Classes Golf 629, 601, 605, 619, SSQ, 629, 638, 639

(1958 - 1990)

Mise à jour 23 juillet 2024

  • Période service : 1958 – 1990
  • Bureau d’études : TsKB 18 (Rubin)
  • Prévu : 36
  • Réalisés : 24
  • En service : 0
  • Perdu : 1
  • Propulsion : Diésel électrique
  • Hélice : 3 x 5 pales
  • Longueur : 98,9 m
  • Maître-bau : 8,2 m
  • Déplacement S/P :2.854 / 3.609 t
  • Profondeur : 260 – 300 m
  • Vitesse surface : 17 nds
  • Vitesse plongée : 30 nds
  • Equipage : 83
  • Armement : Torpilles, missiles (B)
  • Autonomie : 70 jours

La Classe Golf était constituée de lanceurs balistiques à propulsion diesel-électrique (SSB). Ces sous-marins ont été construits et sont entrés en service entre 1958 et 1962. Au total, 24 ont été construits, puis modifiés dans de nombreuses versions. Cette Classe revendique le fait d’être le premier sous-marin à avoir lancé un missile balistique équipé d’une ogive nucléaire (R-13) en étant sous l’eau. C’était le 20 octobre 1961. Les Américains ont pu égaler cette performance six mois plus tard avec le missile A-2 (mais sans charge militaire) à partir de l’USS Ethan Allen.

La conception de base du Golf était la même que celle du Foxtrot (Projet 641), avec lequel ils partageaient de nombreux équipements. En fait, toutes les installations électromécaniques de navigation (de surface et sous-marines) ainsi que le système hydroacoustique et les boîtiers pour systèmes de communication et radar étaient exactement les mêmes et ont été utilisés sans modification. De plus, certaines des solutions testées sur le Projet V-611 (Zulu) ont probablement été reprises sur le Golf, même si les performances du nouveau bateau étaient nettement supérieures en termes d’autonomie, de profondeur de fonctionnement et de discrétion acoustique.

D’un point de vue technique, les Golf avaient une coque cylindrique, divisée en huit compartiments. L’utilisation d’un type particulier d’acier à haute résistance a permis d’augmenter significativement la profondeur de fonctionnement (entre 260 et 300 mètres). De plus, afin de réduire le bruit pendant la navigation, des hélices spéciales à cinq pales ont été développées.

L’armement consistait en trois missiles SS-N-4 Sark, utilisant le système de lancement D-2. A l’origine, l’utilisation du R-11FM – version navale du Scud (avec le système de lancement D-1) était prévue, mais leur performance était trop faible (de l’ordre de 150 km avec ogive nucléaire et 250 sans ogive) et ne leur aurait pas permis d’atteindre avec succès les objectifs visés. Les trois missiles ont été placés dans autant de tubes de lancement disposés dans la partie arrière du massif. Cela a entraîné une augmentation de la taille du sous-marin, avec pour conséquence une pénalisation de ses performances.

Le lancement des missiles avait lieu en surface, avec un bateau se déplaçant à une vitesse de quinze nœuds. Le système de gestion de combat pouvait enregistrer automatiquement les coordonnées du vol, ce qui réduisait considérablement le temps de préparation au lancement. Toute la phase préparatoire était réalisée pendant la phase en immersion et durait une heure. Le lancement proprement dit pouvait être effectué au plus tôt quatre minutes après avoir émergé en surface. Au total, il fallait douze minutes pour lancer les trois missiles.

À partir de la version de base, 17 variations ont été réalisées (certaines abandonnées), y compris des mises à jour et des spécimens expérimentaux.

En ce qui concerne l’Union Soviétique, tous les bateaux ont quitté le service actif en 1990. En 1993, dix d’entre eux ont été vendus à la Corée du Nord pour être mis à la ferraille. Selon certaines sources, les Nord-Coréens tenteraient de remettre ces bateaux en service.

Deux derniers exemplaires (N° 138 & 139) ont été construits en Russie pour être exportés en Chine (un exemplaire a été assemblé à Darien au milieu des années 60). Il a été désigné sous le Type 6631 (ou 6631G) puis sous le Type 031G après une refonte en 1978 (permettant le lancement sous l’eau des missiles). Cette unité a reçu le surnom de « Grande Muraille 200 ». Le deuxième bâtiment n’a jamais été achevé. Ils devaient être équipés des missiles R-11FM, mais ces armes n’ont jamais été livrées.

