COREE DU SUD

Depuis le début des années 2000, la Corée du Sud a décidé de moderniser sa Marine afin de sécuriser ses les voies maritimes vitales à l’économie du pays. A l’origine cantonnée sur le littoral, la Marine s’oriente vers la constitution d’une flotte moderne pouvant faire de l’armée coréenne une marine de haute-mer capable de projeter sa puissance non plus seulement dans la péninsule mais dans tout l’océan Pacifique. Elle ambitionne ainsi de devenir une marine de haute-mer dans les années 2030 avec, entre autres, le lancement de porte-avions légers.

Chantier Naval

Cette orientation est aussi critiquée dans le sens ou ce déploiement de moyens serait inutile dans le cas d’un conflit avec son plus proche voisin, la Corée du Nord. Par contre, cette marine serait particulièrement efficace face au Japon dans le conflit qui l’oppose autour des îles Dodko. L’autre risque est de voir le soutien militaire américain se réduire, si la Corée du Sud venait à ne plus craindre la Corée du Nord en se focalisant sur d’autres zones d’intervention (Chine, Japon). La dernière raison qui pourrait expliquer cette orientation serait tout simplement une question de « prestige national », tant pour montrer aux autres pays du sud-est asiatique son rôle dans la région que pour étaler une forme sorte de vitrine technologique.

Dans les années 90, la Corée du Sud achetait des sous-marins à l’Allemagne, puis a pu construire ses propres sous-marins sur son territoire sous licence HDW (aujourd’hui TKMS). La construction de ces unités est réalisée par Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) dont les chantiers sont situés à Okpo.

 

Ce constructeur sud-coréen a fait son entrée dans le cercle des Etats producteurs et exportateurs de sous-marins en 2011, date à laquelle l’Indonésie a sélectionné l’offre Chang-Bogo (trois unités). Détenant désormais 4 % du marché mondial (période 2000-2014), DSME a acquis ses compétences en matière de conception auprès de l’Allemand TKMS par le biais des grands programmes nationaux KSS-I (neuf Type 209) et KSS-II (neuf Type 214). En effet, depuis la fin des années 1980, et avec le soutien du gouvernement sud-coréen, la montée en puissance de DSME (et de son concurrent national Hyundai Heavy Industries) a reposé en grande partie sur l’absorption de technologies et de savoir-faire dans le cadre d’accords négociés avec TKMS. Régulière, son ascension s’est faite en trois temps : assemblage sous licence à partir de la deuxième unité de huit Type 209 (programme KSS-I), assemblage sous-licence dès la tête de série et intégration de neuf Type 214 (programme KSS-II), et conception en national avec assistance technique (programme KSS-III). Par ailleurs, dès le programme KSS-II, le développement des compétences sud-coréennes n’a pas seulement concerné la conception de la plateforme, mais s’est aussi porté sur la production de certains systèmes (contre-mesures, navigation).

En dépit d’une progression rapide, son offre-export demeure encore incomplète. En effet, la compétence technique sud-coréenne n’est pas encore présente sur l’ensemble de la chaîne de valeur, contraignant DSME à se tourner, en partie, vers des électroniciens européens (Safran/Sagem, Indra). Au plan commercial, DSME se positionne sur le bas du segment et tend à adopter une stratégie de différenciation par les coûts. Le 12 avril 2019, la Corée du sud a signé un nouveau contrat avec l’Indonésie portant sur trois nouveaux sous-marins du Type 209/1400 Nagapasa (KSS I – Chang Bogo amélioré). Ce contrat s’additionne à celui signé en 2011 pour les trois premières unités. Pour ce contrat, une partie des sous-marins sera construite en Indonésie (chantier PT PAL à Surabaya).

Parallèlement à ces sous-marins d’attaque, la Corée du Sud propose depuis 2011 via le constructeur Hyundai Heavy Industries une série de petits sous-marins HDS adaptés à la défense sous-marine des zones côtières. Pour le moment, aucune vente n’a été enregistrée.

En 2021, on découvre que les nouveaux KSS III disposent de VLS capables d’emporter des missiles balistiques (6, puis 10). En 2022, l’idée de développer des unités à propulsion nucléaire rejaillit et devient un enjeu des futures élections présidentielles…

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