LES NEGOCIATIONS EN COURS
Mise à jour 20 mai 2024
Argentine
Cinq ans après le naufrage de l’ARA San Juan, le gouvernement analyse deux offres pour l’achat d’un sous-marin. La marine ne dispose plus de sous-marin opérationnel pour le contrôle des espaces maritimes ; l’acquisition d’un nouveau sous-marin coûterait entre 400 et 500 millions de dollars et sa construction prendrait plusieurs années.
Une fois prise la décision d’aller de l’avant avec l’acquisition d’un sous-marin, le gouvernement étudie deux offres reçues pour recouvrer la capacité opérationnelle perdue, il y a cinq ans, avec le tragique naufrage de l’ARA San Juan, lequel a coûté la vie à ses 44 membres d’équipage. Des sources marines ont confirmé à LA NACION que les propositions des sociétés Thyssen (Allemagne) et Naval Group (France) ont déjà passé les étapes d’évaluation de la marine comme du ministère de la défense et sont étudiées au ministère de l’économie comme auprès du président Alberto Fernandez.
L’investissement est estimé de 400 et 500 millions de dollars et il n’est pas exclu que la négociation conclue à l’acquisition de plusieurs sous-marins. Cependant, selon des sources proches de la marine, on est conscient que l’importance de la crise économique et sociale conditionne l’exécution d’ »une décision stratégique », selon les milieux de la marine. Le ministre de la défense, Jorge Taiana, a visité en juillet dernier les usines des deux entreprises – Thyssen et Naval Group – et déclarait alors à la correspondante de LA NACION en France, Luisa Corradini, que « sans sous-marins un pays ne peut correctement contrôler son propre espace maritime ».
Alors que Thyssen a proposé à l’Argentine une version modernisée du sous-marin de Classe 209, Naval Group a proposé le modèle Scorpène, de plus grande taille. En tout état de cause, s’agissant de développements à long terme, de l’ordre de dix ans, l’arrivée de ces sous-marins d’importance stratégiques n’est pas imminente.
« L’investissement vise à recouvrer la capacité opérationnelle sous-marine actuellement inexistante et remplacée par d’autres moyens qui assurent le contrôle des espaces maritimes. Mais, jusqu’à ce que l’acquisition devienne réalité, l’Argentine ne peut pas se permettre de perdre la formation des marins, qui est actuellement effectuée sur le sous-marin Salta – non adapté aux opérations en eaux profondes – et par le biais d’une formation dispensée par la marine péruvienne », confiait un porte-parole de la marine. Dans cette situation, l’Argentine pourrait acquérir un sous-marin d’occasion – probablement au Brésil – pour la formation de ses sous-mariniers. Actuellement, deux ou trois officiers et huit à dix officiers mariniers sont, annuellement formés à l’école des sous-mariniers péruviens pour compléter la formation théorique reçue en Argentine. Ainsi énonce-t-on que « le principe est de ne pas perdre l’expérience de la navigation en plongée et de la conduite du sous-marin ». La formation des marins est fondamentale et c’est cela qui incite à acquérir un sous-marin d’occasion.
« L’une et l’autre des deux offres – celle de Thyssen, qui construit les sous-marins de la classe 209, et celle de Naval Group, qui a conçu le Scorpène acquis par le Chili – répondent aux exigences de la marine. Entre rien et quelque chose, quelque chose est toujours mieux », a déclaré un officier de la marine. Au-delà de sa mise en œuvre, la possession de sous-marins est un signal fort et dissuasif. Dans la marine, on se souvient que l’une des premières mesures annoncées par Lula, alors qu’il devenait président du Brésil, fut la construction d’un Scorpène et d’une base navale. Le moment venu, les modalités d’achat les plus appropriées seront évaluées et il sera décidé si l’Argentine opte pour une transaction d’État à État, ou par le biais d’un accord de financement avec les banques.
Selon ce journal, les autres offres que le gouvernement d’Alberto Fernández a pu recevoir de la Russie et de la Chine ont été reléguées au second plan : la marine préfère jouer la carte de la sécurité et recourir à des sous-marins proches de ceux qui, autrefois, étaient mis en œuvre en Argentine.
Sources : el snorkel et La Nacion
En avril 2022 et selon les informations collectées par Defense News, la France aurait pris de l’avance dans cette négociation fasse aux Allemands.
En effet, le 13 avril, le ministre argentin de la Défense, Jorge Taiana, s’est rendu au Brésil pour visiter le chantier naval Itaguaí Construcciones Navales, lequel construit, sous licence, les sous-marins de type Scorpène destinés à Marinha do Brasil. Il était accompagné par l’amiral Julio Guardia, le chef d’état-major de l’Armada de la República Argentina [ARA], et de responsable de chantier naval argentin Tandanor.
Cette visite lui a permis de « prendre connaissance du processus de construction du sous-marin ‘Scorpene’, l’un des modèles que l’Argentine envisage pour récupérer sa capacité sous-marine », a précisé le ministère argentin de la Défense, selon un communiqué cité par l’agence Télam. Selon le rapport remis au Parlement argentin, Buenos Aires espère trouver un accord sur les aspects techniques et les questions financières dans les mois à venir, afin de pouvoir finaliser l’achat de nouveaux sous-marins d’ici la fin de cette année.
Ainsi, et selon un rapport récemment remis au Parlement, il est question d’investir au moins 1,3 milliard de dollars pour l’acquisition de trois nouveaux sous-marins.
