Classe Whiskey – Projet 613, 640, 644, 665 et 666
(1951 - 1990)
Mise à jour 6 avril 2024
- Période service : 1951 – 1990
- Bureau d’études : TsKB 18 (Rubin) => TsKB 112 (Lazurit)
- Prévu : 275
- Réalisés : 215/236
- En service : 0
- Perdu : 2
- Exportation : Albanie, Bulgarie, Chine, Égypte, Corée du Nord, Pologne, Indonésie, Syrie, Cuba
- Propulsion : Diésel électrique
- Hélice : 2 x 4 pales
- Longueur : 75,95 m
- Maître-bau : 6,6 m
- Déplacement S/P : 1.080 / 1.350 t
- Profondeur : 200 m
- Vitesse surface : 18 nds
- Vitesse plongée : 13 nds
- Equipage : 52
- Armement : Torpilles, mines, canons, mitrailleuses
- Autonomie : 8.500 mn surface / 320 mn plongée
Le Projet 613, premier sous-marin soviétique construit dans l’après-guerre, reste aujourd’hui encore la plus grande Classe de sous-marins jamais construite, avec au moins 215 unités livrées entre 1951 et 1958.
A la fin du conflit en mai 1945, 4 U-Boot du Type XXI furent donnés à l’Union Soviétique. Ces navires, très en avance sur leur temps, furent méticuleusement étudiés et testés jusqu’en 1955. Les avancées techniques constatées furent répercutées sur les sous-marins des Projets 613 et 614 (voir plus loin) alors à l’étude.
Le Projet 613 trouve son origine dans le Projet 608, dont les études furent lancées en 1942 dans le but de remplacer les submersibles de la Classe S (Stalinets). Il devait atteindre 22 nœuds en surface et 9/10 nœuds en plongée. Ce Projet 608 a été recalé par le Haut Commandement Naval, car il aurait pesé 50 tonnes de plus qu’exigé dans les spécifications. Le projet était passé à 660 tonnes, puis à 687 tonnes (Projet 608-1). Mais le renflouement par les Soviétiques du U-250, un U-Boot du Type VII-C en septembre 1944, allait apporter un changement radical (et la mort) au Projet 608. L’Amiral Kouznetsov ordonna d’interrompre le développement du Projet 608 le temps d’étudier le U-250.
De nombreuses modifications furent apportées au projet d’origine : le tonnage passa à 800 t, la vitesse maximale et l’autonomie furent augmentées, si bien que le projet fut renuméroté Projet 613. Le nouveau cahier des charges fut approuvé par l’Amiral Kouznetsov en janvier 1946 et la conception du nouveau sous-marin fut confiée au TsKB-18 (Rubin Central Design Bureau of Naval Equipment) en avril 1946. Le projet fut dirigé successivement par V.N. Peregoudov, Ya.E. Evgrafov et, à partir de 1950, par Z.A. Deribine. L’étude des U-Boot du Type XXI entraîna de nouvelles modifications et le projet technique fut approuvé par le gouvernement soviétique le 15 août 1948.
Les sous-marins du Projet 613 adoptaient une architecture à double coque. La coque épaisse, construite en acier SkhL-4 ou MS-1 résistant à une pression de 40 kg/cm2 (400 m), était renforcée par des couples soudés à l’intérieur. Au niveau des batteries, la coque épaisse était formée de deux portions de cylindre, la moitié supérieure présentant un diamètre inférieur à celui de la partie inférieure. La coque épaisse était divisée en sept tranches. Les cloisons séparant les tranches étaient concaves et pouvaient résister à une pression de 10 kg/cm2, tandis que les autres cloisons étant dimensionnées pour une pression de 1 kg/cm2. L’espace entre la coque épaisse et la coque mince était occupé par les dix ballasts annulaires.
La source d’énergie du bord était fournie par deux moteurs diesel deux temps six cylindres en ligne développant 2000 cv chacun à 500 tr/min. Nouveauté importante pour un sous-marin soviétique (issue de l’étude des U-Boot), le diesel pouvait marcher à l’immersion périscopique grâce au schnorchel. L’air frais était aspiré par un mât hissable, tandis que les gaz d’échappement étaient évacués sous l’eau au travers d’un diffuseur monté au sommet du massif. Les trois soutes internes renfermaient 56 t de gazole, et les quatre soutes externes 59 t. L’énergie électrique était stockée dans deux batteries au plomb comprenant 112 éléments chacune.
