours…

Entre-temps, j’avais aussi acheté les tapes de bouche de mes affectations, dont je me suis séparé pour venir m’installer en Thaïlande (trop lourdes). A cette époque, je ne pensais pas conserver mon appartement parisien. Dommage.

Dans les années 2015, en faisant un petit ménage chez moi, j’ai retrouvé un carton de “quatorzaine” (cartons très solides recouverts d’une sorte de couche de paraffine qui sert à conserver les vivres aux SNLE), rempli de tout mon vieux fatras de l’époque sous-marine : tapes de bouches, Zippo, Pin’s, autocollant et écussons. Une bonne 20aine, dont certains en double voir en triple. 2 de ces écussons avaient été fait par mes soins en 1987 quand j’étais sur le Terrible, dont le fameux “Sous-marin et les cibles”. Dans ma collection il y avait bien entendu les 6 premiers SNLE : Redoutable, Terrible, Foudroyant, Indomptable Tonnant et Inflexible.

Du coup, fort de cette découverte, je me suis mis à chercher sur Internet comment récupérer ceux des SNA… Je pensais qu’il n’y aurait que 2 ou 3 écussons par bateau (le générique, celui de l’éq. bleu et du rouge) … sale erreur ! Mais la machine était lancée.

J’ai trouvé un groupe FB “Certificats , Ecussons Et Rubans Légendés des Forces Sous-marines”. Je suis surtout tombé sur des sous-mariniers d’active ou de réserve fantastiques, sympa, serviables et de confiance. Outre les échanges du début, ils allaient m’acheter directement à la coop des ships, de la base Soum, etc. les derniers écussons qu’ils pouvaient (et parfois c’était difficile de “coincer le sorcier”, car l’infirmier à cette époque avait la charge de la coopérative).

J’ai aussi “trouvé” dans mes échanges sur le groupe, un ouvrier de l’arsenal de Toulon à qui j’ai envoyé 100€ et qui a “fait tous les SNA” pour moi. Je me rappelle d’un de mes premiers contacts (il avait quitté les FSM mais avait conservé -et conserve toujours- ses entrées à la base Soum) qui m’a dit : “Je vais à l’ESNA demain, voilà la liste de ce qu’ils ont au poste OM, dis moi ce que tu veux, n’hésite pas, fais le plein !”. Je lui ai fait une liste longue comme le bras, il y en avait pour près de 190€. Il a acheté (sans avance de ma part “on verra après”), m’a tout envoyé et bien entendu je l’ai remboursé avec un petit supplément pour sa gentillesse.

Ensuite, je suis vite arrivé au point où je n’avais plus ni double, ni rien à échanger… et dans ce milieu, les collectionneurs échangent uniquement ou “vendent toute une collection”, ils ne vendent pas à l’unité.

Alors m’est venu l’idée de créer le groupe FB “Coop des Soum”.

D’abord pour les échanges et aussi voir ce qui y transiterait. Frustré de ne rien pouvoir échanger faute de pièce dispo, je me suis mis à créer des logos et à innover… J’ai ainsi, via un site de vente en ligne, réaliser des T Shirts, Sweat, Mug, casquettes, des montres, des portes clés, des drapeaux sur la base de mes logos.

L’idée de faire produire des écussons m’est venue à l’occasion des fêtes de Noël 2017 lors d’un de mes 4 séjours annuels à Bangkok : 25 exemplaires “Bombardiers” et 25 “Chasseurs”. Pas très jolis ni bien finis, 12 cm au lieu des 9 cm “réglementaires”, à coudre (au lieu du scratch à la mode), je ne pensais pas les vendre, ou très difficilement. Encore moins les échanger. De retour en France, après avoir posté l’annonce sur “La coop des Soum”, les 40 exemplaires (2×20) pour la vente ou l’échange, sont partis en 1h…

Depuis ce jour, j’ai pu agrémenter ma collection à coup d’échange contre des écussons que je produisais. J’en ai 360 aujourd’hui. Je me suis limité aux écussons des bateaux, services, bases, sans m’intéresser aux missions (SNA ou SNLE), même si j’en ai conservé “au cas où”. En effet, pour les missions, même en étant en activité, c’est un véritable tour de force de tous les avoirs : certains bateaux ne produisent qu’une quantité très limitée (100 à 120 ex.) pour ladite mission.

