Classe Seawolf

(1997 - )

Mise Ă  jour 1er janvier 2025

  • PĂ©riode service : 1997 – 
  • PrĂ©vu : 29
  • RĂ©alisĂ©s : 3
  • En service : 3
  • Perdu : 0
  • Propulsion : NuclĂ©aire
  • HĂ©lice : Pump-jet
  • Longueur : 107,6 – 138,07 m
  • MaĂ®tre-bau : 12,2 m
  • DĂ©placement S/P : 8.600 / 9.138-12.158 t
  • Profondeur : 600 m
  • Vitesse surface : ?
  • Vitesse plongĂ©e : 35 nds
  • Equipage : 140
  • Armement : Torpilles,  missiles (AN, C)

Le Projet date de 1982, au moment où l’Amiral James D. Watkins devient le Chef des Opérations Navales et que l’Amiral Rickover prend enfin sa retraite après 30 années de mainmise totale sur la Force sous-marine américaine.  Un groupe d’experts (nommé Groupe Tango) commence à définir les contours de cette nouvelle Classe. Il y avait trois priorités, la capacité arctique, la furtivité et l’efficience radar. La construction ne fut pas sans poser de problèmes et son prix explosa littéralement. En 1992 (fin de la guerre froide), le Secrétaire à la Défense Dick Cheney annonce que seule la tête de série SSN-21 sera construite et que le reste du programme est annulé et que l’on attendra 1997 pour construire de nouveaux sous-marins, moins chers. Finalement deux autres unités seront validées auprès du Congrès, en force.

Lors des essais, débutés en 1996, la coque de l’USS Seawolf se fait maltraiter par les éléments et on décide de la couvrir de tuiles anéchoïdes pour la protéger.

La Classe Seawolf s’impose comme le sous-marin nuclĂ©aire d’attaque le plus performant qui soit. Les Anglo-saxons l’ont classĂ© directement dans la catĂ©gorie Hunter-Killer. Fort de ses huit tubes lance-torpilles de 660 mm, le SSN 21 Seawolf se targue d’ĂŞtre le seul sous-marin au monde pouvant transporter 50 engins, tels que les torpilles Mk-48 ADCAP, les missiles anti-navires AGM-84 Harpoon ou bien encore les dernières versions du Tomahawk capables d’ĂŞtre tirĂ©es tant sur des navires que sur des cibles Ă  terre.

Un système nommĂ© TAINS (Tercom Aided Inertial Navigation System) guide les missiles Tomahawk tirĂ©s sur des cibles terrestres Ă  une vitesse subsonique (800 km/h) Ă  une altitude allant entre 20 et 100 mètres (pour Ă©viter la dĂ©tection radar) et jusqu’Ă  2.500 km de son point de tir.

La propulsion du Seawolf est assurĂ©e par deux turbines lui fournissant une puissance de plus de 45.000 cv. Le système de pompe-hĂ©lice assure une allure parfaitement silencieuse au Seawolf jusqu’Ă  la vitesse de 20 nĹ“uds. Les essais acoustiques du Seawolf ont dĂ©montrĂ© qu’il Ă©tait plus silencieux Ă  une allure de 20 nĹ“uds qu’un Los Angeles lancĂ© Ă  une vitesse de 15 nĹ“uds. L’adoption de cette pompe-hĂ©lice ne fut pas si Ă©vidente que cela. On avait constatĂ© que si cette propulsion Ă©tait plus silencieuse, elle gĂ©nĂ©rait moins de puissance (des tests avaient Ă©tĂ© faits sur l’USS Cheyenne – Classe Los Angeles). On a ensuite envisagĂ© l’adjonction de polymères afin d’accĂ©lĂ©rer l’hydrodynamisme (on avait fait des essais sur l’Albacore). On fit alors de nouveaux tests Ă  partir d’une maquette de six mètres de long et on a constatĂ© un accroissement de 20% de la vitesse. Mais il aurait fallu augmenter la taille du sous-marin pour stocker la solution de polymère et la solution fut abandonnĂ©e dĂ©but 1990.

La coque en acier HY 100 permet de plonger à 600 mètres. Elle a été préférée au titane en raison de son coût moins élevé. Les barres de plongée sont escamotables pour réduire la traînée et faciliter la tenue en surface à travers la banquise. Leur durée de vie prévue est de quarante ans.