En plongée, la propulsion reposait sur deux moteurs électriques de 1.350 cv chacun à 420 tr/min. Ils étaient accouplés aux deux lignes d’arbre par des manchons pneumatiques. Pour la marche silencieuse, les sous-marins du Projet 613 étaient dotés de deux moteurs électriques de 50 cv unitaires à 420 tr/min entraînant les lignes d’arbre.
L’installation d’air HP était composée de deux compresseurs diesel et de 22 bouteilles pour une capacité totale de 900 litres. Les tuyauteries d’air HP, tout d’abord construites en acier avec un revêtement cuivreux à l’intérieur, furent ensuite remplacées par des tuyaux en cuivre rouge résistant à la corrosion.
L’armement comprenait quatre tubes lance-torpilles de 533 mm à l’avant et deux à l’arrière. Les sous-marins du Projet 613 embarquaient douze torpilles, dont six stockées dans les tubes et six dans le compartiment torpilles, à l’avant. À l’origine, la plupart des sous-marins du Projet 613 étaient armés d’un canon double de 57 mm et d’un affût double de 25 mm montés à l’avant et à l’arrière du massif. Mais ces pièces d’artillerie furent débarquées à partir de 1956 car la solution la plus efficace pour échapper à une attaque aérienne était la prise de plongée. Une unité (S144) fut utilisée pour tester le lancement de la 1ère torpille à charge nucléaire T-5 (à ne pas confondre avec la T-15, elle aussi nucléaire, de près de 25 m de long qui sera pressentie pour équiper le Projet 627). C’est aussi sur la Classe Whiskey que l’on intégra en 1950 les premières torpilles acoustiques (SAET-50), largement inspirées des torpilles allemandes. Les premières torpilles acoustiques, purement soviétiques (SAET-53) n’arriveront qu’en 1958.
On y testa également un revêtement caoutchouté pour l’isolation phonique (comme sur la Classe Maylytja plus petite). Les revêtements ont été initialement appliqués sur la coque extérieure, cependant, les Soviétiques ont commencé à poursuivre l’innovation allemande de l’appliquer sur les surfaces internes, pour inclure leur double coque, afin de réduire la transmission du son. Cette application de tuiles anéchoïdes fut généralisé à partir de la Classe November (Projet 627).
La production des 215 sous-marins du Projet 613 (Classe Whiskey pour l’OTAN), sur les 340 prévus, fut répartie entre quatre chantiers : le chantier n°444 à Nikolaïev, le chantier n°112 Krasnoïe Sormovo à Gorkiy (l’actuel Nijni Novgorod), le chantier n°189 Baltiskiy à Léningrad et le chantier n°199 situé à Komsomolsk-sur-l’Amour.
Le sous-marin tête de série de la Classe, le S-61, fut mis sur cale le 11 avril 1950 au chantier n°444 de Nikolaïev. Après son lancement le 22 juillet 1950, le S-61 chavira à la sortie du dock le 6 novembre 1950, à cause d’un mauvais remplissage des ballasts. Les essais ne commencèrent que le 12 janvier 1951 et il fut transféré à Sébastopol le 5 mai 1951. Les essais furent menés entre le 17 octobre 1951 et le 24 mai 1952, date à laquelle le sous-marin fut admis au service actif. Au total, le chantier n°444 construisit 72 Whiskey jusqu’en 1957.
Le S-80, premier Whiskey mis sur cale au chantier n°112 de Gorkiy le 13 mars 1950, fut mis à l’eau le 21 octobre de la même année, à 70 % d’achèvement. Transféré à Bakou le 1er novembre 1950, il y fut achevé entre le 31 décembre 1950 et le 26 avril 1951. Au total, le chantier n°112 construisit 116 Whiskey jusqu’en 1956. Enfin, les chantiers n°189 et 199 lancèrent respectivement seize et onze Whiskey entre 1953 et 1958.