Mon nom a pas mal circulé et 3 reprises des équipages m’ont demandé de leur créer graphisme et écussons. 4 PMM (Préparations Militaire Marine) m’ont également demandé ce type de travail de même qu’un bâtiment de Surface, le De Grasse.

Par 2 fois à l’aéroport de Bangkok et 1 fois à Doha, des sous-mariniers d’active m’ont reconnu et sont venus à ma rencontre… Le port du T-Shirt “Sous-marin et cible” ne me faisait pas vraiment passer incognito.

Et puis j’ai une mini collection de “Coin” de tous les sous-marins nucléaires (SNA-SNLE) en couleur ou pas et quelques casquettes.

Non, trop compliqué et à dire vrai je n’ai pas de monnaie d’échange. Sauf à payer mais alors, il faut se faire un budget…

Une fois encore, pour collectionner, il faut échanger et donc avoir des doubles et des triples.

Dans mes acheteurs il y en avait certains qui me prenaient (et prennent toujours car l’aventure n’est pas terminée) 4 exemplaires de chaque… Amis ou échanges, je ne sais pas ce qu’il en fait, mais grâce à lui, certains écussons ont vu le jour. Merci Joël…

Ne pratiquant pas les échanges internationaux, mais connaissant ici à Bangkok un ami qui fabrique des écussons, je dirais que “tous les pays en croquent”.

Les Russes sont, je pense, plus orientés “insigne métallique”.

Par contre les USA sont à fond dans les écussons tissus -sans scratch- (comme les thaï d’ailleurs) et leurs insignes sont fabuleux. Les frais de port calment un peu lorsqu’on veut acheter tout ce qui est “US”… ou alors il faut un budget (la base de toute collection). Par contre, il est bien plus facile de s’approvisionner auprès des américains que des bateaux français. Les américains diffusent largement et certains sites font des ventes en ligne. Ce qui n’est pas le cas des français dont le Sce du commissariat, fût un temps (je pense que cela n’a pas changé), avait interdit aux coopérateurs de vendre en dehors de la Marine, voire du bord. C’est pour cela que, malgré les nombreux messages et appels au secours destinés aux coopérateurs, ceux-ci ne se signalent pas…ouvertement en tout cas. Ha Ha Ha.

OUI, et tant pis si je passe pour un illuminé. Sous-marinier et fier de l’être… même quand j’aurai 80 piges. Qui a eu cette expérience, qui a entendu le klaxon d’alerte ne l’oublie jamais. C’est aussi un moyen de se faire reconnaître entre nous… j’y reviendrai.

Par contre, il faut avoir un brin de fierté, rester droit dans ses bottes et ne pas tomber dans la mégalomanie. Il ne me viendrait pas à l’idée de coudre sur mon vieux pull de mer (du temps où je naviguais) ou mon “blouson Soum” de vétéran (terme plus anglo saxon que français) l’écusson de l’Indomptable ou de l’inflexible, bateaux sur lesquels je n’ai pas navigué…. Je ne coudrais pas non plus l’insigne de SNA, bateaux que je n’ai vu que de loin ou en mer… Mon blouson, bien “équipé” ne montre que ce que j’ai “fait” comme bateau. Mon historique quoi…

Tiens rien que pour le plaisir de le revoir, en voici la photo recto/verso…

De plus, il faut se dire qu’à tout moment on peut tomber sur un sous-marinier (réserve, retraité ou active)… donc restons fidèle à notre carrière. À 60 balais, porter un blouson avec l’insigne du Suffren… Pas glop !!!

Seule exception, la casquette du Casabianca qui m’a été offerte (2 exemplaires)  et que je porte sans arrêt (il m’en reste 1 neuve)… mais je dis toujours “ça c’est du SNA, moi je n’ai fait que du Bombardier”… je remets très vite les choses en place.