Source : Opex360
Canada
La Marine royale canadienne a lancé en juillet 2021 sa campagne tant attendue pour remplacer la flotte sous-marine du Canada, ouvrant la voie à ce qui sera presque certainement un débat extrêmement controversé sur la nécessité de tels navires. Des responsables de la Défense ont révélé à La Presse canadienne qu’une équipe dédiée est en cours de création pour commencer à déterminer ce dont le Canada a besoin dans les nouveaux sous-marins alors que le coucher du soleil sur la flotte militaire existante se rapproche de plus en plus. Cette décision répond à un sentiment d’urgence croissant au sein des milieux de la défense et de l’industrie quant à la nécessité de commencer à travailler sur un tel projet compte tenu de l’âge des sous-marins canadiens existants et du temps nécessaire pour concevoir et construire de tels navires.
« Les FAC sont en train d’établir un projet de sous-marin de patrouille canadien pour éclairer la prise de décision gouvernementale en temps opportun sur une classe potentielle de sous-marins de remplacement et éviter toute lacune dans la capacité des sous-marins », a déclaré le porte-parole de la Marine, le Lt.-Cmdr. dit Jordan Holder. “Afin de permettre une prise de décision rapide à un moment donné concernant une classe de sous-marins de remplacement et d’éviter une lacune dans la capacité des sous-marins, les FAC ont exigé qu’un projet de remplacement soit lancé cette année.”
Pourtant, la décision d’aller de l’avant lance également ce qui devrait être une conversation difficile pour la marine sur le besoin de nouveaux sous-marins étant donné le coût élevé de la construction et de l’exploitation de ces navires, et les nombreux problèmes qui ont affligé sa flotte actuelle. Des questions sur les coûts et les avantages des sous-marins ont circulé depuis que le Canada a acheté quatre navires d’occasion à la Grande-Bretagne en 1998. Le gouvernement de l’époque soutenait qu’il faisait une bonne affaire en ne payant que 750 millions de dollars pour les quatre navires de la classe Victoria.
Pourtant, les navires ont depuis passé plus de temps à quai pour les réparations et l’entretien qu’en mer, Ottawa injectant des milliards de dollars dans la flotte au cours des 20 dernières années et plus pour résoudre une série de problèmes et d’incidents, notamment des incendies et des soudures défectueuses.
Le nouveau document, intitulé « Deadline 2036 – Assessing the requirements and options for Canada’s future submarine force », note que les quatre sous-marins diesel-électriques actuels de la classe Victoria du Canada représentent un quart de la capacité de combat avancée de la MRC, et que les navires doivent bientôt être remplacement, il est temps d’évaluer nos options.
Le Canada a perdu ses sources traditionnelles de sous-marins, les États-Unis et le Royaume-Uni ayant cessé la production de sous- marins diesel-électriques. Cela laisse trois options d’approvisionnement à Ottawa et à la MRC pour répondre aux besoins de remplacement de sa flotte de sous-marins :
- Option 1 – Construction nationale – La Stratégie nationale de construction navale (SNCN) s’engage à poursuivre la construction nationale de navires fédéraux sur plusieurs décennies. Pour le remplacement du sous-marin, un ou plusieurs chantiers du NSS pourraient construire une conception « fabriquée au Canada » ou une conception étrangère canadianisée.
- Option 2 – Militaires canadiens prêts à l’emploi (MOTS) : La Suède, l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Japon sont des producteurs établis de sous- marins non nucléaires avec lesquels Ottawa pourrait travailler pour acheter un sous-marin MOTS canadianisé . Il s’agit de l’approche la plus courante et la plus économique utilisée par les petits alliés.
- Option 3 – Construction en collaboration : Le Canada peut travailler avec un constructeur de sous-marins établi pour répartir la production entre les deux pays ou conclure un accord de financement conjoint. Cela entraînerait un arrangement complexe impliquant des négociations sur la propriété intellectuelle et des coûts plus élevés qu’une conception canadianisée.
Chili
La marine chilienne exploite actuellement deux sous-marins de type 209/1400-L, connus sous le nom de classe Thomson, ainsi que deux sous-marins plus récents de classe Scorpène. Les sous-marins de type 209/1400-L, nommés Thomson (SS-20) et Simpson (SS-21), ont été construits par Howaldtswerke-Deutsche Werft à Kiel, en Allemagne, et ont été mis en service en 1984.
Ces sous-marins sont des sous-marins d’attaque diesel-électriques, chacun mesurant 61,2 mètres de long et 6,25 mètres de large. Ils peuvent se déplacer à des vitesses allant jusqu’à 22 nœuds lorsqu’ils sont immergés et sont équipés de huit tubes lance-torpilles de 533 mm capables de transporter jusqu’à 16 torpilles.
Les sous-marins de classe Thomson ont subi plusieurs modernisations au fil des ans, notamment des améliorations de leurs systèmes de combat et de leur armement. Entre 2007 et 2009, ils ont été équipés de la capacité de lancer des missiles antinavires SM39 Exocet, améliorant considérablement leur efficacité opérationnelle.
Malgré ces améliorations, les sous-marins Type 209 approchent de la fin de leur durée de vie opérationnelle. La marine chilienne envisage des remplacements pour maintenir et renforcer ses capacités de guerre sous-marine.
Les remplaçants probables devraient être des sous-marins plus modernes dotés de capacités avancées de furtivité, d’endurance et de combat, similaires à la classe Scorpène, dotés de systèmes de propulsion indépendants de l’air (AIP) et de systèmes de sonar et d’armes avancés.
Les sous-marins de classe Scorpène, introduits en 2005 et 2006, constituent déjà une amélioration significative, avec des caractéristiques de furtivité améliorées, une plus grande endurance en plongée et la capacité de lancer une combinaison de torpilles et de missiles anti-navires.
Source Army Recognition
Danemark
Egypte
Inde
En avril 2019, dans le cadre du Projet 75(I), l’Inde a annoncé sa volonté de construire six nouveaux sous-marins diesel-électrique d’une taille 50 % plus grande que la Classe Kalvari/Scorpène.
