Classe Seawolf

(1997 - )

Mise à jour 9 juin 2024

  • Période service : 1997 – 
  • Prévu : 29
  • Réalisés : 3
  • En service : 3
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Nucléaire
  • Hélice : Pump-jet
  • Longueur : 107,6 – 138,07 m
  • Maître-bau : 12,2 m
  • Déplacement S/P : 8.600 / 9.138-12.158 t
  • Profondeur : 600 m
  • Vitesse surface : ?
  • Vitesse plongée : 35 nds
  • Equipage : 140
  • Armement : Torpilles,  missiles (AN, C)

Le Projet date de 1982, au moment où l’Amiral James D. Watkins devient le Chef des Opérations Navales et que l’Amiral Rickover prend enfin sa retraite après 30 années de mainmise totale sur la Force sous-marine américaine.  Un groupe d’experts (nommé Groupe Tango) commence à définir les contours de cette nouvelle Classe. Il y avait trois priorités, la capacité arctique, la furtivité et l’efficience radar. La construction ne fut pas sans poser de problèmes et son prix explosa littéralement. En 1992 (fin de la guerre froide), le Secrétaire à la Défense Dick Cheney annonce que seule la tête de série SSN-21 sera construite et que le reste du programme est annulé et que l’on attendra 1997 pour construire de nouveaux sous-marins, moins chers. Finalement deux autres unités seront validées auprès du Congrès, en force.

Lors des essais, débutés en 1996, la coque de l’USS Seawolf se fait maltraiter par les éléments et on décide de la couvrir de tuiles anéchoïdes pour la protéger.

La Classe Seawolf s’impose comme le sous-marin nucléaire d’attaque le plus performant qui soit. Les Anglo-saxons l’ont classé directement dans la catégorie Hunter-Killer. Fort de ses huit tubes lance-torpilles de 660 mm, le SSN 21 Seawolf se targue d’être le seul sous-marin au monde pouvant transporter 50 engins, tels que les torpilles Mk-48 ADCAP, les missiles anti-navires AGM-84 Harpoon ou bien encore les dernières versions du Tomahawk capables d’être tirées tant sur des navires que sur des cibles à terre.

Un système nommé TAINS (Tercom Aided Inertial Navigation System) guide les missiles Tomahawk tirés sur des cibles terrestres à une vitesse subsonique (800 km/h) à une altitude allant entre 20 et 100 mètres (pour éviter la détection radar) et jusqu’à 2.500 km de son point de tir.

La propulsion du Seawolf est assurée par deux turbines lui fournissant une puissance de plus de 45.000 cv. Le système de pompe-hélice assure une allure parfaitement silencieuse au Seawolf jusqu’à la vitesse de 20 nœuds. Les essais acoustiques du Seawolf ont démontré qu’il était plus silencieux à une allure de 20 nœuds qu’un Los Angeles lancé à une vitesse de 15 nœuds. L’adoption de cette pompe-hélice ne fut pas si évidente que cela. On avait constaté que si cette propulsion était plus silencieuse, elle générait moins de puissance (des tests avaient été faits sur l’USS Cheyenne – Classe Los Angeles). On a ensuite envisagé l’adjonction de polymères afin d’accélérer l’hydrodynamisme (on avait fait des essais sur l’Albacore). On fit alors de nouveaux tests à partir d’une maquette de six mètres de long et on a constaté un accroissement de 20% de la vitesse. Mais il aurait fallu augmenter la taille du sous-marin pour stocker la solution de polymère et la solution fut abandonnée début 1990.

La coque en acier HY 100 permet de plonger à 600 mètres. Elle a été préférée au titane en raison de son coût moins élevé. Les barres de plongée sont escamotables pour réduire la traînée et faciliter la tenue en surface à travers la banquise. Leur durée de vie prévue est de quarante ans.

Lancement du Seawolf (19 juillet 1997)
Lancement du Seawolf (19 juillet 1997)
Seawolf en construction
Maquette pour les essais (LSV-1)
Illustration David Morel (800tonnes.com)
Vue imprenable sur l'USS Connecticut

Le SSN 23 Jimmy Carter, baptisé en l’honneur de l’ancien président des Etats-Unis qui avait servi dans la Navy comme ingénieur de l’armement spécialisé dans le système de propulsion nucléaire des sous-marins, a été plus spécifiquement conçu pour effectuer des missions SIGINT (intelligence-gathering by interception of signals) et de transport de forces spéciales. Pour cela, il a été allongé de trente mètres et se voit doté d’un sas d’un mètre cinquante de diamètre. Il mesure 138,10 mètres de longueur et a un déplacement de 11.650 tonnes. Il peut embarquer cinquante commandos SEAL et un engin sous-marin. Il était destiné à remplacer l’USS Parche dans des missions clandestines.

En novembre 2010, l’USS Jimmy Carter a été le premier à fournir des renseignements après le bombardement nord-coréen de Yeonpyeong. Selon certaines informations, un véhicule aérien sans pilote (UAV) embarqué sur le bateau aurait été utilisé peu de temps après l’incident. En 2017, le Jimmy Carter est retourné à son port d’attache à la base navale de Kitsap-Bangor, arborant un drapeau Jolly Roger, un signal pour les sous-marins indiquant une mission réussie (mais on ne sait jamais laquelle !).

Il est entré en service en février 2005 avec un retard de plus de dix-huit mois sur les prévisions (et avec une rallonge de 1 milliard de $).

Cette Classe, très (voir trop) avancée pour son temps, s’est limitée à trois unités en raison de son coût exorbitant. A l’origine, 29 unités devaient être construites, mais en raison de la disparition de la menace soviétique, l’administration Bush a limité les frais.

USS Jimmy Carter
L’ancien Président Jimmy Carter avec une maquette qui porte son nom
Jolly Roger sur le Jimmy Carter (Photo US Navy)

Invasion de punaises de lit sur l’USS Connecticut (2020-21)

L’équipage du sous-marin à attaque rapide Connecticut a été soumis à une infestation de punaises de lit dans leurs racks, et les marins affectés au sous-marin affirment que la commande du bateau a été lente à résoudre le problème. Le problème d’infestation a commencé alors que le sous-marin participait à ICEX 2020 dans l’océan Arctique en mars 2020 et s’est poursuivi lors d’un déploiement l’année dernière. Le problème est que pour déclencher une réaction des autorités, il fallait des preuves. Les premiers coupables ont été trouvés en février 2021. A bord, c’est un enfer. Tout a été ratissé dans les moindres recoins, les matelas lavés, draps et rideaux remplacés. La situation est devenue si mauvaise que certains membres d’équipage ont pris l’habitude de dormir sur des chaises ou sur le sol du mess de l’équipage pour échapper aux insaisissables suceurs de sang pendant leur déploiement. Les marins ont bien tenté da calfeutrer les interstices, mais sans succès pour le moment. Pour le moment, une dérogation autorise les hommes à dormir dans une tente à l’extérieur su sous-marin. Mais il va bien falloir trouver une solution !

USS Connecticut
Les pupuces

Collision en mer de Chine l’USS Connecticut (2 octobre 2021)

Toujours à bord du même bateau, mais plus grave. Le SSN de Classe Seawolf percute un objet non identifié en mer de Chine méridionale. Si le bateau est considérablement endommagé (proue et base du massif), et la propulsion nucléaire intacte, 12 blessés dont deux plus graves sont à déplorer. Le sous-marin parviendra à rejoindre seul la base de Guam en surface.

Les conclusions de l’énquête sont désormais disponibles ici

Retour Etats-Unis
Translate »