Classe M – Maylytka (Séries VI, XII, XV) – Projets 96 & 96M

(1933 - 1960)

  • Période service : 1933 – 1960
  • Prévu : 141
  • Réalisés :
    Série VI : 30
    Série XII : 46
    Série XV : 57
  • En service : 0
  • Perdu : 33
  • Exportation : Chine
  • Propulsion : Diésel électrique
  • Hélice : 2 x 3 pales
  • Longueur :
    Série VI : 36,9 m
    Série XII : 44,5 m
    Série XV : 49,5 m
  • Maître-bau :
    Série VI : 3,1 m
    Série XII : 3,3 m
    Série XV : 4,9 m
  • Déplacement S/P :
    Série VI : 157 / 197 t
    Série XII : 206 / 256 t
    Série XV : 281 / 351 t
  • Profondeur : 60/100 m
  • Vitesse surface : 11,1/15 nds
  • Vitesse plongée : 6,4/10 nds
  • Equipage : 17/32/32
  • Armement : Torpilles, mines, canons, mitrailleuses
  • Autonomie : 14.000 mn surface
M-172 (Série XII)
M-273 (Série XV)

Les sous-marins de Classe M, ou Classe Malyutka (bébé ou toutpetit) ou encore Projet 96, étaient une Classe de sous-marins de petite taille, à une coque, construits en Union Soviétique et utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale. Les sous-marins ont été construits par sections afin de pouvoir être facilement transportés par chemin de fer. La production était centrée sur le chantier naval de Gorky, sur la Volga. Après quoi, les tronçons étaient transportés par chemin de fer jusqu’à Leningrad pour être assemblés et équipés. Ce fut la première utilisation de la soudure sur les sous-marins soviétiques. Ces petits sous-marins étaient équipés de tuiles anéchoïques pour tester l’isolation phonique (une première mondiale). Une version modernisée (Projet 96M) a été abandonnée. Elle se distinguait uniquement par une amélioration des données de combat.

Années 1930 aux années 1940

Les sous-marins de cette Classe appartenaient à quatre séries (VI, VI-bis, XII, XV). Le nombre de bateaux des séries VI et VI-bis était presque égal. La série XII était un Projet re-développé avec des caractéristiques tactiques équivalentes. Les premières séries étaient alimentées par un moteur diesel et un moteur électrique. La série XV avait été développée séparément avec des caractéristiques améliorées, notamment le ballast principal. Ces navires étaient principalement utilisés par la flotte de la mer Noire et la flotte de la Baltique.

Bien que la conception soit satisfaisante, seuls des résultats limités ont été obtenus et les pertes ont été lourdes, avec 33 sous-marins coulés entre 1941 et 1945. En 1945, 111 sous-marins de la Classe M étaient terminés et 30 autres séries XV achevées entre 1945 et 1947.

Guerre froide

Deux sous-marins de la première série de cette Classe ont été vendus à la République populaire de Chine en juin 1954 en tant que fondation de la force sous-marine de la marine de l’Armée de libération du peuple. Les sous-marins des Classes M et S ont été vendus à la Chine, et deux autres séries M-XV de cette Classe (M-278 et M-279) ont été vendues aux Chinois quelques années plus tard. Les quatre sous-marins de la Classe M achetés par la Chine ont été renommés respectivement Défense nationale n° 21, 22, 23 (ex. M-278) et 24 (ex. M-279).

Série XV
Série VI
Série XII
Série XV

L’accident du M-200 (21 novembre 1956)

Le 21 novembre au matin, le sous-marin M-200 MECTb (Revenge) de la série XV (Classe M) de la 157e brigade de la 17e division du sous-marin DKBF quitte sa base permanente à Paldiski pour Tallinn afin de prendre des mesures magnétiques. A 19 heures, les préparatifs sont terminés et le M-200 commence à se diriger vers la sortie de la baie de Tallinn. Au même moment, le destroyer Statny entre dans Tallinsky. Le commandant du sous-marin M-200 a outrepassé de manière flagrante les règles de navigation et percute à 19 h 53, le destroyer qui naviguait à une vitesse de 14 nœuds au niveau du cinquième compartiment, coupant pratiquement l’extrémité arrière du sous-marin. Au moment de la collision, 9 personnes se trouvaient à la timonerie du M-200. Le sergent-major en chef Anatoly Komarov, qui fumait dans la timonerie après son quart, a sauté dans la tourelle, mais n’a pas eu le temps de la fermer. Il a réussi à fermer uniquement la trappe inférieure de la tourelle de commande.