Le futur sous-marin doit être équipé d’une puissance de feu renforcée avec au moins douze missiles de croisière d’attaque terrestre (LACM) ainsi que des missiles de croisière anti-navires (ASCM). Ces sous-marins devraient également pouvoir transporter et lancer 18 torpilles lourdes. Ainsi, comparé au Scorpène, le nouveau sous-marin devrait avoir plus de puissance de feu. L’appel d’offres devrait bientôt être lancé. Ce serait une proposition dérivée du SMX 3.0 tel que présenté à DEFEXPO en Inde en février 2020 qui tiendrait la corde. Un projet d’environ 7 B$ avec 65% de production locale. En 2020, Naval Group a finalisé un partenariat avec treize entreprises locales pour démontrer sa coopération durable avec l’Inde. Notons enfin que s’il était prévu que seules les deux dernières unités de la 1ère commande devaient être livrées avec un AIP, ce sera finalement toute la série des six bâtiments qui en profiteront lors de leur première modernisation à partir de 2023.
Et c’est sur la question de l’AIP que tout a été boulversé. Les Indiens ont soudainement décidé que l’AIP devenait obligatoire et que la solution proposée devait avoir été éprouvée sur le terrain. Dans ce contexte, Exit Naval Group, idem pour Navantia et les Japonais et Suédois. Ne restait sur la liste que les Allemands avec le Type 212 (bien que trop petit dans sa version classique) et ses dérivés (218SG). Mais contre toute attente, les exigences de plus en plus drastiques des Indiens ont eu raison de la patience des Allemands (ils considéraient comme irréalisables des clauses relatives au contenu indigène et une responsabilité presque illimitée du partenaire technologique étranger) et TKMS a fini par refuser le marché. Bombai s’est retrouvé le cul dans l’eau avec un seul prétendant, le Sud Coréen avec son KSS III. Ils n’avaient plus qu’une seule solution : rabaisser leurs exigences ou penser à d’autres solutions.
Selon d’anciens sous-mariniers, il est peu probable que les sous-marins P-75I entrent en service avant le début des années 2030, date à laquelle la technologie aurait encore progressé et la combinaison AIP-batterie plomb-acide aurait été remplacée par l’AIP-lithium-ion combinaison de batteries qui fournirait une capacité supplémentaire aux sous-marins.
La marine indienne doit donc revoir la question fondamentale de savoir si elle veut la toute nouvelle architecture AIP ou la toute dernière technologie de propulsion, en particulier à la lumière des progrès récents et de l’immense potentiel de la technologie de propulsion à base de batteries lithium-ion. Dans la réponse à cette question peut résider le sort du programme P-75I.
Néanmoins, la date limite de la RFP, qui était initialement prévue pour novembre 2021, a été reportée à juin 2022, puis à nouveau à décembre 2022 et enfin en août 2023 (certains disent même en novembre 2023).
Naval Group semble finalement vouloir retenter sa chance sur ce dossier en proposant un transfert de compétences en matière de Pump-jet. Son va-tout ?
En attendant, l’Allemagne ne souhaite pas rester de marbre face à ces nouvelles tentatives et semble plus conciliante sur le partage d’informations techniques. En avril 2023, elle propose à l’Inde sa Classe Dolphin (dérivée du Type 212) qui était jusque là réservée à Israël. Le gros avantage de cette proposition réside dans le fait que son AIP est éprouvé à la mer.
Le 7 juin 2023, la nouvelle tombe Ce serait l’Allemand TKMS qui aurait remporté une étape crutiale dans cette bataille. En effet, un protocole d’accord pour un projet de sous-marin de plusieurs milliards de dollars a été signé le mercredi 7 juin à Mumbai lors d’une visite du ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD). Avec le protocole d’accord, les représentants de ThyssenKrupp Marinesystems (TKMS) et de l’entreprise de construction navale indienne Mazagon Dock Shipbuilders ont posé la première pierre pour la livraison d’un total de six sous-marins. Le volume potentiel d’une telle transaction a récemment été estimé à plus de cinq milliards d’euros.
A l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, le 1er ministre Indien, invité d’honneur du Président Français Emmanuel Macron, annonce une commande supplémentaire de 3 Scorpènes équipés d’un AIP local. L’occasion de repousser un peu le Projet 75I. Mais dans les faits, rien n’est signé et la promesse de cette signature n’a pas été confirmée dans les jours qui ont suivi cette visite présidentielle… Mais en janvier 2024, la commande est confirmée verbalement pour Naval Group. En mai 2024, le groupe négocie toujours le contrat dont la signature a été repoussée après les élections indiennes (19 avril-1er juin). Il n’est pas à l’abri d’une bonne surprise en 2024 si l’élection de Narendra Modi se confirme.
Indonésie
L’Indonésie prévoit de dépenser beaucoup pour construire sa flotte sous-marine avec l’aide de la France, ce qui pourrait mettre fin à son partenariat de défense de longue date avec la Corée du Sud dans ce domaine. (Mai 2023). Ce mois-ci, la ressource de défense Janes a rapporté que le ministère indonésien des Finances avait approuvé la demande du ministère de la Défense de 2,16 milliards de dollars de prêts étrangers pour financer le programme d’acquisition de sous-marins.
Une lettre déclassifiée obtenue par Janes lors de l’exposition et de la conférence internationales sur la défense maritime (IMDEX 2023) de ce mois-ci note que le ministre indonésien des Finances, Sri Mulyani Indrawati, a fait référence à une demande du ministre de la Défense, Prabowo Subianto, établissant une liste de 25 programmes d’approvisionnement militaire pour lesquels des prêts étrangers ont été proposé comme source de financement pour 2023. La source indique que la lettre mentionne deux sous-marins à propulsion indépendante de l’air (AIP) avec un déplacement sous-marin de 1 800 et 2 800 tonnes, avec un financement couvrant les packages de logistique et de maintenance, la formation et les coûts de transfert de technologie de construction navale.
