Classe Los Angeles

(1976 - )

  • Période service : 1976 –
  • Prévu : 62
  • Réalisés : 62
  • En service : 25
  • Perdu : 0
  • Propulsion : Nucléaire
  • Hélice : 1 x 7 pales
  • Longueur : 109,73
  • Maître-bau : 10,06 m
  • Déplacement S/P : 5.700-6.330 / 6.072-7.177 t
  • Profondeur : 400 m
  • Vitesse surface : 15 nds
  • Vitesse plongée : 26 nds
  • Equipage : 107
  • Armement : Torpilles,  mines, missiles (AN)

Cette Classe a été construite en soixante-deux exemplaires allant du SSN 688 Los Angeles au SSN 773 Cheyenne, ce qui en fait la plus longue série de sous-marins nucléaires d’attaque.

Pour sa genèse, je vous invite à consulter la page relative au Projet CONFORM. Ces sous-marins sont munis, depuis 1984, de douze tubes à lancement verticaux pour les missiles Tomahawk montés entre le sonar avant et le caisson principal.

Il y a trois générations des sous-marins de la Classe Los Angeles 

  • La première génération ou flight I possède les caractéristiques de base. Les barres de plongée sont sur le massif. Bâtiments : SSN-688 – SSN-718. Les unités à partir de SSN-700 ont un nouveau système de tir numérique Mk 117.
  • La seconde génération ou flight II est munie des douze tubes verticaux de lancement pour les missiles Tomahawk. Le réacteur nucléaire S6G est amélioré et ne nécessite plus d’être réapprovisionné en combustible. Bâtiments : SSN-719 – SSN-725 ; 750.
  • La dernière génération désignée par le nom « 688I » avec un I pour « Improved » est plus silencieuse et dispose du sonar BSY-1 et de sa suite de combat. Plus lourds, les 688I déplacent 6.330 tonnes en surface et 7.177 tonnes en plongée. Les barres de plongée (rétractables) quittent le massif et sont désormais situés sur la proue de la coque. Bâtiments : SSN-751 – SSN-765 ; SSN-767 – SSN-773. Les SSN-766, 770 à 773 ont des performances améliorées.
Kamloops, un prototype du Los Angeles de 20 m de long utilisé dès 1967 pour les essais
USS Los Angeles (SSN-688) – Flight I (Illustration George Bedia)
USS Louisville (SSN-724) – Flight II (Illustration George Bedia)
USS Cheyenne (SSN-773) – 688I ou Flight III (Illustration George Bedia)
USS Columbus (SSN-762) en exercice
USS Los Angeles (Photo US Navy)
Illustration David Morel (800tonnes.com)
Illustration David Morel (800tonnes.com)
L’USS Dallas (SSN-700) surnommé « The Big D », rendu célèbre dans le film Octobre Rouge. Il fut le premier à disposer d’une suite de systèmes de combat entièrement numérique
Le President Nixon au périscope avec l'Amiral Rickover sur l'USS Cincinnati (SSN-693)

USS Parche (9 citations présidentielles)

1974-1979

Le Parche (SSN-683) servait d’unité de la Flotte de l’Atlantique aux Etats-Unis force sous-marine de 1974 à 1976, avant d’être transféré à la Flotte du Pacifique des Etats-Unis en octobre 1976.

1979-2004

De 1987 à 1991, le Parche a bénéficié de plusieurs révisions complètes au chantier naval de Mare Island, afin de le customiser à des fins de missions de recherche et de développement. Pour faire simple, pour des missions secrètes.

On a d’abord équipé le Parche d’un DSRV près de sa poupe. On a ensuite ajouté une extension derrière le massif qui permettait aux plongeurs d’y pénétrer et d’y respirer librement.

Une extension mesurant 30 mètres a été ensuite ajoutée à sa coque juste en avant du massif. Cette section ajoutée était à sommet plat (ressemblant un peu au pont de missile d’un sous-marin de missile balistique) et fournissait l’espace nécessaire pour embarquer un équipage plus conséquent (commandos) et du matériel supplémentaire. On a alors supprimé l’extension derrière le massif.

On y avait également ajouté une gamme étendue d’antennes de collecte de signaux, de matériel électronique, d’autres antennes de navigation et des équipements du génie naval. La révision a également permis d’y ajouter de nombreuses fonctions auxiliaires de navigation et de contrôle plongée, y compris des sonars à courte portée orientés vers le haut et vers l’avant, une suite de projecteurs blindés et des caméras de télévision en circuit fermé pour les opérations sous la glace.