Le Projet 613 fut le premier sous-marin soviétique à être exporté. En 1954, le gouvernement soviétique envoya à la Chine Populaire toute la documentation nécessaire à la production sous licence des Whiskey. Après la construction en URSS de quatre (cinq) de ces sous-marins pour la Chine, 15 (21) autres unités furent réalisées en Chine au chantier Ukhan à Hanko (ces nombres portent à discussion). Ces unités (dépourvues de canons de pont) sont connues en Chine sous le Type 03 ou Type 6603.
En outre, plusieurs unités soviétiques furent cédées à des marines « amies » : Albanie (4), Bulgarie (2), Corée du Nord (4), Cuba (1), Égypte (10), Indonésie (12), Pologne (4) Syrie (3).
Plusieurs unités du Projet 613 ont été transformées en musée : le U-194 (ex. S-194) est exposé en Suède, le U-359 (ex. S-359) au Danemark, à Nakskov, le Pasopati (ex. S-79) en Indonésie et le S-189 à Saint-Pétersbourg.
La seule version destinée à moderniser sur le plan opérationnel les Whiskey fut le Projet 613V, confié en 1958 au TsKB-112, à la tête duquel se trouvait S.N. Jakimovskiy. Cette modernisation permettait d’accroître l’autonomie du sous-marin de 27 à 45 jours en augmentant l’emport en gazole de 60 t (embarqué dans les ballasts n°2 et 6), en huile, en eau douce, en air HP (43 bouteilles au lieu de 22) et en vivres. L’équipement électronique fut également modernisé : le radar de veille Flag fut remplacé par l’Albatros et le sonar actif Tamir-5L par le Ploutoniy. Entre 1961 et 1969, 27 Whiskey furent portés au standard du Projet 613V.
Les nombreuses versions spéciales développées à partir du Projet 613, notamment pour servir de banc d’essai, seront décrits ci-après. La Classe de sous-marin Whiskey comprend également les Projets 640, 644, 665 et 666.
Principaux Projets Whiskey
Whiskey on the Rock
Le 27 octobre 1981, le S-363 de la Flotte de la Baltique s’échoua à dix kilomètres de la base suédoise de Karlskrona, entrainant des dissensions diplomatiques importantes entre les gouvernements soviétique et suédois. Après dix jours d’inspection et d’interrogatoires de l’équipage, les Suédois remorquèrent le S-363 dans les eaux internationales et le remirent à la flotte soviétique. Ce que l’on sait moins, c’est que le Commandant Anatoli Gouchtchine avait reçu l’ordre de faire exploser le navire (et son chargement nucléaire) avec son équipage plutôt que de se rendre !
Accidents
- Le 27 janvier 1961, le S-80 (Projet 640) a été perdu suite à une inondation accidentelle alors que le bateau était submergé dans la mer des Barents. La vanne qui aurait dû empêcher l’eau de pénétrer dans le schnorchel ne fonctionnait pas correctement.
- Le 21 octobre 1981, le navire marchand Refrizherator-13 de la baie de Golden Horn, à Vladivostok, a coulé le S-178 (voir ci-après).
- Le 27 octobre 1981, le S-363 s’est échoué dans les eaux territoriales suédoises, près de la base navale de Karlskrona.
- Le 5 février 2007, le S-194 désaffecté a pris l’eau et a sombré au large des côtes du Danemark alors qu’il était remorqué pour intégrer un musée naval.
- En 2009, un sous-marin de Classe Whiskey coulé, précédemment inconnu et non identifié, a été découvert dans la ZEE suédoise près de l’île de Gotland. C’était un sous-marin déclassé qui a coulé pendant le remorquage pour être démoli au Danemark (mais rien à voir avec le S-194 précédent). Cette découverte n’a été rendue publiques qu’en mars 2011.
La collision du S-178
Le 21 octobre 1981, le S-178 (Projet 613V), sous le commandement du Capitaine de troisième rang, VA Marango, transite à la surface à neuf nœuds et revient à la base après deux jours de tests sonores. L’état de la mer était de force 2 (vagues de plus d’un mètre) et la visibilité nocturne illimitée. Le moteur diesel tribord étant en cours de réparation, seul le moteur bâbord propulsait le bâtiment. Pour plus de commodité, les mécaniciens et électriciens au diesel avaient ouvert les portes étanches entre les compartiments. Les cuisiniers avaient ouvert d’autres portes étanches afin de servir le dîner.