En ce qui concerne le type de sous-marins que Jakarta envisage d’acquérir, Asia Times a rapporté en mars 2022 que la marine indonésienne avait annoncé son intention d’acquérir deux des sous-marins français de la classe Scorpène, officialisant un accord qui en fait fait tomber la Corée du Sud en tant que principal partenaire de l’Indonésie dans le maintien de son flotte sous-marine. Cela s’est produit malgré un accord d’approvisionnement conclu en avril 2019 entre le ministère indonésien de la Défense et le constructeur naval sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME). En février dernier, le constructeur naval indonésien PT PAL et le groupe naval français ont signé un accord préliminaire pour collaborer à la construction de deux sous-marins Scorpène et établir une installation commune de recherche et développement en Indonésie. Cet accord a été conclu pour faciliter l’intégration des armes et des systèmes à bord des sous-marins, des dispositions pour la formation et les opérations, la construction et le maintien en puissance, et le transfert de technologie. Les sous-marins peuvent offrir des avantages de capacité démesurés aux marines disposant d’un budget serré, ce que l’Indonésie sait peut-être.
Muhammad Malufti et Alban Sciascia notent dans un article de janvier 2022 pour The Diplomat que les avancées technologiques telles que les munitions à guidage de précision (PGM) à longue portée ont permis à des adversaires de frapper l’Indonésie sans même entrer dans sa zone économique exclusive (ZEE), ce qui rend impératif pour la marine indonésienne d’avoir des capacités de projection de puissance pour rechercher et détruire ces ennemis. Cependant, Malufti et Sciascia affirment que l’Indonésie n’a pas les ressources nécessaires pour construire une marine de haute mer et doit donc donner la priorité aux solutions rentables, notant que les sous-marins peuvent être le meilleur atout pour le travail. Ils notent que les sous-marins peuvent fournir une plus grande dissuasion que les autres actifs navals en raison de leur furtivité inhérente et que l’Indonésie doit acquérir de nouveaux modèles dotés de technologies politiquement et financièrement viables, telles que des batteries lithium-ion, des systèmes de communication à très basse fréquence (VLF) et des sous-marins. lancé des missiles anti-navires. Malufti et Sciascia soulignent également la vaste expérience de la marine indonésienne dans l’exploitation de sous-marins, depuis 1959, ses sous-marins patrouillant dans ses eaux pendant plus de six décennies. Il a envoyé deux de ses sous-marins de classe Whiskey de fabrication soviétique pour soutenir le Pakistan pendant la guerre indo-pakistanaise de 1965 et, en 1999, un de ses sous-marins de type 209 de fabrication allemande pour suivre la flotte de la Force internationale au Timor oriental. Ils disent également qu’un programme de sous-marins aidera l’industrie nationale de la construction navale en Indonésie, avec l’entretien, la réparation et la révision des sous-marins inclus dans les programmes prioritaires de défense du pays, PT PAL ayant démontré sa capacité à assembler le KRI Alugoro avec des pièces de Corée du Sud et à réviser le KRI Cakra de fabrication allemande .
Cependant, l’Indonésie est confrontée à des défis importants lorsqu’il s’agit de construire des sous-marins. Dans un article de février pour Defence News, Mike Yeo note qu’il y a de grandes questions sur la capacité de PT PAL à le faire, affirmant que le commandant du malheureux KRI Nanggala avait souligné l’entretien inférieur aux normes du constructeur naval sur ce sous-marin ainsi que des travaux de mauvaise qualité sur le KRI Alugoro. Yeo dit que cela peut être dû au caractère méli-mélo du programme sous-marin indonésien, avec des acteurs allemands, sud-coréens, français et nationaux qui rendent difficile l’intégration de systèmes sur différentes conceptions de navires. En outre, il dit que l’industrie de la construction navale indonésienne pourrait avoir du mal à construire des sous-marins car elle a besoin de plus de savoir-faire, et l’Indonésie a besoin d’acteurs nationaux plus compétents dans ce domaine.
La décision abrupte de l’Indonésie d’abandonner la Corée du Sud en tant que partenaire principal de son programme de sous-marins pourrait avoir d’énormes implications régionales dans le Pacifique. Alexander Hynd et Max Broad écrivent dans un article de février dans The Interpreter que la perte en avril 2021 du KRI Nanggala a peut-être contribué aux doutes de l’Indonésie quant à son partenariat de défense avec la Corée du Sud, le sous-marin y ayant entrepris un radoub en 2012. Hynd et Broad disent également que l’Indonésie serait insatisfaite des performances de ses sous-marins de construction coréenne et que l’Indonésie cherche des moyens de réduire ses coûts d’approvisionnement en recherchant d’autres partenaires. Hynd et Broad affirment que DSME court des risques financiers substantiels pour la Corée du Sud si son accord sous-marin avec l’Indonésie échoue. Ils notent que DSME a déjà pré-commandé des pièces pour l’achat de sous-marins indonésiens, et la Corée du Sud a exprimé sa frustration face au manque de suivi financier de l’Indonésie avec son accord d’avril 2019. Ils ont noté des similitudes entre les décisions soudaines de l’Indonésie et de l’Australie d’abandonner la Corée du Sud et la France en tant que partenaires principaux pour leurs programmes sous-marins respectifs, entraînant des retombées diplomatiques et une perte de confiance qui pourraient entraver la coopération future en matière de défense entre les deux puissances régionales. Hynd et Broad ont également déclaré que le règlement rapide de l’accord provisoire sur les sous-marins d’avril 2019 entre l’Indonésie et la Corée du Sud fournirait à Jakarta une table rase pour les relations avec Séoul et clarifierait ses plans de modernisation navale. En outre, ils affirment que la résolution rapide de la question permettra à la Corée du Sud de consolider sa nouvelle politique du Sud, qui met l’accent sur l’établissement de liens économiques et politiques avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, et de promouvoir sa poussée en tant que fournisseur d’armes alternatif libre de la politique. cordes attachées aux armes américaines, chinoises ou russes.
