Type XVII B

(1944 - 1949)

Mise à jour 25 mars 2025

  • Etudes / Construction : 1942 
  • Période Service : 1944 – 1949
  • Prévu : 17
  • Réalisés : 7
  • En service : 0
  • Perdu : 10 (sabordés)
  • Propulsion : Walter
  • Hélice : 1×3 pales
  • Longueur : 40 m
  • Maître-bau : 3,3 m
  • Déplacement (S/P) : 312 / 337 t
  • Profondeur : ?
  • Vitesse surface : 9 nds
  • Vitesse plongée : 25 nds 
  • Equipage : 12-19
  • Armement : Torpilles
  • Autonomie : 1.500-1.800 mn

Type XVII B

Le Type XVII était un sous-marin côtier anaérobie développé pour la Kriegsmarine durant la Seconde Guerre mondiale. Il utilisait un système de propulsion basé sur le peroxyde d’hydrogène fortement concentré, permettant une navigation sans apport extérieur d’oxygène.

Une première commande fut passée à l’été 1942 pour quatre sous-marins de Type XVIIA. Les deux premiers, l’U-792 et l’U-793, désignés Wa 201, furent construits par Blohm & Voss en 1943. Les deux suivants, l’U-794 et l’U-795, désignés Wk 202, furent assemblés par l’Arsenal Germania à Kiel et mis en service en avril 1944.

Ces sous-marins atteignirent des vitesses impressionnantes en plongée : en mars 1944, l’U-793 atteignit 22 nœuds avec l’amiral Dönitz à son bord, tandis qu’en juin 1944, l’U-792 atteignit 25 nœuds lors d’essais. Cependant, leur maniabilité à grande vitesse était problématique, et leur conception souffrait de nombreux défauts mécaniques, entraînant des pertes de puissance et une efficacité limitée. Leur rapport longueur/largeur excessif augmentait également la résistance à l’eau. Malgré ces lacunes, Dönitz a décidé de poursuivre le programme et, le 4 janvier 1943, la Kriegsmarine passa commander de 24 sous-marins de Type XVII.

Le Type XVIIB fut conçu avec une seule turbine au lieu de deux. Initialement, 12 unités (U-1405 à U-1416) devaient être construites, mais en raison des préférences accordées aux sous-marins de Type XXI, cet ordre fut réduit à six. À la fin du conflit, trois autres sous-marins (U-1408 à U-1410) étaient en construction, tandis que six autres (U-1411 à U-1416) furent annulés.

Un autre modèle légèrement modifié, le Type XVIIG, devait être construit en 12 exemplaires (U-1081 à U-1092), mais aucun chantier ne fut lancé.

Enfin, un projet non réalisé, le Type XVIIK, prévoyait d’abandonner le système Walter au profit de moteurs Diesel à cycle fermé fonctionnant à l’oxygène pur stocké à bord.

Les trois Type XVIIB achevés furent sabordés par leurs équipages à la fin de la guerre.

 

Dr Hellmuth Walter
Types XVII A & XVII B
U-Boot Type XVII A
U-Boot Type XVII B
U-Boot Type XVII B

Le Système Walter : une technologie prometteuse mais instable

Le système Walter utilisait du peroxyde d’hydrogène (H₂O₂) concentré comme oxydant pour faire fonctionner une turbine. Ce choix offre un avantage théorique majeur : une vitesse sous-marine bien supérieure à celle des sous-marins classiques de l’époque, qui étaient limitées par leurs batteries en plongée. Cependant, cette technologie souffrait de plusieurs défauts :

  • Complexité et dangers : le peroxyde d’hydrogène à haute concentration est extrêmement instable et réactif, nécessitant des précautions importantes. Il pourrait provoquer des explosions ou des incendies en cas de fuite ou de mauvaise manipulation.

  • Fiabilité mécanique : le moteur Walter , très: le moteur Walter, très novateur, était sujet à des pannes fréquentes, notamment des pertes de puissance et des surchauffes.

  • Maniabilité problématique : la vitesse élevée en: la vitesse élevée en plongée rend le sous-marin difficile à contrôler, notamment en raison du design de sa coque et de son rapport longueur/largeur.

Les Essais : performances et limites

Malgré ces difficultés, les performances atteintes étaient impressionnantes pour l’époque :

  • L’U-793, atteignant 22 nœuds en plongée sous la supervision de l’amiral Dönitz, surpassait largement les U-Boote conventionnels (généralement limités à 7-8 nœuds sous l’eau).