À 19h30, heure locale, le S-178 a reçu l’autorisation de raccourcir sa route pour gagner du temps en entrant dans la baie de Golden Horn, dans le centre-ville de Vladivostok. L’officier du port qui a accordé cette autorisation venait de prendre son quart de veille et ignorait que l’officier de quart partant avait accordé une autorisation similaire au navire de stockage réfrigéré RFS Refrizherator-13 de quitter Golden Horn Bay en passant par le même secteur de navigation.
Les veilleurs du cargo ont remarqué les feux de navigation de ce qu’ils considéraient comme un chalutier. À peu près au même moment, le pilote a remarqué un contact sur le radar indiquant une portée décroissante et un taux de relèvement nul, indiquant une trajectoire de collision. À bord du S-178, le sonar a signalé la détection d’un autre navire, mais ce rapport a été perdu dans l’atmosphère détendue qui règne sur le sous-marin après le dîner.
Les « règles de navigation » nautiques et celles en vigueur dans le port de Vladivostok conviennent que le navire doit céder le droit de passage au sous-marin. Cependant, le maître VF Kurdyukov de RFS-13 a choisi de ne pas changer de cap. Les guetteurs du S-178 n’ont pas repéré les feux de croisement du RFS-13 sur le fond des feux de Vladivostok avant que le navire ne soit sur eux. Le commandant de bord a donné les ordres « gouvernail à droite toute » et ordonné d’éclairer le navire, mais trop tardivement pour avoir un effet quelconque sur la catastrophe qui allait suivre.
À 19 h 45, Refrizherator-13 a frappé le S-178 à un angle de 20° à 30° degrés sur bâbord au niveau du 6ème compartiment à une vitesse de huit nœuds, déchirant un trou d’environ deux mètres carrés. Le 6ème compartiment s’est complètement inondé en 15 à 20 secondes. Le bateau roula brusquement, jetant à l’eau les onze hommes du pont. L’arrivée d’eau a rendu impossible la fermeture des portes étanches entre les 6ème, 5ème et 4ème compartiments. Moins de 40 secondes après la collision, le S-178 avait emporté environ 130 tonnes d’eau et avait été emporté par le fond. Il a touché le sol 31 mètres plus bas et roulé de 28 degrés sur tribord.
Dix-huit hommes sont morts sur le coup. Les 26 survivants dans les compartiments avant n’ont pas pu empêcher l’inondation du 3ème compartiment et se sont donc repliés dans les 1er et 2ème compartiments. Quatre hommes ont été bloqués dans le 7ème compartiment, dont le chef d’état-major du Capitaine de brigade de sous-marin Second Rank VY Karavekov. Lorsque la fuite dans le septième compartiment a atteint un débit de quinze m3 par heure, Karavekov a pris la décision de s’échapper de ce compartiment et de remonter librement à la surface. Mais ils n’ont pu ouvrir la trappe supérieure du sas d’évacuation. Il s’est avéré par la suite qu’ils n’avaient pas égalisé la pression à travers l’écoutille. Quatre heures plus tard, les communications avec le 7ème compartiment se sont tues.
A la surface, le RFS-13 a sauvé sept des onze hommes jetés du pont et à 19h57, il a informé les autorités portuaires de l’accident. À 20h15, les forces de recherche et de sauvetage ont été alertées et les navires à vapeur Zhigulis et Mashuk, ainsi que le sous-marin de sauvetage BS-480 Komsomolets du Projet 940 Lenok, sont arrivés sur les lieux de l’accident.
A 21h00, l’équipage du RFS-13 a localisé la bouée de secours du S-178. A 21h50, des navires de secours sont arrivés sur les lieux. Le vice-Amiral Golosov a commandé les opérations de sauvetage.
Le 28 octobre, à 8h45, le Komsomolets Ouzbékistan a tenté de secourir l’équipage pris au piège, mais la localisation du sous-marin coulé a pris environ 17 heures. Le sous-marin de sauvetage a plongé trois fois, sans succès. Les plongeurs ont finalement atteint le S-178 le 23 octobre à 3h03. À ce moment-là, l’équipage pris au piège, sans espoir d’être secouru, avait commencé à tenter des ascensions libres. Le 23 octobre à 20h30, le Capitaine de vaisseau Kubynin, l’officier supérieur parmi les survivants, était le dernier membre de l’équipage à quitter le S-178. Trois hommes qui ont atteint la surface sont décédés plus tard et trois autres qui ont quitté le bateau n’ont jamais été retrouvés à la surface. Il est possible qu’ils soient montés sous des navires qui manœuvraient et aient été tués par leurs hélices. Leur perte porte à 31 le nombre de morts.
