Classe Laïka Projet 545
(Projet 2027 ? )
- Période service : 2027 ? –
- Bureau d’études : Malakhit
- Prévu : ?
- Réalisés : 0
- En service : 0
- Perdu : 0
- Propulsion : Nucléaire
- Hélice : ?
- Longueur : Variable selon les configurations
- Maître-bau : ?
- Déplacement S/P :11.340 t (selon les configurations)
- Profondeur : 600 m
- Vitesse surface : ?
- Vitesse plongée : 35 nds
- Equipage : 85
- Armement : Torpilles, missiles (AN, C, Zircon)
L’élaboration du prototype du SSN/SSGN russe de 5ème génération a bien débuté. Conduit par le bureau d’étude Malakhit (St Pétersbourg). Il prendrait le nom de code « Laïka ».
Ce Projet reprend à son compte les études préalables identifiées sous les noms de Husky (SSN) et Kashki (SSGN) qui étaient apparus depuis 2014, ce qui semble logique du fait que les deux projets étaient menés par le même bureau d’étude Malakhit. Notons que ces études ne faisaient pas suite à une commande du gouvernement Russe, mais à une initiative interne du bureau d’étude).
Ces deux précédentes études (qui n’étaient pas encore des Projets) semblaient de plus en plus en concurrence car il ne fait aucun doute que tous les sous-marins de la dernière génération devaient être en mesure de lancer des missiles de croisière à partir de tubes verticaux sans que cela n’ait d’influence sur leur capacité de lancer des torpilles classiques. Ce mélange des genres avait déjà été observé avec les SNLE et SSBN comme la Classe Ohio (bien que cette adaptation ait été contrainte plutôt que désirée).
Une certitude, il devait être équipé des futurs missiles Zircon qui ont été testés en 2017 (vitesse Mach 7). Selon les rares infographies, ces missiles seraient placés dans des tubes verticaux devant et derrière le massif. La capacité pourrait donc avoisiner les 40 missiles.
Un peu plus tôt, on savait que, lorsqu’on travaillait sur le sous-marin polyvalent de la 5ème génération « Husky », on s’appuyait sur la vaste expérience acquise dans le développement de bateaux des projets 671 (Victor), 971 (Akula), 885 (Yasen) et leurs diverses modifications. Et en mars 2018, le bureau d’ingénierie maritime Malakhit de Saint-Pétersbourg avait achevé les travaux sur la création de l’avant-projet Husky, après quoi le processus de discussion du projet avec des représentants de la marine russe a commencé. Comme l’avait souligné le directeur général de « Malakhit » Vladimir Dorofeev, en plus des caractéristiques techniques, le nouveau projet devrait être différent et le volet économique. « Nos navires devraient devenir non seulement plus puissants, mais également moins chers », a souligné le directeur général de la société de développement du bateau prometteur.
En avril 2019, une source au sein du complexe militaro-industriel révélait enfin que le bureau passait désormais « à la vitesse supérieure » en commençant les travaux liés à l’élaboration du prototype du SSBN/SSGN de cinquième génération.
Comme souvent avec ce genre d’annonce, les superlatifs ne manquent pas. Ces futurs submersibles seront construits selon une architecture modulaire et seront équipés de missiles hypersoniques Zircon. Doté d’une intelligence artificielle, leur système de commandement permettra d’optimiser les capacités de combat et de manœuvrabilité. On n’en savait guère plus fin 2019 sur les caractéristiques techniques du projet Laïka, sur lequel les informations sont très parcellaires.
Mais c’était sans compter sur le petit cadeau de Noël 2019 du Président Poutine. Le 24 décembre, à l’occasion d’une session du Conseil du ministère russe de la Défense tenue à Moscou, une série de projets était présentée. Parmi ces derniers, un sous-marin nouveau ressemblant à un Akula (Projet 971) et portant le nom de Projet 485 Laïka avec quelques caractéristiques sommaires. Ces sous-marins, plus petits que ceux de la 4ème génération, seraient très polyvalents. Ils combineraient le rôle de sous-marin d’attaque classique (SSN), de lanceur de missiles Kalibr, Oniks et les nouveaux Zircon (SSGN) et pourraient également lancer des missiles balistiques (SSBN). En fonction de ces configurations, la partie centrale du sous-marin à l’arrière du massif serait adaptée, la propulsion et la partie avant du sous-marin restant identique. Une petite révolution dans la conception Russe ! La motivation est toute simple, comme le soulignait le président de la United Shipbuilding Corporation Alexei Rakhmanov : « Les sous-marins doivent être hautement unifiés dans leurs composants clés afin de réduire considérablement les coûts pour le ministère russe de la Défense ». Dans l’état actuel des choses, nous considérerons que ce nouveau sous-marin est prioritairement en SSN (pour remplacer les anciens Akula), accessoirement un petit SSGN bon marché (mais ce rôle est surtout dévolu à la Classe Yasen) et hypothétiquement un futur SSBN de dépannage (face à la Classe Boreï) dans un avenir plus lointain.
On observe également que le sous-marin est présenté avec un gouvernail classique en croix latine et une hélice non carénée à sept pales (alors que les illustrations précédentes montraient une Pump-jet et un gouvernail en croix de St André). Mais il est possible que ce ne soit pas définitif (bien que la technologie Pump-jet soit plus du domaine de compétences du Bureau Rubin (finalement plus reconnu pour ses SSBN). On notera également une construction traditionnelle à double coque, des imposantes antennes de flanc et un sonar d’étrave situé uniquement dans la partie basse de la proue afin de laisser la place aux tubes lance-torpilles dans l’axe (contrairement au Projet 885 Yasen). Mais attention, il ne s’agit que d’une première maquette !
Selon le programme annoncé, la première unité devrait être produite entre 2027 et 2030.
Cette annonce traduit cependant une réalité : le bureau Malakhit l’aurait emporté sur son concurrent pétersbourgeois Rubin, dans la lutte pour obtenir les faveurs du ministère de la Défense russe pour le futur SSN.
Missiles magnétohydrodynamiques ?
Une information commence à circuler dans certains milieux scientifiques européens. Selon celle-ci, les missiles hypersoniques russes seraient révolutionnaires, non seulement par leurs moteurs leur permettant d’atteindre plusieurs fois la vitesse du son, mais parce qu’ils feraient appel à une technologie dite magnétohydrodynamique ou MHD, jusqu’ici pratiquement ignorée des industriels. Cette technologie pourrait modifier l’écoulement des fluides aériens pénétrés par un missile hypersonique, jusqu’à l’annulation de l’onde de choc produite par cet engin. Elle permettrait d’éviter la déformation ou la destruction de celui-ci, autrement inévitable à haute vitesse.