  • L’U-792 a atteint 25 nœuds en plongée lors d’essais, un record pour un sous-marin de la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, ces vitesses élevées n’étaient pas durables en raison des contraintes mécaniques et des risques liés à la propulsion Walter.

Le Type XVIIK : un concept plus réaliste ?

Le Type XVIIK aurait abandonné le moteur Walter pour un système de propulsion Diesel en circuit fermé, utilisant de l’oxygène liquide stocké à bord pour la combustion. Ce concept rappelle les développements futurs des moteurs à cycle fermé :

  • Les essais français d’après-guerre sur des moteurs Diesel à oxygène liquide (projet Gymnote Q244).

  • Les sous-marins soviétiques de classe Québec , qui expérimentèrent un moteur Diesel en circuit fermé dans les années 1950.

Ce changement aurait permis de contourner les dangers du peroxyde d’hydrogène, mais il n’existe aucune preuve que le Type XVIIK ait dépassé le stade du projet sur papier.

Influence sur l’après-guerre

Les technologies développées pour le Type XVII n’ont pas été immédiatement réutilisées après 1945, mais elles ont influencé plusieurs développements postérieurs :

  • Les Type XVIIA et XVIIB capturés furent étudiés par les Alliés après la guerre. Les Britanniques testèrent notamment l’U-1407, qu’ils renommèrent le HMS Meteorite , avant de lancer le développement des sous-marins de classe Explorer , utilisant eux aussi le peroxyde d’hydrogène.

  • Les sous-marins soviétiques de classe Whisky et Québec expérimentèrent aussi des moteurs anaérobies inspirés des concepts allemands.

  • Les travaux sur la propulsion anaérobie ont finalement abouti à des systèmes plus modernes comme les AIP (Air Independent Propulsion), utilisés aujourd’hui par des sous-marins suédois ( Gotland ), allemands ( Type 212 ), français ( Scorpène ), etc.

Pourquoi le Type XVII n’a-t-il pas été produit en masse ?

Malgré son potentiel, le Type XVII n’a jamais dépassé le stade expérimental pour plusieurs raisons :

  • Fiabilité trop faible : le système Walter était trop dangereux et difficile à exploiter opérationnellement.

  • Priorité au Type XXI : la Kriegsmarine a préféré concentrer ses ressources sur le Type XXI, un sous-marin révolutionnaire bien plus avancé sur le plan opérationnel.

  • Fin de la guerre : les efforts allemands se sont effondrés avec l’avancée des Alliés en 1945, comparable à toute production à grande échelle.

En résumé, le Type XVII était un concept avant-gardiste mais techniquement immature. Son développement a toutefois posé les bases de réflexions sur la propulsion anaérobie, influençant les recherches sous-marines bien après la guerre.

U-1408 et U-1410 au chantier Blohm & Voss à Hambourg

Lors de la Conférence de Potsdam en juillet 1945, l’U-1406 fut attribué aux États-Unis et l’U-1407 à la Grande-Bretagne. Tous deux furent rapidement récupérés par les Alliés. Par ailleurs, les U-1408 et U-1410, encore inachevés, furent découverts par les forces britanniques lors de leur entrée sur le chantier Blohm & Voss à Hambourg.

Lorsque les troupes anglaises investissent le port, les ouvriers se rendent sans résistance, y compris le Dr Helmuth Walter, concepteur du système de propulsion révolutionnaire du Type XVII. Cependant, Walter était déterminé à empêcher les Alliés de s’emparer de ses avancées technologiques. Il envisagea de détruire ses travaux, mais sous la pression de l’amiral Dönitz, il finit par accepter de coopération. Malgré la destruction apparente des documents techniques, il avait pris soin de microfilmer l’ensemble de ses recherches et de les dissimuler dans des fosses à charbon.

L’U-1406 fut envoyé aux États-Unis en septembre 1945. Il ne fut jamais remis en service et, après avoir servi aux tests du système de propulsion Walter pour la Marine américaine, il fut ferraillé dans le port de New York après le 18 mai 1948.

De son côté, l’U-1407 fut réparé et remis en service sous pavillon britannique le 25 septembre 1945 sous le nom de HMS Meteorite . Utilisé pour des expérimentations sur la propulsion anaérobie, il fut finalement démantelé en 1949.

Le U-1406 dans le port de Kiel en août 1945 en partance pour les Etats-Unis
Retour Allemagne
Translate »