Le 24 octobre, les travaux ont commencé pour relever le sous-marin coulé. Tout d’abord, des pontons l’ont soulevé jusqu’à une profondeur de quinze mètres et il a été remorqué dans des eaux peu profondes. Les plongeurs ont ensuite enlevé les corps des victimes. Le 15 novembre 1981, le S-178 a été entièrement relevé. Après que ses torpilles aient été enlevées, il a été mis à sec. La réparation a été jugée peu rentable et le sous-marin a été mis au rebut. Son commandant, le Capitaine de 3ème rang Marango, et Kurdyukov, le maître de la RFS-13, ont tous deux étés condamnés à une peine de dix ans d’emprisonnement.
Aucun des survivants n’a reçu de récompense et les familles des victimes ont été dédommagées à hauteur de 300 roubles.
Des Whiskey contre du Pepsi Cola !
Non, vous ne rêvez pas ! Le troc a réellement eu lieu en 1989.
A cette époque, les entreprises américaines cherchaient de nouveau débouchés commerciaux, notamment en URSS. Le ministère américain des Affaires étrangères a joué un rôle important à cet égard – le secrétaire d’État adjoint a personnellement demandé au Directeur exécutif de Pepsi Cola (Kendall) de proposer ses produits à l’URSS. De cette façon, l’administration américaine espérait évidemment « accrocher » les Russes à un mode de vie occidental. Pepsi-Cola a été le premier produit de consommation américain à être lancé sur le marché de l’URSS.
Une usine d’embouteillage de soda a ouvert ses portes à Novorossiysk en 1974. Le troc était une nécessité, car le rouble soviétique n’était pas inclus dans la liste des monnaies convertibles. En 1989, alors que Pepsi possédait déjà 21 usines en Union soviétique, Moscou a donné 17 vieux sous-marins, une frégate, un croiseur et un bombardier lance-torpilles pour le prochain lot de sirop.
Les sous-marins ont ensuite été revendus par PepsiCo sous forme de ferraille. Il s’agissait de sous-marins obsolètes du Projet 613 (Classe Whiskey), construits en 1951-57. Bien sûr, toutes les armes leur avaient été retirées au préalable.
Variations
En 1982, seules 60 unités étaient encore en service dans la Marine soviétique. Ils furent désarmés à la fin de la guerre froide.
L’URSS a construit 215 sous-marins diesel-électrique du Projet 613, dont 43 ont plus tard été exportés. Il s’agit de la première Classe de sous-marins exporté par l’Union soviétique. En plus, 21 sous-marins de cette Classe ont été construits en Chine à partir des plans soviétiques et avec des composants soviétiques. Au total, 21 versions de ce sous-marin ont été conçues, dont des appareils dotés de missiles de croisière (613RV Blizzard), équipés de générateurs électrochimiques ou destinés à mener des expériences biologiques. 30 bateaux ont donc été modernisés à des fins d’essais (voir pages suivantes).
Entre 1960 et 1963, six bateaux ont reçu un massif prolongé pouvant contenir quatre missiles Shaddock. Ils ont été appelés « Whiskey Long Bin » à l’ouest et le Projet 665 en Union soviétique. Toutes les variantes de missiles guidés de la Classe Whiskey portaient le missile d’attaque terrestre SS-N-3c Shaddock P-5, et devaient faire surface pour tirer leurs missiles. Les bateaux de la Classe des mono-cylindres et des bi-cylindres devaient également lever leurs tubes de missiles, qui étaient normalement placés horizontalement lorsque le sous-marin était en navigation.
Les bateaux « Long Bin » ne se comportaient pas bien. Les tubes de lancement posaient des problèmes de stabilité et l’écoulement d’eau autour des installations de missiles étaient très bruyants. Tous ont été rapidement retirés du service. Quatre ont été convertis en piquets de radar du Projet 640 (appelés « Whiskey Canvas Bag » en occident). Deux d’entre eux (dont le S-148) ont été convertis à des fins de « recherche halieutique » et de « recherche océanographique ».