Type 206 - 206A
Types 208 / 211 / 2000
(1971 - )
Mise à jour 28 mars 2025
- Etudes / Construction : 1969
- Période Service : 1971 –
- Prévu : 18
- Réalisés : 18
- En service : 2 (Colombie)
- Exportation : Colombie (2), Israel (3)
- Propulsion : Diésel-électrique
- Hélice : 1×7 pales
- Longueur : 48,49 m
- Maître-bau : 4,58 m
- Déplacement (S/P) : 456 / 500 t
- Profondeur : 200 m
- Vitesse surface : 10 nds
- Vitesse plongée : 17 nds
- Equipage : 22
- Armement : Torpilles, mines
- Autonomie : 2.400 mn en surface / 230 mn en plongée


Le Type 206 est une évolution directe du Type 205, intégrant cette fois une coque en acier amagnétique, dont la mise au point a été finalisée après les échecs des Types 201 et 205. Par rapport à son prédécesseur, il gagne cinq mètres en longueur.
La commande, passée le 7 juin 1969, portait sur 18 sous-marins. Entre 1987 et 1992, 12 d’entre eux ont été modernisés (améliorations des périscopes, du sonar, de la motorisation, des systèmes de guerre électronique et de l’armement, notamment les torpilles), ce qui leur a valu d’être reclassés sous l’appellation Type 206A. Les six unités restantes ont été démantelées afin de permettre l’entrée en service des sous-marins Type 212.
Les Type 206A sont des sous-marins à coque simple et à un seul arbre, reconnaissables à leur proue imposante, leur insert cylindrique au contour circulaire au centre du navire et leur poupe effilée. Leur structure, réalisée en acier amagnétique à haute résistance, abrite les antennes hydroacoustiques, positionnées sur l’étrave et les gouvernes en croix. Grâce à une coque renforcée, leur profondeur de plongée a été portée à 200 mètres contre 100 mètres pour les modèles précédents, optimisant ainsi leur capacité de combat en Atlantique Nord. À la fin de l’année 2010, les derniers exemplaires ont été retirés du service actif de la marine allemande.
En 1976, trois sous-marins d’une version légèrement modifiée, reconnaissables à leur dôme distinctif à l’avant et leur massif plus haut, ont été construits pour la marine israélienne. Connus sous le nom de classe Gal ou Type 540, ils ont été assemblés par le chantier naval britannique Vickers pour des raisons politiques. Depuis, ces unités ont été remplacées par la classe Dolphin, une version dérivée des Type 209.
En 2012, la marine colombienne acquiert quatre sous-marins allemands Type 206A récemment retirés du service. Deux d’entre eux sont destinés à entrer en service actif, tandis que les deux autres servent de réserve de pièces détachées. Après un long processus de modernisation en Allemagne, le 5 décembre 2015, le S-21 Intrépido (ex-U16) et le S-22 Indomable (ex-U18) rejoignent officiellement la flotte colombienne.
Par ailleurs, trois unités devaient être revendues à l’Indonésie et avaient même reçu de nouveaux noms, mais la transaction n’a jamais abouti. Un projet similaire prévoyait la vente de deux sous-marins d’occasion à la Thaïlande, mais celui-ci a été annulé en 2012 pour des raisons financières.
Une succession compliquée : Projets Type 208, Type 211 et Type 2000
La succession des Types 206 et 206A ne s’est pas faite sans difficulté, et pas moins de trois programmes ont émergé avant l’apparition des Types 210 (Ula) et 212.
Dans les années 1980, l’Allemagne envisage de moderniser treize sous-marins Type 206 en Type 206A (500 tonnes), car les six derniers Type 205 (450 tonnes) approchent de leur retraite. Cette mise à niveau, prévue entre 1988 et 1991, vise à maintenir une flotte opérationnelle en attendant le développement d’un nouveau sous-marin : le Type 208. Plus océanique que ses prédécesseurs, il devait être capable de lancer de nouvelles torpilles.
Cependant, le programme prend du retard en raison de contraintes budgétaires et techniques. Pour pallier ce retard, l’Allemagne décide de prolonger la durée de vie des 206A jusqu’à la fin des années 1990 et d’élaborer, en collaboration avec la Norvège, un sous-marin plus simple et moins ambitieux que le Type 208 : le Type 210. Initialement, le Type 208 devait être doté d’une propulsion AIP (Air Independent Propulsion), mais à cette époque, plus de six technologies concurrentes sont en lice, rendant le choix complexe. Des tests sont menés dès 1987 sur une unité du Type 205 avec une pile à combustible AIP, puis en 1993 avec un système diesel à cycle fermé, dans le but de valider une solution pour l’avenir.
Ainsi, la stratégie allemande repose sur trois axes : prolonger les 206A, développer le 210 en attendant, et mettre au point le 208 avec un AIP. Il est important de noter que le Type 209, bien qu’ayant connu de nombreuses déclinaisons, a été conçu exclusivement pour l’exportation et n’a jamais été envisagé comme successeur du Type 206A.
En 1983, l’Allemagne et la Norvège lancent conjointement des études pour un sous-marin commun, le Type 210, avec un objectif initial de douze unités. Toutefois, leurs besoins divergent rapidement : l’Allemagne souhaite un navire plus grand et mieux adapté aux eaux peu profondes de la mer du Nord, tandis que la Norvège préfère un modèle plus compact, capable de plonger plus profondément et avec une meilleure autonomie. Le projet commun est donc abandonné, mais chacun poursuit un développement distinct :
La Norvège poursuit le Type 210, également connu sous le nom de P-6071, qui deviendra la classe Ula.
L’Allemagne développe de son côté le Type 211 (1 200 tonnes), conçu pour les eaux peu profondes, notamment hors de la Baltique.
En avril 1987, l’Allemagne tente d’élargir le programme du 211 en proposant à l’Australie de s’y associer, en le renommant pour l’occasion Type 2000 (version plus imposante de 2 100 tonnes, également proposée aux États-Unis). Mais le projet échoue : l’Australie opte pour la classe Collins, développée par Kockums.
Finalement, pour des raisons budgétaires, le programme 211 est abandonné fin 1987. Toutefois, plusieurs éléments de sa conception seront repris dans le développement du Type 212, qui marquera une avancée majeure en matière de propulsion et de furtivité.
Histoire d’une épopée terrestre
Le sous-marin U17 va être exposé au Technik Museum de Sinsheim. Rien de plus buccolique que de passer par la route !