Lancement du Seawolf (19 juillet 1997)
Lancement du Seawolf (19 juillet 1997)
Seawolf en construction
Maquette pour les essais (LSV-1)
Illustration David Morel (800tonnes.com)
Vue imprenable sur l'USS Connecticut

Le SSN 23 Jimmy Carter, baptisĂ© en l’honneur de l’ancien prĂ©sident des Etats-Unis qui avait servi dans la Navy comme ingĂ©nieur de l’armement spĂ©cialisĂ© dans le système de propulsion nuclĂ©aire des sous-marins, a Ă©tĂ© plus spĂ©cifiquement conçu pour effectuer des missions SIGINT (intelligence-gathering by interception of signals) et de transport de forces spĂ©ciales. Pour cela, il a Ă©tĂ© allongĂ© de trente mètres et se voit dotĂ© d’un sas d’un mètre cinquante de diamètre. Il mesure 138,10 mètres de longueur et a un dĂ©placement de 11.650 tonnes. Il peut embarquer cinquante commandos SEAL et un engin sous-marin. Il Ă©tait destinĂ© Ă  remplacer l’USS Parche dans des missions clandestines.

En novembre 2010, l’USS Jimmy Carter a Ă©tĂ© le premier Ă  fournir des renseignements après le bombardement nord-corĂ©en de Yeonpyeong. Selon certaines informations, un vĂ©hicule aĂ©rien sans pilote (UAV) embarquĂ© sur le bateau aurait Ă©tĂ© utilisĂ© peu de temps après l’incident. En 2017, le Jimmy Carter est retournĂ© Ă  son port d’attache Ă  la base navale de Kitsap-Bangor, arborant un drapeau Jolly Roger, un signal pour les sous-marins indiquant une mission rĂ©ussie (mais on ne sait jamais laquelle !).

Il est entré en service en février 2005 avec un retard de plus de dix-huit mois sur les prévisions (et avec une rallonge de 1 milliard de $).

Cette Classe, très (voir trop) avancée pour son temps, s’est limitée à trois unités en raison de son coût exorbitant. A l’origine, 29 unités devaient être construites, mais en raison de la disparition de la menace soviétique, l’administration Bush a limité les frais.

Jolly Roger sur le Jimmy Carter (Photo US Navy)
USS Jimmy Carter

Jimmy Carter et les sous-marins 

James Earl Carter Jr., 39e prĂ©sident des États-Unis, est souvent cĂ©lĂ©brĂ© pour ses efforts humanitaires après sa prĂ©sidence, son prix Nobel de la paix et son influence sur la politique amĂ©ricaine. Cependant, l’un de ses rĂ´les les plus importants et souvent sous-estimĂ©s fut celui de sous-marinier dans la marine amĂ©ricaine. Le service de Carter pendant la guerre froide a laissĂ© un impact durable sur la flotte de sous-marins de la marine amĂ©ricaine et a contribuĂ© Ă  façonner son dĂ©veloppement futur. Son profond respect pour les hommes et les femmes du service silencieux de la marine et son travail sur les progrès des sous-marins restent au cĹ“ur de son hĂ©ritage.
 
Début de carrière sous-marine
 
Carter a commencĂ© Ă  s’intĂ©resser aux sous-marins après avoir obtenu son diplĂ´me de l’AcadĂ©mie navale amĂ©ricaine en 1946. NommĂ© enseigne, Carter a rapidement poursuivi son intĂ©rĂŞt pour les sous-marins, avec sa première affectation Ă  bord de l’USS Pomfret (SS-391), un sous-marin de classe Balao. En 1952, après avoir terminĂ© son sĂ©jour sur le Pomfret , Carter a frĂ©quentĂ© l’Ă©cole d’Ă©nergie nuclĂ©aire de la Marine, une Ă©tape essentielle dans la prĂ©paration de la prochaine gĂ©nĂ©ration de sous-marins Ă  propulsion nuclĂ©aire.
 
L’un des moments les plus marquants du dĂ©but de carrière de Carter fut son entretien avec l’amiral Hyman G. Rickover, le père de la marine nuclĂ©aire. Les entretiens de Rickover Ă©taient lĂ©gendaires pour leur rigueur et leur intensitĂ©, testant non seulement les connaissances techniques, mais aussi le caractère et l’intĂ©gritĂ©. Carter dĂ©crira plus tard cette expĂ©rience comme l’une des plus difficiles de sa vie, Rickover le poussant sans relâche Ă  faire preuve de connaissances, de dĂ©cisions et d’honnĂŞtetĂ©. Ă€ un moment donnĂ© au cours de l’entretien, Rickover aurait demandĂ© Ă  Carter s’il avait toujours fait de son mieux. Carter aurait hĂ©sitĂ© et admis que non, ce que Rickover a apprĂ©ciĂ© pour son honnĂŞtetĂ© mais a Ă©galement utilisĂ© comme un moment d’enseignement sur la recherche de l’excellence. Cette interaction a laissĂ© une impression durable sur Carter, façonnant ses valeurs d’intĂ©gritĂ©, d’humilitĂ© et de recherche de normes Ă©levĂ©es tout au long de sa carrière.
 
