USS X1

(1955 - 1973)

  • Période service : 1955 – 1973
  • Prévu : 1
  • Réalisés : 1
  • En service : 0
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Diésel-électrique / AIP
  • Hélice : 1 x 5 pales
  • Longueur : 15,09 m
  • Maître-bau : 2,10 m
  • Déplacement S/P : 30 / 35 t
  • Profondeur : ?
  • Vitesse surface : 15 nds
  • Vitesse plongée : 12 nds
  • Equipage : 4
  • Armement : Charges latérales
  • Autonomie : 500 mn 
USS X1 conservé au Submarine Force Museum de Grotton

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’US Navy n’avait manifesté aucun intérêt réel pour les sous-marins nains. Les activités sous-marines étaient plutôt axées sur des sous-marins de haute mer, relativement grands et à longue portée pour des patrouilles dans le Pacifique occidental. Avec la chute des puissances de l’Axe, de nombreux véhicules d’infiltration tels que les sous-marins allemands Biber et Seehund et la torpille italienne Maiale se sont retrouvés aux mains des Américains. Combiné aux succès notables de certains sous-marins miniatures (appelés Midget submarines) britanniques et italiens, sans parler de l’intervention des sous-marins miniatures à Pearl Harbour, la marine américaine a finalement trouvé le temps d’examiner sérieusement le concept. D’où le développement de l’USS X-1. Il s’agit d’une déviation très intéressante, mais souvent négligée, de l’histoire sous-marine de la US Navy.

Les premiers plans ont été élaborés pour la construction de quatre X-Craft à la fin des années 1940, mais la production ne devrait débuter qu’au début des années cinquante. L’intérêt était tel que le British XE-7 X-Craft fut brièvement prêté à la US Navy en 1950 et participa à des exercices de défense portuaire, pénétrant dans les défenses américaines le long de la côte est. Les UDT (équipes de démolition sous-marines) se sont entraînés à sortir de la chambre humide et sèche.

Mais plutôt que de copier le modèle anglais, il a été décidé de construire un X-Craft selon les conceptions américaines. A l’origine, ils avaient décidé de construire deux unités, une de 25 tonnes pouvant opérer à 91 m de profondeur et une autre de 70 tonnes pouvant descendre à 76 m. Mais le Projet s’est limité à un seul engin, plus petit que les spécifications d’origine. Un seul X-1 donc, construit par Fairchild Aircraft, a été lancé en 1955.

Le USS-X1 (ou SSX-1) comportait un moteur diesel à cycle fermé à peroxyde d’hydrogène, similaire à celui utilisé sur le sous-marin côtier allemand de Type XVII de la guerre. En surface, le moteur diesel pouvait être utilisé avec une entrée d’air, mais il pouvait également être utilisé immergé avec de l’oxygène généré par la décomposition catalytique du peroxyde d’hydrogène. À l’époque, plusieurs sous-marins des deux côtés de l’Atlantique étaient utilisés pour tester ces moteurs conçus par l’inventeur allemand Hellmuth Walter. Le peroxyde d’hydrogène, le même produit chimique utilisé pour blanchir les cheveux, était transporté dans des sacs en caoutchouc à l’avant du sous-marin. Le moteur à cycle fermé promettait des vitesses élevées sous l’eau et éliminait le besoin de faire surface, mais il était aussi passablement dangereux.

X-Craft britannique
Maquette officielle du Projet

Avec ses 15,1 m, sa longueur était presque identique à celle d’un X-Craft britannique (15,62 m), mais sa coque était légèrement plus spacieuse, ce qui lui donnait un diamètre plus large. Les concepteurs avaient noté les conditions de travail restreintes du X-Craft et la difficulté de le faire fonctionner avec seulement deux hommes. Le X-1 a donc été conçu pour pouvoir être contrôlé facilement par un seul homme. Il disposait même de contrôles en double et de deux périscopes pour accroître l’efficacité opérationnelle.

Comme le X-Craft, il était destiné à attaquer les navires ennemis dans les ports à l’aide de charges latérales qui seraient larguées sous le navire ciblé. Une version armée de torpilles avait été rejetée en raison du surpoids supplémentaire.

Les UDT (commandos déminage) étaient intéressés par l’utilisation du X-1 pour les opérations de reconnaissance et le minage des plages, un peu à la manière dont les Britanniques avaient utilisé le X-Craft. L’avantage était évident par rapport aux unités humides, les opérations étant plus discrètes et plus sures qu’avec des pneumatiques ou autres petites embarcations rapides. La limite, bien sûr, était que seuls deux plongeurs pouvaient être transportés par le X-Craft, mais cela pouvait être corrigé. Le Type X-1 pouvait transporter une équipe UDT de quatre hommes et environ deux tonnes d’explosif, suffisamment pour nettoyer 400 mètres de plage fortement fortifiée.

Une catastrophe eut lieu le 20 mai 1957 lors de l’explosion des sacs de peroxyde d’hydrogène avec la destruction de tout l’avant du sous-marin, heureusement, sans faire de blessés. Le X-1 a survécu à l’explosion, principalement parce que les poches de peroxyde d’hydrogène étaient situées à l’extérieur de la coque à pression. Ce n’était pas une première puisque d’autres Types de sous-marins avaient eu ce même désagrément avec le peroxyde d’oxygène. En effet, la Royal Navy possédait deux bateaux, le HMS Explorer et le HMS Excalibur, surnommés HMS Exploder et HMS Excruciator. Deux ans avant l’accident sur X-1, le sous-marin britannique HMS Sidon avait été perdu après l’explosion d’une torpille expérimentale au peroxyde d’hydrogène (avec la perte de treize hommes).

Après cet accident, le X-1 a été réaménagé avec un moteur diesel-électrique, conservant pour les UDT l’espoir de continuer à bénéficier de sous-marins miniatures. Mais le succès des sous-marins à propulsion nucléaire a changé la donne et l’intérêt porté pour le peroxyde d’hydrogène et pour ces petits sous-marins a totalement disparu. Lorsque le X-1 a été remis en service en 1960, il ne s’agissait plus que d’un sous-marin expérimental, peint dans des couleurs sombres pour en vérifier la discrétion visuelle.

Il a été mis hors service en 1973 et est maintenant conservé au Submarine Force Museum de Grotton, dans le Connecticut, aux Etats-Unis.

Retour Etats-Unis
Translate »