Au cours de sa carrière, le Parche a participé à la récupération de fragments de missiles soviétiques qui avaient été disséminés lors de lancements expérimentaux. Il a ainsi participé à un nombre considérable de missions clandestines qui restent encore à ce jour classées secret défense.

Le Parche pourrait également avoir récupéré des fragments de missiles chinois. En effet, entre 1995 et 1996, la République populaire de Chine avait lancé des missiles balistiques DF-21 et DF-15 dans la mer autour de Taïwan pour empêcher Taïwan d’avancer vers l’indépendance.

USS Parche
9 citations présidentielles (source HI Sutton)
Poste de navigation numérique révolutionnaire de l’USN Queenfish (SSN-561) - Rapidement abandonné car il avait tendance à endormir le barreur !
USS Parche dans sa configuration initiale
USS Parche avec sa configuration de 1984
USS Parche avec sa dernière configuration

Les fameuses hélices ont fuité

Les hélices des Los Angeles sont restées longtemps invisible sur les chantiers (car on la masquait à chaque fois). Mais en 1993, le Naval Institute Press, lié à la Navy américaine, a laissé fuiter une image d’un sous-marin de Classe Los Angeles dans un dock écossais, à  Holy Loch (où était amarré à côté d’un navire d’assistance pour sous-marins US, l’USS Proteus (AS-19). 

Un site Microsoft (Virtual Earth) laissera aussi bêtement fuiter une image satellitaire d’un sous-marin de Classe Ohio au fond d’un dock US. L’hélice du modèle Los Angeles présente sept pales et non cinq, mais c’est bien plus que cela qui importe : leur forme est bien plus élaborée, ressemblant à des sabres C’est en effet la façon dont on l’a usinée permet de réduite le niveau sonore qui nous intéresse. Pour fabriquer une hélice pareille, les Américains s’étaient offert des machines de précision japonaise (des fraiseuses numériques signées CNC-300 Toshiba (machines-outils à cinq axes coordonnés simultanément)). 

Grâce aux technologies transférées à l’URSS par Toshiba et Kongsberg (scandale révélé en 1987) malgré la création du COCOM (Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations), les sous-marins Russes Akula ont pu bénéficier de cette technologie. Précisons tout de même qu’une entreprise française (Société ds Machines Françaises Lourdes – MFL) avait été accusée à tort de ce transfert de technologie. En réalité, ils avaient aussi fauté, mais les Japonais l’avaient fait avant !).

La photo à l’origine de la fuite
Hélices 5 pales sur un Delta III soviétique
Hélices 7 pales sur un Delta III russe modernisé

