NR-1

(1969 - 2008)

  • Période service : 1969 – 2008
  • Prévu : 1
  • Réalisés : 1
  • En service : 0
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Nucléaire
  • Hélice : 2 x 3 pales
  • Longueur : 41 – 44,40 m (allongé en 1993)
  • Maître-bau : 3,81 m
  • Déplacement S/P : 365 / 393 t
  • Profondeur : 915 m
  • Vitesse surface : 4 nds
  • Vitesse plongée : 5 nds
  • Equipage : 13
  • Armement : Aucun

Il s’agit du plus petit sous-marin à propulsion nucléaire navale construit dans le monde. Son nom, NR-1, est un hommage rendu à l’Office of Naval Reactors chargé du développement de cette technologie dans l’US Navy.

Il n’a jamais été officiellement nommé ou commissionné et servait aux opérations classifiées dont du renseignement et la recherche d’objets. Citons par exemple la récupération de missiles AIM-54 Phoenix à la suite d’un accident d’un F-14 le 14 septembre 1976, de fragments de la navette spatiale Challenger et de l’accident du vol 990 Egypt Air le 31 octobre 1999, etc.). Il y eut aussi la recherche d’épaves (HMHS Britannic découvert avec Robert Duane Ballard, l’USS Monitor, l’USS Akron, l’USS Bonhomme Richard, l’étude géologique et océanographique (au large de Porto Rico en 1973 avec l’USS Portland (LSD-37), sanctuaire marin national de Flower Garden Banks) et la maintenance d’équipement submergés. Un total de 64 missions non-classifiées entre 1972 et 1999 sont officiellement recensés (le massif était alors repeint en noir).

Entre autres missions classifiées, en 1986, l’USS Seawolf (SSN-575) et le NR-1 auraient mis sur écoute un câble sous-marin reliant l’Afrique du Nord à l’Europe à une époque où les Etats-Unis étaient engagés dans une confrontation avec la Libye. Cette opération n’aurait cependant pas généré de renseignements utiles.

Il est équipé pour toutes les missions océanographiques à des fins militaires ou civiles. Sa profondeur de plongée officielle est de 900 m. Il n’a pas de périscope, mais une caméra de télévision dans le massif. Une de ses particularités est la présence de deux roues de poids-lourd rétractables Goodyear pour rouler sur le fond marin.

Son réacteur nucléaire a été ravitaillé une fois pendant son service entre 1990 et 1992. Ce sous-marin aurait pu servir jusqu’en 2012 en théorie, mais beaucoup de ses fournisseurs et des sources logistiques n’existaient plus, ce qui a conduit à son retrait en 2008.

Un excellent ouvrage raconte cette histoire (America’s Secret Submarine : An Insider’s Account of the Cold War’s Undercover Nuclear Sub – Lee Vyborny & Don Davis).

Les petites souris de l’Amiral

Le NR-1 était le petit joujou de l’Amiral Rickover et ce dernier a dû se battre bec et ongle pour en obtenir le financement auprès de la Marine et l’administration américaine en général. La certification du bâtiment fut une sinécure car il ne répondait à aucun standard de sécurité et les inspections pour l’homologation furent des plus houleuses. Lors de l’une d’entre elles, l’Amiral avait récupéré deux petites souris qu’il avait caché dans le sous-marin. Après plusieurs heures d’inspection, les contrôleurs sont ressortis avec le cadavre d’une souris à la main comme preuve d’incompétence de l’équipage à maintenir le sous-marin en état. L’Amiral fit alors remarquer qu’il y avait deux souris à bord, preuve de l’incapacité des contrôleurs à vérifier l’intérieur du bateau. Ambiance !

Le Projet NR-2

Un deuxième véhicule de recherche submersible à propulsion nucléaire a été proposé par l’amiral HG Rickover avec une capacité de profondeur supérieure à celle du NR-1 (acier HY-130) et une centrale nucléaire similaire à celle de l’engin précédent. Les études auraient commencé en 1971 mais le projet a été bloqué en 1978 pour des raisons financières (plus de 300 M$). Pour comparaison, le NR-1 avait déjà couté 100 M$ à l’époque (alors que qu’il ne devait pas dépasser 25 M$ dans les projections initiales).

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