Projet A11-A
(1957 - 1962 - Abandonné)
- Etudes : 1957 – 1962
- Prévu : 1
- Réalisé : 0
- En service : 0
- Perdu : 0
- Propulsion : Nucléaire
- Hélice : 1 x 4 pales
- Longueur : 48,5 m
- Maître-bau : 6,4 m
- Déplacement S/P : 965 / ? t
- Profondeur : 150 m
- Vitesse surface : ? nds
- Vitesse plongée : 25 nds
- Equipage : 36
- Armement : Torpilles
- Autonomie : ?
Le A-11A à propulsion nucléaire a été conçu à un moment où on considérait qu’à l’avenir, la quasi-totalité des navires, voitures, avions et trains seraient à propulsion nucléaire. La marine Américaine avait lancé le 21 janvier 1954 le premier sous-marin nucléaire au monde, suivi du 9 août 1957 par le premier bateau russe de la Classe November. Le Royaume-Uni et la France avaient également lancé leur propre programme de sous-marins nucléaires, de même que l’Italie (abandonnée par la suite). La Suède, l’un des rares pays qui construisait des sous-marins à cette époque, ne voulait pas être à la traîne. On a donc envisagé la propulsion nucléaire pour le Projet de la prochaine génération de sous-marins,
l’A-11.
Le développement de ces sous-marins nucléaires ne semble pas avoir été motivé par des velléités à réaliser des opérations sous la glace dans la mer Baltique septentrionale. En effet, les sous-marins suédois ne sont pas endurcis pour la glace et sont susceptibles d’être endommagés s’ils tentent de faire surface. L’énergie nucléaire était tout simplement considérée comme une réponse adéquate au besoin de vitesse et d’endurance, permettant à un sous-marin relativement petit de contrer rapidement une flotte (soviétique) de plus en plus envahissante.
Les premiers plans du sous-marin nucléaire suédois montraient un diamètre de coque de 6,1 m et une longueur totale de seulement 42 m, ce qui le rendait petit, même selon les normes suédoises. Ces dimensions réduites s’expliquaient par le fait que le bateau ne pouvait pas recharger ses torpilles en mer. La salle des torpilles était donc extrêmement réduite et son équipage limité.
La coque très profilée et le gouvernail inhabituel monté à l’arrière de la dérive ont sans aucun doute été influencés par l’USS Albacore, dont les détails de conception étaient connus de la Suède. Mais contrairement au bateau américain, il était à coque simple et comportait de très grandes barres de plongée, presque en forme d’ailes, sur la coque inférieure.
Ce qui frappe également est l’absence de gouvernail sur la queue, avant ou après l’hélice à cinq pales. On imagine que pour pivoter, ce sous-marin utilisait les barres de plongée situées sur le massif et la vitesse de son hélice. La grande hélice à pas variable aurait pu faire varier indépendamment le pas de chaque pale, à la manière d’un hélicoptère. Cela permettait une sorte de poussée vectorielle contribuant ainsi à l’agilité du sous-marin. Ce système a été abandonné dans les conceptions ultérieures en raison de sa complexité.
La première version améliorée de ce sous-marin à propulsion nucléaire en 1957 reprenait les caractéristiques présentées dès 1956. On y retrouvait les grandes barres de plongées placées sur la coque inférieure et on y avait ajouté des gouvernes mobiles devant l’hélice à pas variable. Ce système novateur a été reproduit sur l’USS Skipjack, lancé un an plus tard en 1958 !).
Il semble que les variations A-11A, A-11B et A-11C (voir plus loin) présentaient tous la même moitié avant du bateau. Seule la partie arrière et la forme du massif auraient été différents. Question taille, le A-11A ne représentait qu’un tiers de la taille de la Classe des unités de la marine américaine à la même époque. Cela signifiait que la protection contre les radiations sur le compartiment du réacteur nucléaire du bateau devait être optimisée de manière à ce que seul l’équipage soit protégé. Les côtés du compartiment du réacteur étaient peu protégés, ce qui signifie que le réacteur ne pouvait pas être exploité sereinement dans le port. Par conséquent, on a décidé qu’un groupe électrogène diesel serait utilisé pour manœuvrer au port. Le passage dans le tunnel de service au-dessus du réacteur (pour atteindre l’espace machines à l’arrière) devait s’effectuer en trois à cinq secondes sous peine de recevoir une dose mortelle de rayonnement (!). Le temps maximum passé dans la salle des machines à l’arrière du compartiment du réacteur ne devait pas dépasser 3h30 par jour. Ces limites de sécurité étaient conformes aux normes des années 1960. On n’imagine pas ce qu’il en serait de nos jours !
Son armement était très original pour l’époque. Un chargeur rotatif de 20 torpilles « Harold » de 400 mm, placé dans le ballast, tirait directement ses torpilles (à propulsion électrique passive) à l’avant par deux trappes situées de chaque côté du navire. Au centre de ce chargeur rotatif, se trouvaient six tubes lance-torpilles filoguidées de 533 mm.
Bien que les tubes lance-torpilles aient été rechargés depuis l’intérieur du sous-marin, aucun rechargement ne pouvait être effectué en mer.
Avec cette proue bourrée de torpilles, les sonars actif et passif ont été relégués dans le massif par manque de place.
Conception nucléaire 1958 A-11A
Cette conception était encore plus petite, ne pesant que 660 tonnes, mais à bien des égards, elle était semblable à la conception précédente de 1957. La charge de torpilles était la même. L’hélice à pas variable a été remplacée par une hélice à pas fixe beaucoup plus petite.
Conception nucléaire 1962 A-11A
Dans la variation de 1962, le chargeur distinctif de torpilles rotatives à l’avant était remplacé par une structure beaucoup plus conventionnelle comprenant quatre tubes de torpille de 533 mm et deux tubes de 400 mm. Quatre recharges de 533 mm pouvaient être transportées ainsi que seize torpilles de 400 mm.