Une fois le programme nuclĂ©aire terminĂ©, Carter fut affectĂ© Ă  l’Ă©quipage de prĂ©-mise en service de l’USS Seawolf (SSN-575), un sous-marin de la classe Seawolf. Le Seawolf Ă©tait un navire de pointe pour l’Ă©poque, Ă©tant l’un des premiers sous-marins Ă  propulsion nuclĂ©aire. En tant qu’officier subalterne, Carter a jouĂ© un rĂ´le dans le dĂ©veloppement et l’exploitation du Seawolf, ce qui a contribuĂ© Ă  jeter les bases des avancĂ©es futures dans la conception et l’exploitation des sous-marins. La transition vers l’Ă©nergie nuclĂ©aire a Ă©tĂ© cruciale pour la marine amĂ©ricaine, car elle a permis aux sous-marins de rester immergĂ©s pendant de plus longues pĂ©riodes et d’opĂ©rer Ă  de plus grandes profondeurs, ce qui les rendait plus redoutables Ă  la fois en reconnaissance et en guerre. L’expĂ©rience de Carter dans l’exploitation et la gestion de ces premiers sous-marins nuclĂ©aires a renforcĂ© son lien profond avec le Silent Service et sa conviction en son importance pour la sĂ©curitĂ© nationale.
 
Progrès et plaidoyer
 
La carrière de Carter dans le domaine des sous-marins se distingue non seulement par son service direct Ă  bord des sous-marins, mais aussi par son travail en coulisses. En 1953, après son affectation Ă  bord du Seawolf , Carter est chargĂ© de superviser le dĂ©veloppement et l’amĂ©lioration des sous-marins nuclĂ©aires dans le cadre de la flotte croissante de la Marine. Son expertise technique et sa comprĂ©hension des subtilitĂ©s de la propulsion nuclĂ©aire jouent un rĂ´le clĂ© dans le perfectionnement des capacitĂ©s opĂ©rationnelles de ces sous-marins. Il contribue Ă  l’adoption prĂ©coce de l’Ă©nergie nuclĂ©aire au sein de la Marine, une dĂ©cision qui a eu des rĂ©percussions profondes sur l’efficacitĂ© de la flotte de la Marine amĂ©ricaine, lui permettant de conserver un avantage stratĂ©gique pendant la guerre froide.
 
Source : TheSubVet.com
L’ancien Président Jimmy Carter avec une maquette qui porte son nom
Dans le PCNO de l'USS X1 en 1952
Jimmy Carter (SSN-23)
Dans le mess du Jimmy Carter (SSN-23)
USS Los Angeles (SSN-688)

Invasion de punaises de lit sur l’USS Connecticut (2020-21)

L’Ă©quipage du sous-marin Ă  attaque rapide Connecticut a Ă©tĂ© soumis Ă  une infestation de punaises de lit dans leurs racks, et les marins affectĂ©s au sous-marin affirment que la commande du bateau a Ă©tĂ© lente Ă  rĂ©soudre le problème. Le problème d’infestation a commencĂ© alors que le sous-marin participait Ă  ICEX 2020 dans l’ocĂ©an Arctique en mars 2020 et s’est poursuivi lors d’un dĂ©ploiement l’annĂ©e dernière. Le problème est que pour dĂ©clencher une rĂ©action des autoritĂ©s, il fallait des preuves. Les premiers coupables ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en fĂ©vrier 2021. A bord, c’est un enfer. Tout a Ă©tĂ© ratissĂ© dans les moindres recoins, les matelas lavĂ©s, draps et rideaux remplacĂ©s. La situation est devenue si mauvaise que certains membres d’Ă©quipage ont pris l’habitude de dormir sur des chaises ou sur le sol du mess de l’Ă©quipage pour Ă©chapper aux insaisissables suceurs de sang pendant leur dĂ©ploiement. Les marins ont bien tentĂ© da calfeutrer les interstices, mais sans succès pour le moment. Pour le moment, une dĂ©rogation autorise les hommes Ă  dormir dans une tente Ă  l’extĂ©rieur su sous-marin. Mais il va bien falloir trouver une solution !

USS Connecticut
Les pupuces

Collision en mer de Chine l’USS Connecticut (2 octobre 2021)

Toujours à bord du même bateau, mais plus grave. Le SSN de Classe Seawolf percute un objet non identifié en mer de Chine méridionale. Si le bateau est considérablement endommagé (proue et base du massif), et la propulsion nucléaire intacte, 12 blessés dont deux plus graves sont à déplorer. Le sous-marin parviendra à rejoindre seul la base de Guam en surface.

Les conclusions de l’Ă©nquĂŞte sont dĂ©sormais disponibles ici

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