Classe Papa - Projet 661 - Anchar
(1969 - 1984)
Mise à jour 22 mars 2024
- Période service : 1969 – 1984
- Bureau d’études : TsKB 16 Volna (Malakhit)
- Prévu : 11
- Réalisés : 1
- En service : 0
- Perdu : 0
- Propulsion : Nucléaire
- Hélice : 2 x 5 pales
- Longueur : 106,92 m
- Maître-bau : 11,5 m
- Déplacement S/P : 5.197 / 6.750 t
- Profondeur : 400 m
- Vitesse surface : 16 nds
- Vitesse plongée : 44,7 nds
- Equipage : 82
- Armement : Torpilles, missiles (AN, C)
Le sous-marin nucléaire lanceur de missiles K-162 Antchar ou Anchar (renommé plus tard K-222 ou Papa dans la dénomination OTAN) reste aujourd’hui encore le submersible le plus rapide du monde. Le 18 décembre 1970, il a réussi à atteindre la vitesse de 44,7 nœuds en plongée. Aucune torpille de l’époque ne pouvait le rattraper. Le K-162 Antchar était le premier sous-marin au monde dont la coque était entièrement en titane (on avait hésité entre le titane, l’aluminium et l’acier). Cela a permis de réduire considérablement la masse totale du sous-marin et de réduire de façon significative son champ magnétique. Il était prévu de construire onze unités, mais la rareté du titane a limité la série à une seule unité.
Malheureusement, ce sous-marin ultra-rapide, long de 107 mètres, était trop bruyant. Lorsqu’il avançait à plus de 35 nœuds, le niveau de bruit au poste central s’élevait à 100 décibels, ce qui est équivalent au bruit produit par un klaxon automobile ou par une rame de métro à une distance de cinq à sept mètres. L’Antchar était facilement détectable de loin.
Dans les années 70, alors qu’il était en inspection technique, un mécano a fait tomber une clé dans le réacteur nucléaire. Le réacteur a dû être démonté, mais dans la précipitation, les barres de contrôle ont été mal replacées. On a corrigé le problème que plus tard et le bateau a continué de naviguer pendant une dizaine d’années.
Son autre point faible était son prix exorbitant. L’URSS a fini par renoncer à la fabrication de ce submersible, baptisé « Zolotaya Ribka (Poisson d’or) » par les marins (il a couté 1% du PIB de l’URSS en 1968). A la même époque, on commençait à travailler sur le Projet 670 (SSGN Classe Charlie), qui était moins coûteux et moins bruyant. Le K-162 a été retiré du service en 1984, maintenu en réserve en 1988 puis démantelé en 2010.
Des variantes, non réalisées devaient pouvoir lancer des missiles P-120 Malakhit pour le Projet 661A et système de lancement D9 (R-29) pour le Projet 661B et un Projet 661C avec des missiles Amethyst. Une dernière variante (d’une vitesse de pointe inférieure) devait porter le nom de Projet 661M avec trois sous-variantes allant de 5.197 à 6.208 tonnes et de 111 à 124 mètres. Ces variantes devaient atteindre une vitesse comprise entre 39 et 42 nœuds. Ce projet 661M (et ses déclinaisons) a également été abandonnée alors qu’elle aurait donné lieu à une série plus importante. On a pensé également l’équiper de missiles P-700 Granit (SS-N-19), mais le projet n’est pas allé à son terme. On soupçonne un dernier Projet 661RT qui aurait été équipé de petits missiles à carburant solide D-T5 situés sur la proue. Pas vu le jour, comme les précédents.
Voir ci-contre les représentation graphiques théoriques…