Porter un T-shirt, ce n’est pas la même chose. Un peu comme le gars qui porte un tshirt de surf : rien ne dit qu’il surfe lui-même… Le blouson lui “reflète” une carrière ou une partie de vie.

Enfin, le blouson est indispensable pour les réunions d’anciens… On refait le monde à coup de souvenirs et les écussons balisent ainsi la nostalgie.

Je suis un tout petit collectionneur isolé dans mon coin. Donc je ne peux parler que de ce que j’ai vu, connu ou rencontré. Il y a d’innombrable groupe FB, Forum (informatif, d’achats et/ou d’échange). Il y a des forums qui sont devenus des sources inestimables de notre mémoire maritime de guerre. Ainsi certains écussons ou insignes y sont affichés en photo alors même qu’ils ont quasiment disparu. Idem pour les insignes de spécialité de la marine.

Aucune idée concernant les associations ni les clubs.

Il était une fois…, bref, de mon temps, il y avait en général 1 écusson officiel (souvent le reflet de la tape de bouche). Il était tiré en “générique” (fond blanc ou noir) et il y en avait 1 par équipage (fonds rouge et bleu). Il y avait ensuite un autre écusson, PARFOIS, plus fantaisiste, mais toujours rattaché à un équipage (bleu ou rouge), comme le dragon du Foudroyant, ou la mouette du Redoutable. Avec le temps il y a eu des variantes, soit de design, soit carrément de graphisme (le logo ayant été modifié). J’avais créé un livre photo sur le Redoutable dont j’ai fait une version à lire en ligne. En page 138 et 139 j’avais fait un récapitulatif (sans doute non exhaustif quoique…) des écussons du S611 : il y en avait 6. En page 140 il y en a 5 autres, dont 4 réalisés dans les années 2010 par mes soins pour les “anciens”.

A l’époque des 6 premiers SNLE, en dehors des albums de patrouille (album dont les photos ont été prises en NB durant une marée), il n’y avait rien d’autre que ces écussons. Même la BOFOST n’en n’avait pas, alors que la base de l’Ile longue avait le sien…

Puis, avec les SNA et leur patrouilles de plus en plus ciblées, les équipages se font faire après coup, et désormais avant la mission des écussons spécifiques. Donc avec 6 SNA, 2 équipages, des missions à tour de bras, inutile de me répéter : si on n’est pas un “basiste” de l’ESNA (marin ou civil travaillant sur la base sous marine mais non affecté à un SNA), on a aucune chance de tous les récupérer… et quand bien même il y a désormais très peu de tirage qu’ils restent cantonnés aux membres de l’équipage.

Désormais, les bases militaires et même parfois certains services internes se mettent à faire les leurs. Ainsi tous les services de l’ESNA ont le leur : médical, CIRA, logistique, Tactique, etc.

Il en est sûrement de même pour Brest et ses SNLE, l’ESNLE, la FOST et la BOFOST.

Enfin, la surface et l’aéronavale s’y sont mise depuis quelques années et “se lâchent”. Certains bâtiments ont 4 ou 5 écussons différents, chaque service à le sien, idem pour les missions. Et une fois encore on ajoute à cela les versions qui peuvent varier en fonction de la société qui a brodé l’écusson. Bref les collectionneurs ont du boulot “On passe en vigilance renforcée” !

De ce que j’en sais et je ne sais pas tout…

Il y a des écussons officiels et fantaisie (qui, pour moi, incluent les reproductions). Le seul écusson officiel est celui créé par le service du commissariat (pour la Marine) et vendu à bord. Point final.

Les écussons officiels (et leurs déclinaisons officielles) sont faits par des graphistes qui élabore un modèle dont chaque trait, point, détail a une signification bien précise (historique ou pas) et référencée. Comme déjà évoqué, bien souvent, l’écusson reprend le dessin de la tape de bouche qui elle-même a subi ce processus de création. J’ai appris récemment que c’est le service du commissariat qui valide un écusson, pour une raison que je mentionnerai à la fin de cette réponse écrite. Ensuite, une fois adopté, les écussons sont produits par le service du commissariat, seul service habilité à approvisionner les bords.