Le commandant du destroyer Statny a arrêté son navire, mis à l’eau son embarquement de sauvetage et a réussi à sauver le commandant du sous-marin, l’officier de quart et quatre marins de l’eau, mais deux veilleurs se sont noyés.

Après la catastrophe, le sous-marin a sombré avec une assiette d’environ 80 ° à l’arrière et s’est couché sur le fond à une profondeur de 53 mètres. Dans la première minute qui a suivi la catastrophe, le 4ème compartiment a été rapidement inondé d’eau et tous les sous-mariniers qui s’y trouvaient ont été tués. Dans le 2ème compartiment, l’électrolyte est sorti des réservoirs, le chlore a commencé à remplir le compartiment et les marins se sont réfugiés dans les 1er et 3ème compartiments. Le 3ème compartiment a fini par se remplir, noyant l’équipage au bout de deux heures.

Six personnes ont survécu dans le 1er compartiment. Les sous-mariniers ont scellé le compartiment et préparé la bouée de secours, enfilé leurs combinaisons de sauvetage et se sont préparé à évacuer en attendant les ordres. Pendant ce temps, l’eau a commencé à s’infiltrer dans le compartiment par la soupape de sécurité du réservoir de garniture en augmentant la pression dans le compartiment. Les sous-mariniers n’avaient que 11 cartouches régénératives d’oxygène B-36 pour RUKT-4, chacune fournissant de l’oxygène à 1 personne pendant 36 heures. En théorie, à pression atmosphérique, 11 cartouches pour six personnes auraient dû suffire pendant 66 heures, mais à pression accrue pendant 30 heures au maximum. Il n’y avait pas de lumière dans le compartiment, seulement une lampe de poche.

A 20 heures, l’alerte est donnée à la base de Tallinn et un avion de reconnaissance repère la bouée de sauvetage une heure plus tard. Peu avant minuit, un bateau de sauvetage arrive sur les lieux et un premier plongeur intervient pour établir la communication. Le commandant de la flottille, le vice-amiral Cherokov, ordonne de placer le remorqueur derrière la proue du sous-marin, de le remorquer à une profondeur de 10 mètres, de soulever la proue de l’eau avec une grue et de sortir les sous-mariniers par la trappe d’entrée du 1er compartiment. Le commandant de la flotte de la Baltique, l’amiral A.G. Golovko s’entretient avec les sous-mariniers, enfermé dans le 1er compartiment du M-200 et leu annonce : « Je vous donne la parole d’honneur de l’amiral que vous serez sauvé ».

Le 22 novembre 1956, vers 1 heure, la pression du compartiment est de 5,5 bars et les opérations piétinent. A 7 heures, la dernière cartouche d’oxygène est utilisée. À 11h30 un Whiskey (Projet 613) arrive à se connecter et à leur envoyer de l’air frais. A midi, une grue flottante est sur place pour tenter de relever le sous-marin. Finalement, on décide d’une évacuation individuelle. Mais vers 17 heures, l’état de la mer se dégrade et le câble de communication se casse. Les sous-mariniers décident alors de quitter le bateau. Malheureusement, le premier marin s’emmêle dans le câble de la bouée en sortant par l’écoutille, meurt d’un arrêt cardiaque et bloque la sortie. Toutes les personnes restées dans le compartiment meurent d’asphyxie. 

Le 23 novembre 1956, la météo s’améliore et les plongeurs sauveteurs atteignent le sous-marin et découvrent le drame. Six jours plus tard, les plongeurs du navire de sauvetage placent des élingues sur le sous-marin M-200 pour le ramener à a surface.

Photo www.deepstorm.ru
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