Source : Asiatimes.com
Mars 2024, tout s’accélère ! PT PAL a déclaré que jusqu’à 93 % de ses installations existantes pouvaient être utilisées pour construire Scorpène et que le contrat proprement dit pourrait être signé prochainement. Le 26 mars, lors d’un séminaire en ligne organisé par une société de conseil basée à Jakarta, Semar Sentinel Indonesia , un représentant du commandement de la flotte de la République d’Indonésie a mentionné Scorpene Evolved comme l’une des futures plateformes encore en négociation. En outre, le 27 mars, une réunion a eu lieu entre des responsables de PT PAL et du Comité indonésien de politique de l’industrie de défense (KKIP) pour discuter de la volonté de PT PAL de construire localement Scorpene avec le soutien de Naval Group. A noter que le KKIP a le pouvoir de coordonner la politique nationale de l’industrie de défense indonésienne et est dirigé par le président et le ministre de la défense. Naval News comprend qu’une annonce officielle pourrait être imminente. Une délégation française composée de hauts responsables de l’entreprise s’est rendue cette semaine au ministère indonésien de la défense. Cela a été confirmé par plus de deux sources.
Source Naval News
Sur le plan contractuel, Jakarta attend encore la signature du prêt auprès d’un pool bancaire pour mettre en vigueur cette acquisition (soit 7,5% du montant du contrat). La signature de ce prêt est potentiellement attendue cet été 2024.
Maroc
Que le Maroc veuille acquérir des sous-marins n’est pas une nouveauté. Ne serait-ce que pour contrôler une partie du détroit de Gibraltar, surveiller ses zones de pêche et surtout surveiller l’Algérie qui compte six unités. Le Maroc projette l’acquissions d’au moins une unité depuis 2012.
Le pays a déjà étudié des offres provenant de la Russie (Classe Amur 1650) et des solutions d’occasion en provenance de Grèce et du Portugal (en achetant des unités d’occasion). En mars 2021, le média « Africa Intelligence » rapporte des négociations avec Naval Group pour le Scorpène CA-2000/Compact avec un AIP Mesma. La famille Scorpène est composée de 3 types de sous-marins notamment le Scorpène Compact, adapté aux eaux littorales, est particulièrement discret grâce à l’utilisation du système sous-marin anaérobie Mesma comme mode de propulsion principal. Cet engin bénéficie d’un système de combat français intégré et d’un système de conduite de plate-forme centralisé complètement automatisé qui permet de réduire l’équipage tout en maintenant un haut niveau de sécurité en plongée.
Il semble ainsi que le compte à rebours pour l’acquisition par le Maroc d’un sous-marin est déjà enclenché et que la course pour l’obtention d’un contrat avec le Maroc sera très serrée. Tout est possible, d’autant que l’Arabie Saoudite pourrait aider financièrement cette acquisition.
Pays-Bas
Le marché consiste à remplacer la Classe Walrus (quatre unités). Ce programme de remplacement prends le nom de “WRES”. Le débat fait rage au sein du gouvernement et de l’Organisation néerlandaise des Matériels de Défense (DMO), entre les partisans du consortium emmené par le chantier naval local, Damen, associé au Suédois SAAB pour la fabrication de quatre sous-marins, et ceux qui préconisent une short-list avec deux industriels (Damen/SAAB et Naval Group), voire trois (Damen/SAAB, Naval Group et l’allemand Thyssen Krupp Marine Systems).
Si Naval group ne semblait pas bien positionné, la donne a changé depuis que le constructeur français s’est associé depuis février 2019 au néerlandais Royal IHC. Car si Naval Group définira bien la conception des sous-marins avec les Pays-Bas, Royal IHC sera chargé quant à lui de la construction et de l’aménagement des bâtiments, avec l’aide du secteur maritime néerlandais. D’où les tergiversations aux Pays-Bas.
En novembre 2019 Naval Group a présenté le futur écosystème de conception et de construction au Salon NEDS 2019 en y associant près de 30 autres entreprises locales dont le Groupe Contour. Mais ce qui distingue l’offre de Naval, c’est son revêtement intégral en tuiles anéchoïdes (technologie que ne dispose pas ses concurrents). Si la proposition ressemble plus à un dérivé du Barracuda qu’à un Scorpène, on notera les barres de plongée sur le massif et pas sur les flancs du bateau. La mise à disposition d’une hélice Pump Jet est inconnue (et les représentations graphiques se gardent bien de nous le montrer). Enfin, TKMS pousse à un report d’une décision pour prendre le temps de convaincre les Néerlandais du bien-fondé de leur offre, basée sur une coopération trilatérale (Pays-Bas, Allemagne, Norvège), voire quadrilatérale avec la Pologne (à condition pour TKMS de fournir des sous-marins à la Pologne). « La balle est dans le camp » des autorités néerlandaises, résume-t-on à Paris. En décembre 2019, la Naval obtient la lettre B (qualifié pour le second tour – Prochaine étape, le lettre D). Seul Navantia a été éliminé de la course faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant. Le marché est estimé à 2,5 G€. En 2020, les Pays-bas décident d’une rallonge de 750 M€ au coût du programme. Depuis le lancement du projet en 2016, le budget total a presque triplé.
Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022. La première livraison devant intervenir en 2028, le programme va être difficile à tenir.
Finalement, le minsitère néerlandais de la défense a récemment annoncé dans un communiqué du 15 juin 2023 qu’il vait demandé à trois chantiers navals de soumettre des offres.
Pérou
La marine péruvienne souhaite remplacer en 2023 ses six 209/1100 et ses choix les plus probables étaient le U214 (avec ou sans système AIP), le U209/1400 Mod ou encore le Scorpène. Elle étudie aussi le S-80 construit en Espagne par Navantia.