Accidents et collisions en série

  • Le 3 octobre 1986, selon la Marine soviétique (démenti par l’US Navy), l’USS Augusta (SSN-710) aurait heurté et coulé le SSBN soviétique K-219 de Classe Yankee au large des Bermudes.
  • Le 20 octobre 1986, selon la Marine soviétique (démenti par l’US Navy), le même USS Augusta aurait heurté le SSBN soviétique K-279 de Classe Delta dans l’océan Atlantique. Démenti ou pas, les travaux sur l’USS Augusta se sont élevés à 2,7 millions de $. De son côté, le Delta aurait été légèrement endommagé et aurait pu poursuivre sa mission.
  • Le 11 février 1992, l’USS Baton Rouge (SSN-689) percute le SSN russe K-276 (Crab) de la Classe Sierra, qu’il pistait au large de Severomorsk, à la limite (contestée) des eaux territoriales russes. Pas de victimes. Rebaptisé Kostroma, il arbore désormais une étoile rouge avec le chiffre 1 sur le kiosque.
  • Le 19 mars 1998, l’USS San Juan (SSN-751), qui est en plongée, est heurté par le SSBN USS Kentucky (SSBN-737) de Classe Ohio, naviguant en surface, au large de Long Island. L’accident, qui ne fait aucune victime, est attribué à des erreurs humaines.
  • Le 9 février 2001, le sous-marin américain l’USS Greeneville (SSN-772) entre en collision et coule accidentellement le chalutier-école japonais, Ehime-Maru, tuant 9 des 35 personnes à bord, dont quatre étudiants, à 10 miles au large des côtes d’Oahu. La collision se produit alors que des membres du public se trouvaient à bord du sous-marin et assistaient à une démonstration de remontée à la surface en urgence. Une enquête conclut que l’accident était dû à un balayage sonar mal exécuté, à une observation au périscope mal effectuée par le commandant du sous-marin, le commandant Scott Waddle, une mauvaise communication entre les membres d’équipage et les distractions causées par la présence de seize invités civils à bord du sous-marin. L’US Navy et le commandant de l’USS Greeneville ont été critiqués pour n’avoir fait aucune tentative pour venir en aide aux personnes présentes à bord de Ehime Maru ayant survécu à la collision initiale. Les conditions météorologiques – des vagues de 2,5 à 4 mètres – et les risques qu’elles faisaient prendre à un sous-marin en surface sont les raisons avancées pour expliquer que le Capitaine ait choisi de s’écarter de la zone de collision, tout en restant à proximité. Alors que les US Coast Guard se sont immédiatement mobilisés, les survivants se réfugient sur les radeaux de sauvetage de l’Ehime Maru, ces derniers s’étant automatiquement déployés.
  • Le 2 novembre 2002, l’USS Oklahoma City (SSN-723) heurte un navire cargo norvégien en mer Méditerranée ouest, endommageant le kiosque et le périscope du sous-marin. Aucun blessé.
  • Le 25 octobre 2003, le sous-marin américain USS Hartford (SSN-768) s’échoue dans le port de La Maddalena, en Sardaigne, en mer Méditerranée. Les dégâts infligés au sous-marin lors de cet incident sont estimés à neuf millions de dollars.
  • Le 9 janvier 2005, l’USS San Francisco (SSN-711), naviguant à grande vitesse près de Guam, heurte une montagne sous-marine à cause d’une carte de navigation non remise à jour. Le dôme sonar est écrasé par l’impact, ce qui déforme les portes des quatre tubes lance-torpilles et endommage quinze torpilles et deux missiles de croisière Tomahawk. L’accident fait un mort et 24 blessés.
  • Le 5 septembre 2005, vers 2h du matin, l’USS Philadelphia est heurté par le cargo turc Aysen à 30 miles au large de Bahreïn. Le cargo endommage l’hélice, les barres de plongée et un périscope du Philadelphia. Aucun blessé.
  • Le 29 décembre 2006, quatre membres de l’équipage de l’USS Minneapolis-Saint Paul (USS 708) sont projetés par-dessus bord par d’importantes vagues dans le Plymouth Sound, en Angleterre. Le Senior Chief Thomas Higgins (chief of the boat) et le technicien sonar de 2ème classe Michael Holtz trouvent la mort. Après une enquête préliminaire, le commandant Edwin Ruff reçoit une lettre de réprimande punitive, affirmant que l’accident était évitable, il est relevé de son commandement et affecté à un poste à terre à Norfolk, en Virginie.
  • Le 9 janvier 2007, l’USS Newport News (SSN-750), naviguant en plongée au sud de détroit d’Ormuz, est aspiré par effet Venturi et heurte le pétrolier japonais Mogamigawa. Dégâts mineurs et aucun blessé.
  • Le 20 mars 2009, vers 1h du matin, l’USS Hartford (SSN-768) percute dans le détroit d’Ormuz l’USS New Orléans, croiseur de Classe San Antonio. La collision fait 15 blessés légers sur le Hartford et provoque une rupture au niveau du réservoir de carburant du New Orléans, ce qui entraîne le déversement d’environ 95.000 litres de gazole. L’Hartford subit des dégâts sur le kiosque et sur la barre de plongée avant.
  • Le 16 juin 2012, Casey James Fury, un employé des chantiers navals, met le feu à l’USS Miami (SSN-755) dans un compartiment du sous-marin afin de quitter plus tôt son travail. La lutte contre cet incendie durera douze heures, les dommages occasionnés auront un coût global de 400 millions de dollars. La réévaluation de ce coût à 700 millions de dollars décide la Marine américaine, dans un contexte de réduction budgétaire, à le démanteler pour 54 millions de dollars. Casey James Fury est condamné à 17 ans de prison le 15 mars 2013 pour cet incendie criminel.
  • Le 13 octobre 2012, le sous-marin américain USS Montpelier (SSN-765) et le croiseur Aegis USS San Jacinto entrent en collision au large de la côte nord-est de la Floride pendant un exercice alors que le sous-marin était à l’immersion périscopique. Aucun blessé n’est à déplorer de part et d’autre. Une première évaluation des dégâts permet de remarquer la dépressurisation complète du dôme sonar à bord du San Jacinto. L’enquête révélera par la suite que la principale cause de la collision était une erreur humaine, une mauvaise coordination de la part de l’équipe d’observation de l’USS Montpelier et un manquement de la part du commandant du sous-marin à suivre les procédures établies lorsqu’un bâtiment est à l’immersion périscopique.
K-276 Crab
Ehime-Maru
Traces de l’accident sur le safran de l’USS Greenville
USS San Francisco
USS Hartford
USS Miami
Retour Etats-Unis
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