Eclaté du Projet 629
Projet 629 (Golf I)
Projet 629 (Golf I)
Projets 629, 629A et 629R au Musée Malakhit
« Grande Muraille 200 » Type 031G Chinois

Variation des Projets

Projet 629 (Golf I)

Version de base, dont 23 exemplaires ont été construits. Les données techniques incluses dans le tableau se rapportent à cette version. Equipé de 3 missiles balistiques R-13. 

Un projet dérivé 629Ϭ qui n’a concerné que le K-142 en 1961, a constitué à tester le missile D4.

Projet 629A (Golf II)

Le développement a commencé en mars 1958 et a été réalisé par le même bureau technique). La conversion concernait quatorze exemplaires de la version de base. Ils ont été remis en service entre 1966 et 1972. Les modifications concernaient notamment l’armement embarqué. On a adopté le système de lancement D-4 et les missiles R-21 (SS-N-5 Serbe). Les dimensions sont restées pratiquement identiques (50 cm de plus). La vitesse, légèrement supérieure, atteint 15-17 nœuds en surface et 12-14 nœuds en immersion. L’équipage, légèrement plus nombreux que la version de base, comptait 83 officiers et hommes d’équipage.
Source : Naval Encyclopedia 

Projet 629B

Première version dotée de deux missiles R-21 et d’un missile RT-15. Il fut modifié en Projet 629A (Golf II) par la suite.

Concerne 1 unité (K-142) en 1961.

Projet 601 (Golf III)

Le sous-marin K-118, Projet 629, a été modernisé pour tester le système de missiles D-9 avec six missiles RSM-40 (R-29). Le projet a nécessité une refonte importante et environ 70 % de la coque externe et plus de la moitié des compartiments de la coque pressurisée ont été remplacés. Les tests ont commencé en 1976. Après les tests, le « complexe D-9 » est entré en service. Ce sous-marin unique a constitué la base des sous-marins nucléaires du projet 667B Murena (Delta I). ​​Il est prévu qu’une modification de ce complexe appelée D-9RMU2 soit en service au moins jusqu’en 2020. OTAN Golf III.
Spécifications : Déplacement 4 160 en surface, 5 180 t en immersion, 117,6 x 8,20 x 8,10 m, vitesse de pointe 13,8 nœuds en surface, 13,5 nœuds sous l’eau, autonomie 7 300 nm en surface à 8 nœuds ou 95 nm à 2,3 nœuds, équipage 98. Elle était armée de six SLBM R-29 (4K75) et des mêmes torpilles ou suite radar/sonar, mais du CCS Alfa-2.
Source : Naval Encyclopedia 

Concerne : 1 unité (K-118) entre 1969 et 1974.

Projet 605 (Golf IV)

Le K-102 fut choisi pour tirer le système de missiles D-5, testant à la fois les missiles R-27 et R-27K (4K-18 et SS-N-13 de l’OTAN). Ceux-ci étaient conçus pour frapper des cibles ponctuelles sur terre ainsi que des porte-avions (respectivement). Ainsi, de stratégique, le Golf est devenu un sous-marin tactique. Initialement, il était prévu d’installer six missiles, mais en raison de restrictions dans les ensembles d’équipements de contrôle, cela a été limité plus tard à quatre missiles et le sous-marin n’a été allongé que de 18,3 m (60 pieds). Cette conversion a été développée en 1968-1969, avec un rééquipement terminé en septembre 1973. Le missile a été testé du 11 septembre 1973 au 15 août 1975. Les autres navires du Projet 629 n’ont pas été convertis et le K-102 est resté unique. Le système de missiles D-5 a constitué une base de travail pour les sous-marins Navaga du Projet 667A (classe Yankee de l’OTAN). Spécifications : La coque a été allongée à 116 x 8,20 x 8,10 m et affiche 3 642 surf/4 540 t submersible. Vitesse de pointe 13,7/11,7 nœuds, 8 150 nm à 8 nœuds ou 1 322 nm à 3 immersions. Équipage 99. Le K-102 a donc reçu le nom de rapport de l’OTAN « Golf IV »
Source : Naval Encyclopedia 

Concerne : 1 unité (B-121 / K-102) entre 1969 et 1975.