Philippines
En 2018, le chef de la marine des Philippines a annoncé que son pays avait besoin de sous-marins dans le cadre de la modernisation de son armée.
La demande serait entre deux à six sous-marins qui ne seraient pas construits localement (donc pas de transfert de technologie). Les relations étroites entre le gouvernement philippin et les Etats-Unis sous-entendraient que les offres russes (Kilo) et chinoises soient exclues, mais rien n’est définitif. Restent tous les autres constructeurs (Naval Group, TKMS, DSME, SAAB-Kockums, Navantia et pourquoi pas le Japon).
En octobre 2020, à l’occasion du Salon Euronaval, la piste est confirmée officiellement pour deux unités par le nouveau Président de Naval Group Eric Pommelet. Les Philippines avaient d’abord songé à s’adresser à la Russie. Et, en 2018, la rumeur parlait d’un accord proche pour la livraison, d’ici 2023, d’un premier navire de la Classe Kilo. Mais ce projet n’alla pas plus loin, Washington ayant fait comprendre qu’un tel achat risquait de compromettre ses relations militaires avec Manille, établies depuis 1951, avec la signature d’un Traité de défense mutuelle. Afin de favoriser ses relations, Naval Group ouvre un bureau à Manille en novembre 2020.
En mars 2021, seuls Naval Group et DSME semblent encore en course. TKMS n’a pas posé acte de sa candidature et le Japon a disparu des négociations. Pour le moment, Naval group ne fait aucun commentaire et on ne sait pas quelle (CA-200, CM-200, AM-200, SB-R) du Scorpène pourrait être proposée. La proposition française met en avant sa capacité à créer de toutes pièces une force sous-marine, s’appuyant sur l’exemple récent du Brésil où toute une infrastructure industrielle et une base navale furent créées à Itaguai.
Selon Nicolas de la Villemarque, vice-président de Naval Group pour l’Asie-Pacifique, la France a une longueur d’avance sur les autres pays en raison de sa capacité à créer une flotte de sous-marins “à la pointe de la technologie”.
« L’accent n’est pas seulement mis sur l’acquisition de la plateforme, il s’articulerait autour des trois piliers : la plateforme, la formation et la maintenance, et la création d’un escadron aux Philippines. C’est ce qui nous différencie de nos concurrents », a-t-il déclaré.
Outre la France, des pays comme la Corée du Sud, l’Inde et la Turquie auraient manifesté leur intérêt à fournir à la marine des sous-marins avancés.
Aux dernières nouvelles (Juillet 2023), le projet serait repoussée à “l’horizon 3 ” (2023-2027) en raison du niveau de la dette publique et de l’avancée de la nouvelle base sous-marine d’Agila Subic (Subic Bay).
En août 2023, Navantia (Espagne) annonce avoir proposé une offre complète (2 unitéss S80, la construction d’une base et un site de simulation).
Pologne
Les représentants du gouvernement polonais ont continué de faire de l’achat de nouveaux sous-marins dans le cadre du Programme Orka une des principales priorités actuelles. En effet, le gouvernement polonais ne dispose plus que de l’ORP Orzel de Classe Kilo de l’ère soviétique après le retrait des deux derniers sous-marins de Classe Kobben.
Les trois prétendants au programme sont Naval Group, Saab et Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS). Naval Group a déjà indiqué qu’il pourrait impliquer environ 100 entreprises polonaises et inclure également le transfert de technologie vers le pays. Le transfert de technologie garantirait « l’autonomie des autorités polonaises », afin de permettre la construction et la maintenance dans le pays des sous-marins tout au long de leur cycle de vie.
Le programme « Orka » a attiré un certain nombre de constructeurs européens, tels que l’allemand thyssenkrupp Marine Systems, le français Naval Group et le suédois Saab. Chaque entreprise n’a ménagé aucun effort ni aucune ressource pour promouvoir ses offres et présenter des visions prometteuses de la coopération industrielle en Pologne, qui résulteraient de l’accord d’approvisionnement.
Car à la place, l’allemand thyssenkrupp Marine Systems offrait non seulement l’acquisition de sous-marins conventionnels modernes de Type 212CD, mais aussi une perspective de coopération industrielle, qui aurait pu conduire à la mise en place locale de production et d’assemblage de sous-marins fabriqués par l’entreprise allemande pour ses nombreuses exportations. clients. Ce serait également une solution pour faire revivre le chantier naval de l’entreprise à Kiel.
En outre, thyssenkrupp Marine Systems a également proposé ses services de formation aux équipages des sous-marins polonais, ce qui permettrait à la marine de maintenir un certain nombre de personnel naval formé et expérimenté. Sinon, la flotte perdrait la main-d’œuvre nécessaire pour exploiter le sous-marin ORP Orzeł restant, ou les navires prévus pour l’acquisition dans le cadre du programme «Orka». La formation de nouveaux sous-marins, uniquement après l’acquisition des navires de la prochaine génération, prendrait de nombreuses années et entraverait l’ensemble du processus de réarmement.
D’autres sociétés intéressées par le programme « Orka » proposent leurs sous-marins les plus renommés, le français Scorpène et le suédois A26. En outre, Naval Group et Saab ont présenté leur vision d’établir ou d’améliorer la coopération avec les industries locales de la défense et de la construction navale. En signe de bonne foi, Saab sous-traite une partie importante de la construction du nouveau navire suédois SIGINT à la Pologne.
Cependant, malgré beaucoup de temps et d’efforts consacrés par les entreprises soumissionnaires et les autorités polonaises, le programme «Orka» n’a jusqu’à présent pas abouti à l’achat des sous-marins prévus. De plus, l’ensemble du projet semble avoir été déclassé par les autorités actuelles du MoD, qui ne voient pas la modernisation de la flotte souterraine de la marine polonaise comme une priorité.
