PAYS-BAS

A la sortie de la guerre, la construction des unités sous-marines aux Pays-Bas est rythmée de nombreux soubresauts. Par un jeu de fusions successives entre différents constructeurs et par la faillite de certains chantiers dans les années 70 et 80, une seule société arrive à se maintenir à flots : RDM Nederland BV. Elle devient alors la propriété du gouvernement.

L'avenir de la flotte Hollandaise se joue entre ces trois solutions

La construction navale est alors fortement stimulée par les commandes de sous-marins de Classe Walrus pour la marine royale néerlandaise. Voulant proposer son offre à l’exportation, elle échoue cependant à vendre ses sous-marins à Taïwan en partie à cause de ses implications politiques. En parallèle, les commandes de navires ont diminué et le Groupe a dû se restructurer. Son nom fut à nouveau changé, devenant RDM Technology et la section navale est finalement devenue Damen Schelde Naval Shipbuilding, propriété du groupe Damen.

La situation économique ne s’améliorant pas, le gouvernement vend l’entreprise une première fois au groupe royal Begemann de Joep van den Nieuwenhuyzen qui le renomme RDM Technology Holding BV. En raison du manque de commandes, les effectifs passent de 1.200 à moins de 500 salariés. Damen se détache alors de plus en plus de la construction navale proprement dite et le chantier lui-même est finalement cédé à la ville de Rotterdam.

Un problème vint à se poser quand il fallut songer à remplacer la Classe Walrus. Un projet indépendant (Classe Moray) vit le jour en 2004, mais n’intéressa pas la Marine néerlandaise. Dans ce contexte, le suédois Saab-Kockums et le néerlandais Damen ont décidé d’unir leurs forces pour faire une offre commune sur ce marché de remplacement des quatre Walrus, avant d’aller plus loin sur d’autres appels d’offres internationaux. Mais rien n’est gagné pour autant pour le constructeur local.

Le débat fait rage au sein du gouvernement et de l’Organisation néerlandaise des matériels de défense (DMO), entre les partisans du consortium emmené par le chantier naval local, Damen, associé au Suédois SAAB pour la fabrication de quatre sous-marins, et ceux qui préconisent une short-list avec deux industriels (Damen/SAAB et Naval Group), voire trois (Damen/SAAB, Naval Group et l’allemand Thyssen Krupp Marine Systems).  Si Naval group ne semblait pas bien positionné, la donne a changé depuis que le constructeur français s’est associé depuis février dernier au néerlandais Royal IHC. Car si Naval Group définira bien la conception des sous-marins avec les Pays-Bas, Royal IHC sera chargé quant à lui de la construction et de l’aménagement des bâtiments, avec l’aide du secteur maritime néerlandais. D’où les tergiversations aux Pays-Bas.

Enfin, TKMS pousse à un report d’une décision pour prendre le temps de convaincre les Néerlandais du bien-fondé de leur offre, basée sur une coopération trilatérale (Pays-Bas, Allemagne, Norvège), voire quadrilatérale (Pologne), à condition pour TKMS de fournir des sous-marins à la Pologne. « La balle est dans le camp » des autorités néerlandaises, résume-t-on à Paris. En décembre 2019, la Naval obtient la lettre B (qualifié pour le second tour). Seul Navantia a été éliminé de la course.

SSK

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