Cela dit, quand on voit certains écussons, et surtout les designs (qui copie effrontément film ou série), on se dit que soit le Sce du commissariat ferme les yeux sur les droits d’auteurs soit qu’ils ont été zappés !

Les versions créées par les amateurs, TOUTES MÊME CERTAINES REPRODUCTIONS FIDÈLES, sont dites “fantaisie” et doivent être considérées comme telles. Elles ne sont en rien officielles. Je mentionne TOUJOURS “écusson fantaisie” sur ceux que je produis et vends sur des plateformes de vente en ligne. Par exemple, la mission Jubarte de Redoutable que j’ai créée n’a absolument rien d’officielle. Idem pour les “Bombardiers”, “Passer près d’un sous-marinier c’est frôler la perfection”, etc.

Certains écussons sont devenus si célèbres que l’on pense qu’ils sont officiels… S’ils ne portent pas le nom d’un bateau, d’un service, d’une base, ils ne sont pas officiels…

La marine a bien entendu un droit de véto. Mais, par négligence sans doute (je suppose car je ne suis pas dans le secret de la maison mère), nombre de logos ont été créés et produits sans dépôt de copyright… Il fut une époque où on ne copiait rien ou presque et ou la copie était synonyme de succès donc de fierté pour la Marine. Ainsi, les logos des insignes de sous-marinier (élémentaire ou supérieur) n’ont pas été déposés et ont été copiés (par moi aussi bien entendu). Il n’en est plus de même car je suppose que la Marne veille et dépose désormais tous ces logos. Je pense que si elle “ferme les yeux” sur les anciennes unités, elle veille pour celles en activité.

J’avais voulu, en 2018 je pense, faire une série “générique” pour les 6 SNA (hors Suffren et suivants). J’avais à mon habitude “arrosé” ma communauté pour avoir le plus de commandes possibles. Un marin m’a contacté sur Messenger (membre de l’équipage du SNA Casabianca) pour me dire que le pacha aimait l’originalité de mon projet, mais me demandait de ne pas donner suite, m’apprenant à cette occasion que seul le service du commissariat avait le droit de produire les écussons des navires de la Marine. Mon projet a donc fait Plouf! et je me suis promis à cette occasion de ne “jamais toucher” à un bateau en activité.

Anecdote : un membre de l’équipage de l’Emeraude rouge m’a un jour contacté pour que je refasse un écusson qui avait été produit mais dont il ne restait plus aucun exemplaire. Il s’agissait de l’écusson montrant la tête de mort de Pirates aux caraïbes.

A ma question “Pourquoi voulez-vous passer par moi ?” la réponse a été en 2 temps : désormais la Marine interdit la représentation de tête de mort sur les écussons (sauf les Jolly Roger de 2 SNA et du PM L’her), et “c’est bien trop long de passer par eux”…

2 autres SNA sont aussi passés par moi pour des écussons : à cause du temps avant le départ en mission. 1 mois contre 6 mois à 1 an…

NON. A cause des droits d’auteur. Bien que je le fasse parfois la réponse est clairement Non. Copier est illégal, copier + modifier l’est aussi, c’est plagier (je crois). Je sais que nous autres ne sommes pas toujours à 100% du bon côté de la barrière, mais on n’est loin de la copie de montres de luxe. Mais c’est illégal (et pas toujours sanctionné)

Quel que soit le processus, j’en bave toujours car je ne sais pas dessiner… Donc j’assemble des objets ou je copie par décalcomanie ou je demande de me faire aider par des gens qui ont le don du dessin. Mais je suis incapable de faire un rond… rond ! Étonnant non avec ce que j’ai produit…

Il y a deux cas de figures : la création et la reproduction/modification

Concernant la création : je pars d’une idée et je vais au bout en travaillant sous Photoshop et Acorn (logiciel Mac). Par exemple, pour l’écusson du Redoutable Jubarte, je cherche ce qu’est la Jubarte : c’est une baleine… Je cherche des images ou mieux des dessins de la Jubarte, puis je me sers d’une de mes innombrables silhouettes de sous-marins. Dans ce cas précis, j’ajoute après l’avoir créé une flamme de guerre (le très long et très fin pavillon que les bateaux hissent désormais lors de leur dernier accostage). Pour situer je mentionne le Sénégal, je mets en contour d’un côté les couleurs du Sénégal, de l’autre celles de la France. Enfin j’inscris Dakar (à cause de l’escale) et l’année de la mission.