Ayant échoué avec la finalisation correcte du programme “Orka”, le ministère de la Défense polonais s’est fixé un nouvel objectif, qui appelait à la mise en œuvre d’une solution provisoire – la location ou l’achat de deux navires d’occasion auprès de l’un des alliés régionaux de la Pologne, très probablement l’Allemagne ou Suède. Au cours des dernières années, il semblait probable que Varsovie acquerrait deux anciens sous-marins diesel-électriques suédois de Classe Södermanland, le HSwMS Södermanland et le HSwMS Östergötland. Cependant, jusqu’à présent, les gouvernements polonais et suédois ne sont pas parvenus à un accord final.
D’un autre côté, il est possible que l’acquisition de deux anciens sous-marins suédois de la classe Södermanland ne soit pas une solution provisoire, mais plutôt le résultat final. Tout comme dans le cas des navires de classe Kobben acquis à la Norvège, qui ne devaient pas servir plus de 10 ans, les Södermanlands suédois pourraient rester dans la flotte polonaise beaucoup plus longtemps, comme c’est actuellement prévu. En conséquence, l’acquisition de sous-marins de nouvelle génération sera une fois de plus reportée dans le temps… encore une fois.
Source MILAG
le programme Orka, qui vise à doter la marine polonaise de trois nouveaux sous-marins, a officiellement été relancé par Varsovie, ce 17 juillet, comme l’avait d’ailleurs promis son ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak, en mai dernier.
En effet, via Twitter, celui-ci a annoncé que l’agence polonaise de l’armement venait d’ouvrir un processus de « consultations préliminaires » auprès des industriels susceptibles de porter un intérêt à ce marché. Et, par la même occasion, elle a précisé les caractéristiques que devront posséder les sous-marins qu’elle envisage d’acquérir.« La mise en œuvre du programme Orka a commencé. L’Agence de l’armement a lancé des consultations préliminaires sur le marché concernant un nouveau type de sous-marin pour la marine polonaise. Il s’agit de l’un des programmes de modernisation les plus importants des forces polonaises. Notre objectif est d’acheter des sous-marins avec le transfert des technologies nécessaires », a en effet affirmé M. Błaszczak.
Ainsi, parmi les caractéristiques susceptibles de faire la différence dans son choix, l’agence polonaise de l’armement précise que les sous-marins devront pouvoir plonger à plus de 200 mètres de profondeur, être dotés de missiles de croisière et anti-navires ainsi que avoir la capacité d’engager des cibles aériennes [hélicoptères et avions de patrouille maritime], d’accueillir à leur bord des commandos marine [ce qui suppose un Dry Dock Shelter associé à des propulseurs sous-marins] et de mettre en oeuvre des véhicules sous-marins télécommandés et/ou autonomes.
En outre, ces sous-marins devront avoir un mode de propulsion permettant une « immersion de longue durée » et une autonome supérieure à 30 jours. L’option nucléaire n’ayant pas été mentionnée dans la fiche publiée par l’agence polonaise de l’armement, l’accent devrait donc être mis sur l’utilisation d’un système de propulsion anaérobie [AIP pour Air Independent Propulsion]. Par ailleurs, la discrétion acoustique, pourtant essentielle aux opérations sous-marine, ne fait l’objet d’aucune mention… Probablement que l’agence polonaise estime qu’elle va de soi. Reste à voir quels industriels répondront à cette sollicitation, sachant que des considérations politiques entreront forcément en ligne de compte.
Si l’option de la propulsion nucléaire n’est pas envisagée [alors que porte-parole de l’agence polonaise de l’armement, le lieutenant-colonel Krzysztof Płatek ne l’avait pas totalement exclue], alors les États-Unis et le Royaume-Uni seront hors course. La France [Shortfin Barracuda ou Scorpène Evolved], l’Espagne [S-80], la Suède [A-26] ou encore l’Allemagne [U212CD], devraient se disputer ce marché… À moins que, compte tenu de l’importance de sa coopération avec la Pologne en matière d’armement, la Corée du Sud, avec le KSSIII [classe Dosan Ahn Changho], ne mette tout le monde d’accord, même si elle a encore besoin d’une aide extérieure pour produire ses sous-marins. Le Japon, avec le Taigei, pourrait avoir quelques arguments à faire valoir. Pour rappel, la marine polonaise ne dispose actuellement que d’un seul sous-marin, à savoir l’ORP Orzel, de conception soviétique. Et son rôle se limite à la formation et à l’entraînement de ses sous-mariniers.
Source Opex360
Roumanie
Un dossier encore très flou et qui ressurgit à l’occasion de la guerre en Ukraine.
En janvier, des sources diplomatiques françaises avaient confié à l’agence Reuters que l’engagement militaire de la France en Roumanie, via la mission « Aigle », menée dans le cadre de l’Otan, allait se traduire par un « retour d’investissement », alors que Bucarest envisageait de moderniser et de renforcer ses forces armées, grâce à un budget de la Défense porté à 2,5% du PIB en 2023.
Pour l’instant, les annonces faites par le ministère roumain de la Défense ont surtout concerné les forces terrestres… Cela étant, et pour le moment, la marine roumaine [Forțele Navale Române] fait figure de parent pauvre, avec des programmes d’acquisition qui s’éternisent. Ainsi, vainqueur, en 2019, d’un appel d’offres ayant connu maints rebondissements, le français Naval Group n’a toujours pas finalisé la vente de quatre corvettes Gowind.
Cependant, à l’occasion d’une visite officielle du président Macron à Bucarest, en juin 2022, la Roumanie et la France signèrent une lettre d’intention concernant un « plan ambitieux » de soutien à la Forțele Navale Române. Plus tard, le ministre roumain de la Défense, qui était alors Vasile Dîncu, précisa qu’il était question d’acquérir au moins un sous-marin de type Scorpène auprès de Naval Group. Depuis, M. Dîncu a été contraint à la démission après avoir tenu des propos jugés tendancieux sur la guerre en Ukraine. Et le projet d’acquérir un sous-marin Scorpène n’a plus fait parler de lui… Du moins jusqu’à ce jour.