Projet 619 (Golf V)

Le bateau K-153 a été transformé pour tester le système de missile D-19 et a reçu le nom de BS-153. La transformation a été effectuée à Sevmash, le bateau a été équipé d’un silo pour le lancement d’une fusée à trois étages de quatre-vingt-dix tonnes de type RSM-52 (R-39). Des tests ont eu lieu sur la mer Noire en 1979, sept lancements de modèles factices ont été effectués. Par la suite, le complexe D-19 a été installé sur le plus grand projet 941 Akula TRPKSN (classe OTAN Typhoon). À l’avenir, il était prévu d’utiliser le système de missile D-19UTTKh (R-39UTTKh « Bark ») pour les tests, mais cela a été annulé.
Source : Naval Encyclopedia 

Concerne : 1 unité (K-153 en 1976-78).

Projet 629R / Golf SSQ

En 1971-1972, sur la base du sous-marin de type 629, un projet de sous-marin relais 629R a été développé, conçu pour assurer des communications stables entre le commandement de la flotte et les navires de surface et sous-marins situés n’importe où dans l’océan mondial. Le projet comprenait le démantèlement du système de missiles, des tubes lance-torpilles arrière et du complexe de navigation Pluton-629 pour accueillir les antennes, l’équipement radio et le complexe de navigation Most-U. Le fonctionnement simultané stable de la réception et de la transmission a été assuré par la séparation des antennes de réception et d’émission et la protection supplémentaire des récepteurs contre les interférences. Il était prévu de rééquiper quatre sous-marins du projet 629 : K-83, K-107, K-61 et K-113. Par la suite, la modification K-113 a été abandonnée. Les navires rééquipés ont reçu les noms BS-83, BS-107, BS-61. Les trois navires sont entrés en service en 1978.
En bref, les K-61, B-42 et K-107 ont été convertis à Vladivostok en sous-marins de poste de commandement, entre 1973 et 1979, les tubes lance-missiles et lance-torpilles ont été retirés et l’OTAN leur a donné l’identifiant « Golf SSQ ».
Les 629R étaient encore relativement similaires, avec 2 820/3 090 t et 98,9 mx 8,20 mx 8,00 m (vitesse 15,5/12,5 nœuds, équipage 59) et l’armement réduit à un seul SLBM R-39 (3M65) mais toujours six TT.
Source : Naval Encyclopedia 

Concerne : 3 unités (K-61, K-107 et B-42) 1973-79.

Musée du Club de la Marine de Sébastopol

Projet 628 ?

Projet dérivé du Projet 629 pour le sauvetage. Aucune certitude car différent du Projet 628

Projet 629E ou 629I ou 629N

Concerne la conversion en propergols. Mouilleur de mines.

Concerne : 1 unité (K-113)

Projet 629D4

Projet abandonné avec système d’armes D-4.

Projet 629D6

Projet abandonné en juin 1961 avec système d’armes D-6 et 3 tubes.

Projet 629D7

Projet abandonné avec système d’armes D-7.

Projet 629KO

Transport de troupes. Navire de commandement ?

Projet 629KS

Version lance-torpilles.

Projet 629P

Sur trois sous-marins du Projet 629, des missiles ont été démantelés et, à la place, des antennes ont été placées dans la timonerie pour servir de navires de communication et de contrôle.

Projet 629M

Projet abandonné en 1958-59 avec un générateur nucléaire auxiliaire (3 variantes).

Projet V629

Projet non réalisé avec un missile R-15 (système d’armes D-3) abandonné au stade technique en décembre 1958 en raison de la trop grande taille des missiles.

Projet 638

Projet 629 abandonné doté d’un réacteur nucléaire auxiliaire (1956-57).

Cohésion d’équipe

16 mai 1983, alerte au tsunami dans la baie de Konyshkova (Océan Pacifique). Le B-163 SSB (Classe Golf-II) n’a pas pu quitter la baie car le bateau ne disposait pas de batteries chargées. Une unité soeur, le SSB B-106 a plongé pour servir d’ancre au B-163.