La Reproduction : je pars par exemple de l’insigne métallique du sous-marin des FNFL Laubie, que j’ai trouvé sur un site en ligne. Je l’agrandis, le transfère sur mon iPad, je le refais (en le décalquant) via le logiciel Pro Create. Une fois satisfait, je le transfère sur mon Mac et applique les dernières retouches sous Photoshop.

Une fois les logos terminés, je le diffuse sur mon groupe FB en demandant qui est intéressé par l’achat de l’écusson, en fixant une fourchette de prix (qu’avec l’habitude je sais et peux respecter).

Au bout de 7 à 10 jours, en fonction des réponses, j’ajoute 10% d’acheteurs (car il y a toujours des retardataires) et je fixe le prix final, incluant le port. Je refais un affichage en demandant cette fois aux personnes de s’inscrire et de payer l’écusson à l’avance : parallèlement je passe commande auprès d’une société de broderie. Je reçois les écussons sous 4 à 6 semaines et, dès réception, ils repartent le lendemain vers les acheteurs.

En copie, il y a une multitude de “petits-malins”. Quelqu’un a même copié une de mes productions, “Les sous-marins de Toulon”. Et l’histoire ne s’arrête pas là : le copieur a fait faire les écussons en Thaïlande, par un ancien gars de l’armée de Terre… qui est devenu (après coup) un ami !

En tant que créateur, de mémoire, je n’en connais que 2 ou 3 et on a travaillé ensemble : on se repassait des matrices, silhouettes, logos pour tel ou tel projet. Aucune concurrence donc, mais une réelle entraide.

En ce qui me concerne, j’ai fait à ce jour 190 projets (il y en a 5 en plus et en cours). Ont ainsi été réalisé (pour moi ou autrui) :

• 1 Pins
• 1 Coin métallique
• 2 porte-clés
• 1 montre
• 3 horloges murales
• Une multitude de cadrans de montre sous Android (considéré comme 1 seul projet),
• 16 T-Shirts
• 6 casquettes
• et 132 écussons

360 écussons créés, achetés, échangés et même offerts

J’ai honte : ils sont toujours dans 2 cartons et dans 1 tiroir (bien plein). En plus une moitié est en France (trop lourd dans ma valise de 40Kg lors de mon expatriation). Une autre moitié est ici en Thailande.

Le but final sera de les mettre sous classeur. Les exposer demanderait une multitude de cadres et je pense une pièce spécifique. N’ayant pas de bureau ici en Thailande, je n’ai pas envisagé l’exposition. 

J’ai bien fait de les laisser dans des cartons, ils auraient appelé le SAMU !… Plus sérieusement, ils sont baba du nombre de productions (perso ou officielle). Ils ne pensaient pas qu’il y aurait tant d’écussons pour un bateau et une niche qui semble aussi petite. Cela les rend pensifs, et certainement dubitatifs. Mais le marin ou militaire a une autre vision des choses : les souvenirs, les rêves, le regret d’un embarquement. On se projette tous sur un bateau quand on regarde son insigne.

Je commence par la fin : si business il y a, il se passe via des plateformes en ligne généralistes comme le bon coin, Ebay etc. Une personne en particulier, bien connue de nous autres sous-mariniers et collectionneurs est une plaie. Il est d’une famille d’officier de Marine (très haut grade) achète sans doute très facilement les écussons aux Coop à des prix Coop et revends sur Ebay 40 à 60€ l’écusson… Un véritable scandale !

Une autre personne, un civil hors réseau sous-marin, fait de même mais, lui, il se cache derrière des noms différents. Sans le traquer, s’il est repéré, il est grillé dans la foulée et nous fiche la paix quelques mois. Je me suis fait avoir et j’ai dû rembourser à un particulier une dizaine d’achats frauduleux payés par PayPal.