En effet, ce 12 avril, le ministère roumain de la Défense a demandé au Parlement d’approuver trois programmes d’armement, dont un relatif aux capacités sous-marines de la Forțele Navale Române.
« L’augmentation du budget de la Défense à partir de 2023, à 2,5% du PIB, crée les conditions pour le lancement de programmes d’acquisition strictement nécessaires à l’accélération de la modernisation des forces armées roumaine », a fait valoir Angel Tîlvăr, le successeur de M. Dîncu.
Ainsi, l’un des programme soumis aux parlementaires parle de doter la force navale roumaine de « navires de type sous-marin » afin de lui permettre de mener des missions de reconnaissance et de collecte d’informations ainsi que des « actions de combat » contre des navires de surface et des sous-marins ennemis, « indépendamment ou en coopération avec d’autres forces », que ce soit dans les « eaux territoriales, les eaux internationales, les zones côtières hostiles ou encore dans les zones à « haut degré de risque, loin de nos propres bases navales ».
Le ministère roumain de la Défense ne livre pas plus de détails sur ce programme… On ignore le nombre de sous-marins qu’il entend acquérir… et surtout la somme qu’il est prêt à investir. Compte tenu des enjeux sécuritaires de la mer Noire, une étude avait estimé, en 2018, que force navale roumaine devait disposer d’au-moins trois sous-marins. Et à l’époque, le Type 214 du groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] était envisagé.
Source : Opex 360
Info juin 2023 : Ces derniers jours, Angel Tîlvar a été aperçu aux côtés du président Emmanuel Macron, lors de la conférence sur la défense aérienne et antimissile à Paris, ainsi qu’au ministère des Armées avec Sébastien Lecornu. Des apparitions moins discrètes que celle effectuée, ce jeudi 22 juin 2023 sur le site de Naval Group à Cherbourg. Selon nos sources, le dirigeant roumain et une délégation étaient, en effet, présents dans le Cotentin.
Un « détour » qui n’est évidemment pas anodin alors que son pays est toujours en négociations avec l’industriel français. On imagine qu’à cette occasion, ils ont pu arpenter et découvrir le chantier cherbourgeois. Sur lequel seraient construits les futurs sous-marins roumains ? Car, la question n’a pas encore été évoquée. Ni par Bucarest, ni par Naval Group, qui ne souhaite pas apporter de commentaire sur ce sujet.
Source : La Presse de la Manche
Venezuela
Le gouvernement du Venezuela a exprimé son intérêt pour l’achat de trois sous-marins de la classe Project 636 Kilo. En effet, il existe de sérieux doutes sur l’état de forme des deux sous-marins allemands de Type 209, Sábalo (S-31) et Caribe (S-32) et il n’est pas certain qu’ils puissent encore naviguer.
Pendant le mandat du président Hugo Chavez, des informations ont fait état d’un accord majeur sur les sous-marins avec la Russie. Moscou a fourni de nombreuses armes de haute technologie à l’époque, notamment des chasseurs Su-30 Flanker et des missiles sol-air S-300V. Le plan était d’acheter sous-marins de la classe Kilo pour un montant de 500 M£. Ceux-ci auraient été le modèle Project-636 amélioré, et ils devaient être suivis par 4 bateaux de classe Project-637 Amur plus avancés. L’accord aurait donné à la marine vénézuélienne la plus grande force sous-marine d’Amérique latine.
En 2019, une source signalait l’utilisation présumée d’un sous-marin de cette classe pour insérer des soldats russes au Venezuela afin de protéger le gouvernement vénézuélien.
Une autre version dit que cet accord se serait effondré après une bagarre à bord du croiseur russe “Pierre le Grand” lors d’une visite au Venezuela. Le dirigeant vénézuélien Chavez était en train de visiter la flottille russe mais ses gardes du corps ont été empêchés d’embarquer. Une bagarre aurait éclaté alors entre les marins russes et les gardes du corps. Le nez d’un Russe a été cassé. Mais il est probable que la principale raison pour laquelle Chavez a rechigné à l’accord est que son gouvernement sit à cours d’argent.
Depuis, plus de nouvelles, d’autant que la Russie à désormais d’autres préoccupations…
Indonésie
On pensait que l’Indonésie allait poursuivre son aventure avec le constructeur Sud-Coréen DSME. Après les trois KSS I Nagapasa (Chang Bogo amélioré) déjà livrés, l’Indonésie avait commandé trois unités supplémentaires en 2019, mais n’étant pas satisfaits des unités acquises, la commande devrait être annulée.
La possible commande de nouvelles unités armées de missile Exocet SM39 (en plus d’avions Rafale et de corvettes Godwin) a vu le jour auprès de Naval Groupe en 2020. Ce serait la concrétisation du Scorpène BR brésilien qui aurait attiré l’attention avec sa capacité améliorée.
L’Indonésie dispose de deux propositions françaises : l’une portant sur la vente de deux sous-marins sur étagère et l’autre sur l’acquisition de quatre exemplaires réalisés dans le cadre d’un transfert technologique (ToT) avec pour partenaire le groupe indonésien PT PAL. Un groupe de travail a déjà été constitué entre Naval Group et la marine indonésienne. Mais il est encore trop tôt pour sabrer le champagne car même si le ministre de la Défense indonésien a rendu visite à Naval Group sur le site de Cherbourg, il s’envolait dans la foulée pour l’Allemagne…
Et la nouvelle tombe le 2 avril 2024 avec une commande ferme de 2 unités. Les sous-marins devraient être livrés à la marine indonésienne (TNI AL) dans les 96 mois ou huit ans suivant la date d’entrée en vigueur du contrat.