Source José Fiúza

Naufrage du K-129 et Projet Azorian

Source Wikipedia

Le K-129 (anciennement B-103) est un sous-marin lanceur d’engins soviétique du Projet 629A (Golf II) à propulsion diesel-électrique. Le N° de coque est le 722. Il faisait partie de la flotte soviétique du Pacifique, l’un des six sous-marins du Projet 629A attaché au 15ème escadron sous-marin basé à Rybatchi (maintenant base navale de Vilioutchinsk) au Kamtchatka.

Le K-129 sombre le 8 mars 1968 dans l’océan Pacifique, légèrement à l’ouest de la ligne de changement de date — coordonnées : 38° 05′ N, 178° 57′ E. Il s’agit de l’une des quatre disparitions mystérieuses de sous-marins en 1968 (les autres étant le sous-marin israélien INS Dakar, le sous-marin français Minerve et le sous-marin américain USS Scorpion). La Marine soviétique déploie une importante flottille à sa recherche, sans parvenir à retrouver l’épave.

La thèse officielle soviétique est que le K-129, naviguant au schnorchel, serait descendu en dessous de sa profondeur opérationnelle. Cette erreur, combinée avec une défaillance technique ou une réaction fautive de l’équipage, peut provoquer une entrée d’eau suffisante pour couler le navire. Cette version officielle a cependant été mise en doute par des ouvrages parus au début des années 2000 et quatre théories alternatives ont été émises :

  • Une explosion de l’hydrogène des batteries durant leur charge.
  • Une collision avec le sous-marin américain USS
  • L’explosion d’un missile causée par la fuite de la trappe du silo de lancement.
  • L’explosion d’un missile à la suite d’une tentative de tir non autorisée.

Il a été rapporté que 40 des 98 membres d’équipage étaient nouveaux sur le K-129 lors de cette mission. La présence exceptionnelle d’hommes formés aux opérations spéciales donnerait crédit à la dernière version qui fait froid dans le dos. Le sous-marin aurait été détourné par des putschistes qui souhaitaient envoyer un missile sur Hawaï. Ils prévoyaient de lancer ce missile (composé d’uranium d’origine chinoise) en surface afin de faire croire que le lancement était d’origine chinoise (les sous-marins chinois ne pouvaient pas encore lancer en plongée) et ainsi déclencher un conflit sino-américain. L’URSS se serait alors posée en dominateur après que ces deux blocs se seraient taillés en pièces. Mais ce n’est qu’une théorie parmi d’autres.

 Les Etats-Unis essayeront de renflouer le bâtiment en 1974 au cours d’une opération connue sous le nom de code Projet Azorian ou Projet Jennifer. Le sous-marin se trouvait à une profondeur de 4.800 m et aucune tentative de renflouage n’avait été réalisée à une telle profondeur. La CIA organise cette opération grâce à un navire construit sous couvert de procéder à l’exploitation minière de nodules de manganèse.

L’opération sera couronnée de succès puisque des années plus tard, les Américains remettront la cloche du K-129 aux Soviétiques. Les dépouilles de marins soviétiques seront également récupérées et une cérémonie sera officiée et filmée en mer pour diffusion auprès des médias. Ceci étant, en 1971, les éléments les plus importants avaient déjà été ramenés à la surface (missiles, armes, codes de lancement, électronique). L’opération Azorian était plus destinée à mettre la pression sur les Soviétiques.  

Certains suspectent que la disparition de l’USS Scorpion serait un acte de représailles de la part des soviétiques. Le Capitaine de l’US Navy à la retraite, Peter Huchthausen, ancien attaché naval à Moscou, eut une brève conversation en 1987 avec des amiraux soviétiques concernant le K-129. Huchthausen affirme que l’Amiral Piotr Navojtsev lui aurait dit : « Capitaine, vous êtes très jeune et inexpérimenté, mais vous apprendrez qu’il y a des sujets dont les deux nations sont convenues de ne plus discuter, et l’un d’entre eux est la raison pour laquelle nous avons perdu le K-129 ».

Capture vidéo du K-129 (Michael White)
Le sarcophage qui aurait dissimulé le K-129
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