Les échanges, pour ce qui concerne les écussons de bateaux en activité se font très simplement et sur la confiance : on échange par exemple “la mission X du SNA Rubis contre du SNA ou SNLE”. La personne intéressée envoie alors ses doubles et l’initiateur de l’échange choisit. Si l’écusson est rare, il demandera 2 écussons en échange. Un PVC est souvent échangé contre un PVC ou 2 tissus. Tout est une affaire de “palabre”. Une fois l’affaire conclue, les 2 parties envoient l’écusson par la poste en lettre suivie… Reste que le facteur passe parfois foutre le bordel en piquant un pli !

En ce qui concerne les écussons tissus ou PVC, il n’y a pas de cote réelle car les écussons sont des objets récents, 30, 40 ans maximum… Il n’est reste pas moins que la rareté est présente mais une fois encore cela se passera entre les 2 parties.

Il y en a tellement ! Et après les avoir passés en revue, je me rends compte que ce sont souvent des créations que j’ai faites…

Mes 2 premières productions (Bombardiers, Chasseurs), la série des 6 SNLE M4 et M20 -création- ou originaux; L’insigne des forces sous-marine en PVC -création sur la base du CS original-; “Menacer pour ne pas tirer -création-; L’équipage jaune du Terrible (un cadeau), Le rubis (pieuvre), Le redoutable Bleu et le Terrible Blanc (que j’ai porté), l’Inflexible bleu et blanc (original), Sous-marins et cible en PVC  -création-;  “Sous-marinier une touche de pirate” -création-; Forces sous-marine Vétérans  -création-; la 500eme patrouille -création-; la chasse bordel -création-; “Pas fatigué” -création-; Saphir mission Okoumé (en Cote d’Ivoire le pays où je suis né); Saphir la Pieuvre; La Minerve (reproduction colorisée de la tape de bouche) -création/reproduction-;  Casabianca (FNFL)  -création/reproduction-; “Sous-marinier 1toujours” -création- ; Vétéran FSM -création- ; et celui que j’ai fait pour les anciens du De Grasse.

Pour la petite histoire et tordre le cou à ceux qui disent que “je me fais du fric”, car je vends des écussons à des prix compris entre 7 et 10€ (port compris), ils doivent se rendre compte qu’un particulier qui produit entre 20 et 50 unités (parfois et exceptionnellement 100) n’a pas du tout les mêmes tarifs d’achat qu’une entité comme le commissariat qui en commande des milliers et donc bénéficie de prix ridiculement bas à cause de ce volume.

Un exemple : 50 écussons sur mesure vendus 8€ pièce en regard de 1000/5000 écussons “standards” vendu 5€ pièce…

De plus, un particulier ajoute à ses frais ceux liés aux envois : timbres postaux, enveloppes, scotch, étiquettes etc. Enfin plus il y a parfois des pertes (vols) de courrier, que j’ai toujours assumé soit en renvoyant un même nombre d’exemplaires s’il m’en restait soit en remboursant…

Jamais un acheteur ne s’est plaint de mes prix, de mon suivi, de mon travail, bien au contraire. Ah si, un sous-marinier, ancien du Marsouin… Tous les sous-mariniers sont des humains, donc parfois de (très) mauvaise fois.

Enfin, une anecdote. Je ne compte pas les gens qui m’ont contacté pour la confection d’un logo voir de l’écusson. A chaque fois pour mon travail je demande 3 à 5 exemplaires de l’écusson pour mon travail (jamais d’argent) en fonction de l’intérêt que je lui porte.

A l’été 2018, une personne dont j’ai oublié le nom (quel dommage), m’a demandé de lui créer un logo pour les Instrumentistes des SNA de Toulon. Ce que j’ai fait dans la semaine et, en septembre 2018, je lui ai transmis 3 projets (que bien entendu je possède toujours)… Bizarrement, après l’envoi des fichiers, silence radio. Plus aucune nouvelle. Et j’ai dû m’acheter moi-même cet écusson que j’avais dessiné !